(En tout : 19 chapitres + 1 épilogue)
J'avais l'impression de planer. Mon cœur était léger. Ma vie n'était plus encombrée de non dits.
Alors bien sûr, il faudrait du temps à mes parents pour s'y habituer. Il me faudra du temps, pour moi aussi. Je revois le regard de mes parents, et mon cœur se gonfle. Ils m'ont accepté, mais entre la appeler y le ressentis, les choses sont différentes.
Mais j'ai foi en eux et ils ont confiance en moi. Ils savent que je sais être raisonnable, que je ne prends pas de risques et que j'aime vraiment Eros.
Je laissais mes pensées s'échapper en faisant glisser mes doigts sur le piano d'Eros. Le temps semblait s'arrêter. Ma nuque était parsemée de pigments, dû à la mélodie envoûtante qui se dégageait. Je le laissais entièrement transpercé par les notes. Je fermais les yeux, puis fusionner avec la musique.
J'écoutais tous les sons. Je ressentais la musique au plus profond de moi.
Une main chaude se posa sur ma nuque. Je frissonnais de plaisir et relevais la tête vers mon Eros. Ses yeux suivaient mes mains et je suivais son regard.
-Pourquoi tu ne veux pas essayer de devenir pianiste professionnel ? Me demanda-t-il en se faufilant à côté de moi sur le siège.
Je pousse ma jambe pour lui laisser de la place, puis sens sa tête se passer sur mon épaule. J'arrête de jouer, et profite de l'odeur de son shampoing mêlée à celle de son corps.
-Je ne suis pas assez talentueux pour, avouais-je à demi mot.
Cette réflexion me fit recevoir un violant coup à l'arrière de la tête.
-Ne te dévalorises pas ! Tu joues extrêmement bien ! Tu t'entraînes comme un malade tous les jours, tu lis fluidement les partitions, t'as déjà ton concours de solfège de passe depuis deux ans... qu'est ce qui t'empêche d'essayer ?
Je soupire longuement et fixe mes doigts statiques sur la piano.
-Je pense pas avoir les épaules pour. Toi, tu pourrais.
Eros se releva et passa derrière moi.
-Je suis prof de musique Galileo. Professeur de piano, à la limite. Mais je n'ai pas suivi de cours au conservatoire, je ne suis pas un professionnel.
Ses mains se pressent contre mes épaules, puis il reprend.
-J'aurais adoré vivre de ma passion, vivre en pouvant faire voyager les personnes qui m'écoutent, en exécutant de simples notes...
-Il n'est pas trop tard !
-Si Galileo. J'ai déjà ma façon bien à moi de faire du piano. Et je n'en ai plus l'envie. Ce n'est qu'un rêve, un rêve que tu as aussi. Et je te demande de ne pas passer à côté pour de simples raisons de confiance en soi !
Je laissais mes mains pendre le long de mon corps et me penchais en arrière. Eros attrapa ma tête, posa un baiser sur mon front tout en souriant.
-Tu veux que je t'emmène en cours demain matin ? Me propose mon petit copain qui entoure ses bras autour de mon corps.
Je ne prends pas la peine de répondre et l'embrasse à l'envers.
Le lendemain matin, je suis le premier à monter à bord de la voiture du noiraud. Je m'assois sur le siège conducteur et le regarde avec des yeux de biches. Je suis actuellement en train de passer ma conduite accompagnée, j'en profite donc pour conduire le plus possible. Et conduire la voiture d'Eros, c'est plutôt pas mal.
Mon petit copain allume la radio et nous commençons à chanter en cœur les paroles d'une chanson de Lady Gaga.
Je regarde sur le côté, son visage rayonnant.
-Je t'aime ! Je lui dis soudainement.
Eros s'arrête de chanter, perplexe et se tourne vers moi.
-Moi aus... commença-t-il.
Mais la radio venait juste de s'arrêter. Ce n'était pas la seule chose qui venait de s'arrêter. Nous nous étions aussi arrêtés de rouler. Et mes sens aussi, s'étaient arrêtés. J'avais l'impression que le monde s'était arrêté.
Je tournais la tête sur ma droite, mais un pique me faisait une douleur atroce dans mon épaule. Les yeux à demi clos, je regardais la scène d'épouvante.
Une autre voiture venait de s'enfoncer dans la portière d'Eros. Et ce dernière avait l'entièreté de la vitre qui s'était effondré sur lui. Je voyais la scène d'épouvante sous un filtre rouge. De l'autre côté, le conducteur avait son pare-brise éclaté. Seul la ceinture de sécurité l'avait empêché de venir s'écraser contre la portière.
-Eros... j'essaie de l'appeler.
Mais ma voix n'émet qu'un faible son.
Je vois les images autour de moi au ralentis, et comme si j'étais en dehors de mon corps. Le temps s'écoule si lentement...
Je vois le corps inanimé d'Eros, ensanglanté. Puis les lumières des gyrophares qui arrivent. Je veux bouger, je veux savoir comment va mon noiraud. Mais mon corps ne réagit plus. Je perds pieds et décide de laisser mon corps s'abandonner.
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Fiksi PenggemarEros et Galileo, un amour transmit à travers un vieillard et un piano.