Chapitre 6 : « Une assistante très dégourdie »

1.2K 162 0
                                    

Elimane détestait littéralement M. Gaye.

Il disait que c'était le diable personnifié. Il nous demanda comment Bass et moi arrivions à garder notre sang froid quand il racontait certaines choses. C'était notre boulot d'interviewer toute sorte de personne, non ? Et puis j'ignorais tout du passé de M. Gaye. En dépit du fait qu'il ait obtenu sa fortune d'un féticheur, faut dire qu'il avait maintenu sa richesse en travaillant et qu'il avait de bonnes idées. J'avais toujours admiré M. Gaye, c'était mon idole et le fait de découvrir les aspects de sa personnalité n'était guère plaisant pour moi. Mais comme je le dis, j'ai vraiment beaucoup de peine pour lui. Ce qui atténue tout cela, c'est qu'il avait vraiment l'air de se repentir.

Nous reprîmes le tournage en briefant Elimane quant à l'attitude à adopter. M. Gaye sentait que quelque chose clochait ; Mais aucun de nous n'en évoquèrent la raison.

-MARIE-LOUISE : M. Gaye, pouvez-vous nous parler de vos enfants SVP ? Je sais également que les téléspectateurs ont hâte que nous en arrivions à ce stade.

-M. GAYE : Oumeyra avait fait un excellent boulot à la fondation. J'étais fière d'elle. Elle avait initié beaucoup de projets de bout en bout. Le personnel qu'elle avait recruté était vraiment de taille. Cela faisait une semaine qu'elle n'était pas allée travailler. Elle était en arrêt maladie. C'est exactement ce que vous croyez : elle était enceinte. Moi qui m'étais imaginé qu'elle avait déjà atteint la ménopause. Je m'étais gouré. Le médecin lui avait demandé de se ménager. Sa grossesse présentait des risques. Elle ne faisait que faire des tours à la fondation pour donner des directives puis aller soit chez ses parents soit chez nous. Je n'oublierai jamais cette période. Elle fut douloureuse pour moi. A chaque fois que j'avais envie d'entretenir des rapports sexuels avec elle, elle disait qu'elle avait mal ou qu'elle était fatiguée.

J'avais invité mon assistante à dîner, comme promis. Je l'invitai donc dans un hôtel dont je fréquentais beaucoup le restaurant. Je réservais également une chambre. Le Directeur et moi étions très proches et son établissement était réputé pour la discrétion de ses employés. Après avoir dîné, je demandai à Coumba si elle voyait un inconvénient à ce que l'on aille dans la chambre que j'avais réservée. Elle me dit que non, qu'au contraire, elle n'attendait que ça. Une fois sur le lit, je ne pus rien faire. Ce n'était pas que j'en avais pas envie, non au contraire. Mais elle pouvait être ma fille. Je lui demandai de se rhabiller afin que mon chauffeur la ramène chez elle, mais elle refusa. Elle me supplia de continuer. Elle prit donc les choses en main, et faible que je suis, je finis par me laisser entraîner...

Ce fut une nuit intense. J'avais pu rattraper tout ce qu'Oumeyra avait refusé de m'offrir depuis le début de sa grossesse. J'étais étonné de voir que cette gamine savait déjà comment satisfaire un homme. Après avoir pris une bonne douche, mon chauffeur et moi la déposèrent chez elle. Il était presque deux heures du matin.

Dès que j'allumai la lampe de notre appart, une fois à la maison, Oumeyra était assise au salon. Elle avait l'air en colère. Je lui fis la bise sur le front et au moment où je comptais regagner notre chambre, elle se mit à crier :

-OUMEYRA : Souley où est ce que tu étais jusqu'à deux heures du matin ? Tu délaisses ta femme et ton enfant jusqu'à pareille heure ? Je me suis fait un sang d'encre. Tu aurais au moins pu m'avertir que tu rentrerais tard. Qu'est qui ne va pas chez toi ? Tu es tout simplement inconscient.

Elle se mit alors à pleurer. Je suppose que c'étaient dû aux hormones. Pour un rien, elle se mettait à pleurer. Elle ne me laissa point le temps de m'expliquer. Elle monopolisa à nouveau la parole :

Destin forcéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant