Chapitre 19 : « Quand la vérité fait trembler... »

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Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. La révélation de Mariama m'avait fait tourner toute la nuit. J'espérais de tout cœur qu'elle racontait n'importe quoi. J'avais pris des nouvelles de M. Gaye et il allait beaucoup mieux. Sa fièvre avait également baissée. Il avait insisté pour que l'on vienne plus tôt que d'habitude ; Cela tombait très bien car il fallait qu'il clarifie les propos de son ex-femme.

-MARIE-LOUISE : M. Gaye, vous allez l'air d'aller beaucoup mieux. J'espère que vous êtes confortablement assis car j'ai une question qui risque de ne pas vous plaire du tout.

-M. GAYE : Oui ma fille, je vais beaucoup mieux. Je suis toujours là, c'est l'essentiel. Vous me faites peur là. Allez-y.

-MARIE-LOUISE : M. Gaye, est-ce vrai que vous avez tué un enfant de Mariama ? Si oui ? Qui était-ce ? et comment cela se fait que vous ne nous ayez rien dit ?

M. Gaye sursauta. Il fit le tour de la pièce avant de revenir s'assoir et dire :

-M. GAYE : Qui vous a parlé de ça ? Comment pourrai-je tuer mon enfant ? Ecoutez, voilà ce qui s'est réellement passé. Vous savez la toute première fois où le féticheur m'a abordé, il m'avait posé une condition : la richesse éternelle contre une partie de moi. Etant hésitant, il m'avait confié qu'il voyait dans l'avenir que j'aurai des jumelles. Et que l'une d'elle ferait l'affaire. Quand Malick est né, je me suis dit qu'il s'était trompé. Je lui en ai parlé et il a maintenu le fait que j'aurai des jumelles. Quand Mariama est tombée enceinte, et que je suis allé le voir pour le problème avec Oumeyra, c'est là qu'il m'a appris que c'était elle qui attendait des jumelles. Elle ne le savait pas. Amadou avait soudoyé son gynécologue afin qu'il ne mentionne jamais l'existence de deux bébés. Ce fut compliqué, même quand il faisait l'échographie, le gynéco lui remettait toujours celle d'une autre femme attendant un seul bébé. Elle se posait souvent des questions quant à la grosseur de son ventre, mais son gynéco lui servait des bobards qu'elle avalait sans le moindre doute.

Le premier bébé avait été sorti dans la plus grande discrétion. Je ne l'ai même pas vu. J'ignore même commet le tout s'était déroulé. C'était trop dur pour moi. Ils ont remis mon bébé sans même me donner le temps de l'embrasser et jusqu'à l'heure qu'il est, je ne sais pas s'il est vivant ou mort. A chaque fois que j'avais essayé d'en savoir plus et que j'interrogeais le féticheur, il me disait que cela ne me regardait pas. Je sais que je risque gros en confiant tout cela devant les caméras, car Mariama a parfaitement le droit de porter plainte contre moi pour enlèvement. Ce secret était trop dur à porter. Vous vouliez savoir pourquoi Soraya me déteste tant, et bien, maintenant vous en connaissait la raison.

-MARIE-LOUISE : M. Gaye, l'argent n'est pas un problème pour vous ; Avez-vous essayez d'engager quelqu'un pour retrouver votre bébé ?

-M. GAYE : Vous n'avez rien compris à ce que je vous ai raconté ! Je n'avais pas le droit. Elle leur appartenait. La seule chose qui me préoccupait c'était de savoir si elle était en vie ou non. Je me demandais s'ils s'étaient bien occupés d'elle. Je me suis inquiété pendant un long moment avant de décider de faire avec.

-MARIE-LOUISE : Comment Mariama a-t-elle su qu'elle avait des jumelles ?

-M. GAYE : Une infirmière de la clinique, qui était témoin des faits à l'époque, lui a tout révélé un beau jour. C'est la raison pour laquelle, elle m'avait immédiatement demandé le divorce. Elle est partie avec ma fille et je ne les ai jamais revues. Au début, Soraya me téléphonait pour décharger sa colère contre moi. Elle m'en voulait terriblement et ne cessait de m'insulter. Elle me bombardait de SMS aussi sauvages et vulgaires les uns que les autres. Mais que pouvais-je faire ? C'était normal qu'elles m'en veuillent. Aujourd'hui je regrette entièrement cet acte ignoble. Mais je ne peux revenir en arrière. L'irréparable a déjà été commis.

Destin forcéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant