Quand j'étais enfant, un jour, j'ai rencontré un garçon. Il jouait du piano, et je me souviens que j'avais envie de jouer en l'écoutant. Alors je suis resté, même si ça avait énervé ma mère.
Je suis resté plusieurs mois, même.
Et un jour, du jour au lendemain, tout s'est arrêté. Je n'avais plus envi de danser, et le son du piano ne me donnait plus envie.
Et le garçon qui m'avait fait aimer le piano aussi, ne voulait plus danser. Il était d'accord avec le piano. Et il est parti.
Et je ne l'ai plus jamais revu.
Alors, j'ai eu beaucoup de peine, moi aussi. J'étais comme le piano, et comme le garçon. Je pleurais. Mais pas pour les mêmes raisons. Moi, on m'avait laissé tout seul, alors que j'étais toujours vivant.
Malgré ça, j'ai voulu continuer le piano, alors maman m'a inscrit dans une petite école de musique, où je pouvais jouer comme je voulais.
J'y ai appris beaucoup.
Et cette année, pour mon entrée en Terminale, j'ai pu prendre option musique.
Bon, au grand malheur de mon père, j'ai du prendre L, mais c'est pas la mort. J'aime bien moi. Surtout que, je préfère l'anglais à la SVT. Il aurait voulu me voir ingénieur, et bien c'est raté, désolé mon petit papounet.
-Galileo ! Que je suis contente de t'avoir de nouveau en élève cette année ! S'exclame Mme. Rall en me prenant la main.
-Moi aussi ! vous êtes la meilleure prof de ce bahut ! C'est pour quand ? Je demande en montrant son ventre.
-Dans quatre mois... malheureusement je ne pourrais t'avoir que moins de trois mois, je pars en congé grossesse dans peu de temps.
-C'est déjà ça. Vous aurez un remplaçant ?
-Evidemment ! Je crois que ça sera une femme d'un autre lycée qui voudrait faire des heures sup.
Nous continuons à discuter jusqu'à ce que Mathilda vienne me chercher.
-Bonjour Madame ! Galileo, allez viens, j'ai faim ! S'exclame-t-elle en me prenant la main.
Je l'embrasse sans gêne face à notre professeure qui a l'habitude. Mathilda me sourit, et nous disons au revoir à la prof de musique avant de partir au réfectoire où nous attendaient déjà nos amis.
-Alors, votre première matinée de cours ? Je leur demande en m'asseyant à côté de Mathilda.
-Mme. Zoé est complètement barjot.
-Oui enfin ça, je le savais déjà, Evan, je marmonne en mettant ma fourchette dans ma bouche.
Nous bavardons joyeusement en attendant de pouvoir sortir.
Les rentrées se font toujours une demi-journée. Nous avions décidés de rester manger à la cantine exceptionnellement. Nous étions certes mélangés aux collégiens qui avaient fait leur rentrée la veille dans les anciens bâtiments, mais au moins nous pouvions nous raconter nos vacances.
Lorsque les grillent de lycée se rouvrirent à 13h, nous nous quittons et je rentrais seul chez moi, après avoir salué mes amis et embrassé Mathilda.
Je passais par le chemin le plus long, pour pouvoir écouter ma playlist tranquillement. Soudainement mon téléphone s'éteint. Ça alors, j'avais pourtant encore beaucoup de batterie. J'enlève mes écouteurs le temps de le rallumer, et j'entends alors une musique, ne provenant pas de mon téléphone.
C'était du piano. C'est vrai qu'il y en avait toujours dans les rues depuis mon enfance. Ils étaient certes détériorés depuis, mais toujours utilisables.
Je voulais remettre mes écouteurs, mais quelque chose m'en empêcha, un pressentiment. A la place, j'écoutais le morceau de piano, dans la rue opposée à celle-là.
En l'écoutant, j'avais envie de danser.
Comme lorsque j'étais jeune.
Et sans que je m'en rende compte, mes pas me conduisirent à la rue parallèle. Le morceau allait bientôt se terminer, ça s'entendait. Je pressais le pas, courrait, et arrivais de dos à l'homme qui jouait.
-Eros ! Je cris alors que le morceau finissait.
L'homme s'arrêta sous les applaudissements des passants. Il se tourna brusquement, et je le reconnu.
Cheveux noirs, yeux glacés, visage allongé. Même sa taille était identique !
-Galileo ? S'étonna-t-il en se levant.
Je lui souris et le pris rapidement dans mes bras.
-Ça par exemple, c'est un coup du destin, dit-il en me regardant, t'as grandi !
-Pas toi, je réponds en riant.
-Sale morveux ! Il s'exclame en me frappant l'épaule, ça fait plaisir de te voir.
-Tu es pressé ? Je lui demande.
-Non, pourquoi ?
-J'ai mon après-midi de libre, ça te dirait de la passer avec moi ? Pour pouvoir se donner des nouvelles.
Il me sourit et acquiesça.
-Tu veux venir chez moi ? Il me propose en m'expliquant qu'il revenait de ses études à Paris.
-Tu me proposes ça seulement pour que je t'aide à déballer tes cartons ? Je demande en riant et en le suivant.
-Ça serait bien mal me connaître ! Rie-t-il à son tour.
Jamais je n'aurais cru qu'un piano, comme notre première rencontre, me conduirait de nouveau à lui.
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Écoute「 BxB 」
FanficEros et Galileo, un amour transmit à travers un vieillard et un piano.