Chapitre 12 : « Le grand jeu... »

1K 128 0
                                    

-M. GAYE : Si nous étions dans un film, il y aurait eu un son de fond. Vous savez, celui qu'ils mettent quand ils veulent dramatiser ou aggraver les choses. Oumeyra attendait toujours ma réponse. J'étais bloqué.

Après maintes réflexions, je lui dis :

Tes propos me peinent. Comment peux-tu me poser une question pareille ? Tu es celle qui me connait mieux que quiconque. Tu es mon épouse. On vit ensemble depuis combien d'année ? Si toi tu ne me connais pas, c'est que personne ne me connait ? Je t'ai épousé parce que je t'aime Oumeyra. Mais qui t'a bourré le crâne avec tout ça ?

-OUMEYRA : Wouahhhhhh. Notre fils a aujourd'hui la trentaine et aujourd'hui c'est la première fois que le mot « je t'aime » sort de ta bouche. Je ne sais vraiment pas comment le prendre. Bon, je vais bosser un peu.

Elle se leva puis me laissa seul, assis là. Pensif et perturbé, je téléphonai à Mariama afin de savoir si elle était chez elle ou non. J'avais besoin de me changer les idées. Je montais me changer afin de dire à ma femme que je sortais sans pour autant préciser l'endroit où je me rendais. Elle ne me le demanda pas non plus. On dirait qu'elle était soûlée et qu'elle jouait la carte de celle qui ne dirait plus rien.

Le fait que j'étais chez elle, inquiétait Mariama. Etant donné que je lui avais dit que c'était le mariage de mon fils est que je n'aurai pas le temps et hop, tout d'un coup, je change d'avis. Je lui expliquai que ma femme et moi nous étions pris la tête. Elle ne me posa aucune question mais par contre, elle prit le parti d'Oumeyra :

-MARIAMA : Mon amour, je ne veux pas savoir quelle est la cause de votre dispute. Mais la seule chose que je rajouterai c'est qu'il faut être plus compréhensif avec elle. Son fils unique s'est marié. Il n'y rien de pire pour une mère que d'être séparée de son enfant, surtout quand on sait combien les hommes sont très proches de leur maman. Tu m'as manqué et tout, mais honnêtement, elle a besoin de toi alors stp, rentres chez toi. Nous nous reverrons dans la semaine comme c'était prévu.

Au début je crus qu'elle plaisantait, mais elle me prit gentiment la main, comme pour m'aider à me relever, puis me raccompagna jusqu'à la porte. Je n'eus même pas le temps de répondre. Elle claqua doucement la porte. Ma maîtresse qui prenait le parti de ma femme, où va le monde ? Je tombais vraiment des nues. Je n'avais pas envie de rentrer chez moi. Je fis le tour de Dakar avant de rentrer. Une fois à la maison, je constatai, à ma grande surprise qu'Oumeyra était elle aussi, sortie. Elle ne m'avait rien dit. Je lui téléphonais mais elle ne décrochait pas. Où était-elle allée ? C'était la question que je me posais. J'espère seulement qu'elle n'était pas allée pleurnicher chez son ex. J'étais jaloux de la relation qu'ils entretenaient. Ils étaient si proches. Ce qui me mettait hors de moi était le fait que Karim était toujours amoureux de ma femme. Je suis persuadé qu'il s'était marié parce qu'il n'avait pas d'autre choix. Mais Oumeyra est, et restera, la femme de sa vie. Je téléphonais à Amadou afin de lui demander de me donner l'adresse de Karim. Je voulais voir si la voiture de ma femme y était ou non. Je ressortis donc et m'y rendis dès réception du message d'Amadou avec les coordonnées GPS de chez Karim. Il habitait un logement de fonction pour médecin. Une fois devant la maison, je ne vis pas la voiture de ma femme. Mais j'aperçus un homme assis dans le jardin. Il avait l'air très pensif. Il portait un costume et était pied nu ; C'était comme s'il avait reçu une mauvaise nouvelle. Je le fixai à travers la vitre de ma voiture. J'avais le pressentiment qu'il avait vu ma femme. Alors que je baissais mes vitres teintées pour reluquer la maison de mon potentiel rival. Son jardin donnait sur la cour avant. Il parlait au téléphone. Comme j'avais la vitre légèrement baissée, j'entendis un peu ce qu'il disait :

Destin forcéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant