Chapitre 1 : « Le feu vert »

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Je ne ferai qu'une très brève présentation de ma personne car ce n'est pas moi qui suis à l'ordre du jour et ce n'est pas mon histoire qui sera racontée, mais celle de M. GAYE.

Un peu de patience, vous comprendrez très vite. Je m'appelle marie Louise Gomis et je suis journaliste dans un groupe de la place ayant une TV et une radio à son actif. Si j'ai choisi de faire ce métier, c'est tout d'abord par amour, mais encore, pour montrer aux gens qui pensent que les journalistes sont des menteurs ou corrompus, qu'il y en a encore, qui sont intègres et qui le demeurent. Je n'ai que trois ans d'expérience, certes, je me contente de faire mon boulot correctement et de toujours m'assurer que les informations que je publie sont vraies et bien fondées. Cela faisait des mois que je courrais derrière le richissime M. GAYE pour une interview. En effet, j'avais comme projet, de créer une nouvelle émission TV pour sortir du cadre des émissions TV et radio lambda. Elle aura pour but de choisir un homme parti de rien et devenu riche ensuite. Il y avait pleins de ragots sur le fait que M. GAYE soit passé de la misère à la gloire. Son histoire m'intéressait énormément.

Ce matin-là, alors que j'étais tranquillement au bureau en train d'essayer de griffer quelque note pour mon nouvel article pour le journal écrit, mon téléphone sonna. C'était un numéro inconnu. J'hésitai à décrocher car cela pouvait être des menaces à mon encontre. Cela arrive pratiquement tous les jours dans la vie de journaliste, essentiellement lorsque l'on tient un scoop. Je me décidai à décrocher. C'était l'infirmière à domicile de M. GAYE. Elle m'annonça que ce dernier était prêt à me recevoir pour l'interview, cet après-midi à 15H. Cette nouvelle me rendit folle de joie. Je me levai de ma chaise, puis fonça au bureau de mon patron lui demander de m'assigner un cameraman et un technicien ainsi que de lui dire que mon projet allait enfin pouvoir se réaliser. Mon patron n'avait pas l'air de croire à ce projet la toute première fois que je lui en avais parlé. Mais cet appel venait d'entièrement changer son opinion et j'en étais fière. On mit Elimane, un de nos meilleurs cameramans ainsi que Bass, un technicien, sur le coup. Et hop, en route vers et homme dont le succès m'avait toujours subjugué.

M. GAYE habitait une magnifique villa en plein cœur de Fann Résidence. Une fois à la porte, je donnai mon nom et celui d'Elimane comme convenu. La villa était immense. J'en avais rarement vu d'aussi grande. Il y avait apparemment deux piscines. Arrivée à la porte du bâtiment principal, une femme d'environ la cinquantaine, vint nous chercher avant de nous conduire dans une grande chambre avec salon, cuisine et salle de bain. Une fois sur place, nous furent reçus par Mme Goudiaby, l'infirmière qui nous avait contacté. Il y avait un grand lit avec des bouteilles de perfusion accrochées à une barre comme dans les hôpitaux. Un homme, qui paraissait très mal en point y était couché : C'était M. GAYE. Il ne ressemblait pratiquement plus à ses photos. Que lui était-il arrivé ?

D'une voix tremblante, il me dit :

-M. GAYE : Merci d'avoir accepté de venir et excusez-moi de vous recevoir ainsi. Tout d'abord, je tiens à vous dire que j'ai eu énormément de demandes venant de vos autres collègues mais j'ai refusé à cause des antécédents que j'ai pu avoir avec eux. Je vous ai choisi, vous, à cause de votre déontologie et votre éthique pour ce métier. Je sais que vous ne déformerez rien à mes propos.

Je vérifiai avec Elimane si l'angle était bon, puis je débutai enfin mon interview toute excitée.

Caméra, c'est bon. On tourne.

-MARIE LOUISE : Bonjour mesdames et messieurs et merci de nous rejoindre. J'ai l'honneur et le plaisir de vous présenter aujourd'hui votre nouvelle émission : « SAMA DOUNDOU», (ma vie). Aujourd'hui, la personne que nous avons choisie et tout simplement M. Souleymane GAYE, que l'on ne présente plus. Le CEO de Gaye Oil, de GAYE automobiles, le président fondateur de la Fondation « GAYE » etc. la liste est longue, je ne pourrai pas tout énumérer.

Destin forcéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant