-Qu'est-ce que c'est ? Me demande Mathilda en venant s'assoir à côté de mon piano dans la salle de musique.
-Du jazz. Je n'en avais pas joué depuis 10 ans ! Je lui réponds avec un immense sourire aux lèvres.
-Ah bon ? Et d'où te viens tout d'un coup cette envie de t'y remettre ?
Je m'arrête de jouer et regarde mes doigts posés sur les touches.
Déjà quatre semaines que la rentrée est passée. Déjà deux semaines qu'avec Eros nous nous voyons presque tous les jours pour rattraper le temps perdu, parler de tout et de rien, et jouer ensemble.
-J'avais envie de danser, je dis simplement.
-Tu es complètement illogique, Galileo Rossillol, rie-t-elle en se levant, il va être l'heure de retourner en cours.
J'acquiesce et la suis en dehors de la salle de musique que me laisse toujours Mme. Rall.
-Galileo... murmure la noiraude sur le chemin de nos bâtiments.
-Oui ?
-Tu sais... je t'aime...
Nous y voilà.
-Mais je ne sais pas si je t'aime comme avant. Si je t'aime toujours d'amour.
Je m'arrête et elle fait de même, en baissant la tête.
-Mathilda, je sais. Ne te fais pas plus de mal. Tu étais ma meilleure amie avant de devenir ma petite amie. Je te connais par cœur.
-Ce n'est plus pareil, Galileo.
Je m'approche d'elle et la prends dans mes bras.
-Mathilda Leduc, voudrais-tu ne plus être ma petite amie ?
Je la sens hocher la tête et attraper mon tee-shirt. Je lui frictionne la tête. Quelle petite nature... être triste par ce qu'elle quitte quelqu'un, il n'y a qu'elle pour être ainsi.
-Ça va aller.
C'est ainsi, que nous finissons par retourner en cours
Nous avons annoncé calmement notre rupture aux autres. Chloé a versé des larmes... Et Evan a rit nerveusement. Je le soupçonne depuis longtemps d'être amoureux de Mathilda, et de n'avoir jamais rien tenté car nous étions ensemble.
Je reste perdu dans mes pensées le reste de l'après midi sans réellement écouter le cours. A la fin, je ne prends pas le chemin de chez moi et fais à la place une partie avec Evan. Eros habite dans le même secteur que lui, et il était prévu que je vienne le voir.
-Tu vas où, Rossillol ? Me demande-t-il en marchant calmement.
-Chez un ami d'enfance. Tu connais pas.
Nous continuons de marcher en silence jusqu'à ce que j'arrive en bas de chez lui.
-Je te laisse là, dis-je en lui souriant doucement, tu sais pour Mathilda, si tu voulais sortir avec elle, ça ne me dérangerait pas .
-Ah bon ?
-Vous êtes mes amis, je ne vois pas pourquoi je refuserais... Mais t'emballe pas trop non plus, ajoutais-je en le voyant sautiller de joie, c'est pas dis qu'elle t'aime aussi !
-Pff tu me casses le moral.
Je ris et lui fais une tape dans le dos en sonnant à l'interphone de chez Eros.
-C'est moi, dis-je quand j'entendis sa voix de déterré.
-Bouge, ça fait quinze minutes que je t'attends.
Je soupire et pousse la porte. C'est vrai qu'avec Evan on a prit notre temps sur le chemin.
-A lundi, Rossillol !
-A lundi !
Je prends l'ascenseur et monte au dernier étage, où m'attendait Eros en survet'.
-T'en a mis du temps, il râle alors que je jette mon sac par terre.
-J'ai pas pris mon pyjama, je lui dis en m'affalant sur le canapé, tu pourras me prêter quelque choses ? Même si je suis pas sûr que ça m'aille.
Il me balança ses gants de cuisine au visage.
-Demmerdes-toi, gamin.
Je souffle et pose ses gants sur la table basse en face. Il retourne s'afférer à son petit ménage dans une autre pièce en me disant que je rangerai les gants.
Je me lève et vais les mettre à leur place. L'avantage d'avoir aidé Erosà emménager, c'est que je sais exactement où est quoi, ici.
Je m'installe ensuite au piano et joue doucement.
-Qu'est-ce qui t'arrives ? Il me demande.
-De quoi ?
-Ton jeu m'a appelé. Tu es triste ?
J'arrête de jouer. C'est vrai qu'à travers la musique, il réussit à lire mes émotions, et inversement. Juste au son dont les notes sortent. Elles sont tout juste différentes de d'habitude, pourtant.
-Mathilda a rompu avec moi.
Silence.
-Je suis soulagé qu'elle l'ait fait. Nous n'étions plus pareil.
De nouveau un silence.
Il vient cependant s'assoir à côté de moi, et commence à jouer.
La mélodie est très belle et harmonieuse. Il m'invite à le rejoindre en jouant plus dans les aiguës, et je comprends qu'il veut en parler à travers la musique.
Je commence d'abord calmement, mais au fur à mesure, mon jeu devient plus brutale, avant d'être de nouveau calme, et de continuer sur la même mélodie. Lorsque mon jeu devient stable et redondant, Eros se met à jouer plus rapidement, et avec beaucoup d'émotions.
Je comprends qu'il me console. Qu'il n'a jamais été à l'aise avec les mots, que la musique est son seul moyen d'expression. Je comprends qu'il veut me faire passer un message.
Mais son jeu reste flou, et basique, sans que je puisse distinguer son message.
Nous nous arrêtons calmement, et je laisse mes mains caresser le clavier.
-Merci, je lui dis.
-De rien.
Je me lève en souriant, passe derrière lui et pose ma tête sur son crâne.
-Tu sais quoi, Cupidon ?
Le noiraud haussa les sourcils, affichant une expression de surprise qui me ravi.
-Cupidon? Répéta-t-il.
-Eros c'est bien le dieu de l'amour, non? Et cupidon aussi, c'est logique.
Eros éclata de rire, faisant apparaître une petite fossette au coin de sa joue.
-Tu es un gamin qui ose me donner un surnom ?
-Oui, mais c'était pas ça. J'ai envie de passer du bon temps ! Joue moi quelque chose. J'ai envie de danser.
Il lève la tête et mes yeux se plongent dans les siens. Ses mains se posent sur les touches.
-Ecoute.
-J'écoute.
Et le piano commença à danser. Dans un élan d'euphorie après une suite de notes virevoltantes, je me mis également à danser. Je n'avais jamais vraiment danser sur un morceau de piano. Mais j'en avais envie.
Peut-être pour extérioriser? Ou juste pour profiter.
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Écoute「 BxB 」
FanfictionEros et Galileo, un amour transmit à travers un vieillard et un piano.