Chapitre 9 : « La ligne est ouverte... »

1K 151 0
                                    

-MARIE-LOUISE : M. Gaye, comment avez-vous passé la nuit après le départ de votre femme et de votre fils ?

-M. GAYE : Pour dire vrai, je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. J'avais laissé la TV de notre chambre allumée jusqu'à l'aube. Le simple fait de savoir que non seulement tout le monde serait au courant de ma dispute avec ma femme, mais également le fait que mon fils était même prêt à utiliser la force si je n'avais pas laissé sa mère sortir. Je serai la risée de tout le monde. C'est ce qui m'inquiétait le plus.

Le lendemain, je me réveillais à nouveau seul chez moi. Je pris rapidement mon petit déjeuner avant de me rendre au boulot. J'avais demandé à Coumba de venir dans mon bureau dès qu'elle arriverait. J'étais sérieux quand je disais que je comptais la virer. Cela faisait des années qu'elle était à mon service. Cela suffisait. Coumba se précipita dans mon bureau dès qu'elle arriva. Elle remarqua immédiatement qu'il y avait quelque chose qui clochait.je lui demandais de s'assoir. J'allais droit au but. Je lui expliquai qu'Oumeyra avait vu son message et qu'elle était au courant pour notre liaison. Elle m'avait exigé de la renvoyer sans quoi, elle ne reviendrait pas chez nous. Je lui fis croire que c'était à contrecœur que je le faisais. Je lui proposai même de lui payer plus que ses indemnités de licenciement. Elle ne supporta pas. Je ne l'avais jamais vu comme ça :

-COUMBA : Comment peux-tu me faire ça Souleymane ? Tu m'utilises et après tu me jettes comme une malpropre ? Mais pour qui tu te prends ? Tu crois que tu peux acheter tout le monde autour de toi sous prétexte que tu as les moyens ? Cela ne marche pas avec moi. Tes indemnités, tu peux te les garder. Sache une chose, je ferai de ta vie un véritable enfer. Tu ne t'en tireras pas comme ça. Tu es un monstre. Je vais te détruire à petit feux. J'utiliserai chacune des informations que j'ai contre toi.

Ces menaces me faisaient un peu peur, même si je ne le laissais pas entrevoir afin de lui donner satisfaction. Elle était au courant de toutes mes magouilles. Des plus tordues au moins tordues. Et si elle révélait tout à ma femme ou à la presse ?

Je téléphonais à Amadou afin de lui parler de mon problème. Je lui dis que je voulais engager quelqu'un qui s'occuperait d'elle et qui ferait passer cela pour une agression. Elle était une menace. Et les menaces, on les élimine. Il ne fallait pas qu'elle reste en vie. Amadou suggéra de mettre de la drogue dans sa voiture afin de la faire enfermer un long moment en prison. C'était une excellente idée. J'hésitais entre la faire assassiner ou la mettre en prison. Le sort de Coumba était entre mes mains. J'avais essayé de téléphoner à ma femme afin de prendre sa température mais elle ne décrochait pas. Je détestais tout cela. J'avais perdu pour la première fois de ma vie. Il s'était passé quelque chose que je n'ai pas pu empêcher. Pourquoi fallait-il que cela m'arrive maintenant. Mon fils également ne prenait pas mes appels. Que diraient que les parents d'Oumeyra ? Tout cela parce que j'avais eu quelques moments de faiblesse avec mon assistante. Je n'étais pas le seul fautif. Ma femme aussi avait une grosse responsabilité. Elle me disait non à chaque fois que j'avais envie d'elle. Qu'étais-je censé faire ? Attendre qu'elle se décide. Je n'allais tout de même pas la supplier de me donner ce qui m'appartenait. Le mariage était plus compliqué que je ne l'imaginais. Je comptais aller la chercher. Les histoires de « je suis fâchée, je quitte mon domicile conjugal » ne marcherait pas avec moi. Et je n'étais pas prêt à lui accorder le divorce, même si elle me le demandait. Je téléphonai à Corinne histoire de voir si elle était chez elle. Elle me confirma que oui. Je m'y rendis donc. Une fois sur place, la femme de ménage m'ouvrit et m'installa au salon où je trouvai Oumeyra assise. Je lui dis bonjour et lui dis calmement que je souhaitais qu'elle rentre à la maison. Elle me dit qu'elle avait besoin de temps. Que je l'avais trompé et que ce n'était pas quelque chose qui était facile à digérer. Je commençais à en avoir marre :

Destin forcéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant