- Touchant, sincère et original...
Non, je ne parle pas de Spencer mais du roman dont je dois écrire la critique ce matin pour ne pas prendre trop de retard dans mon travail. Il s'agit de l'histoire de Max, jeune psychiatre, qui tombe sous le charme de sa patiente autiste. Il voudrait tant être capable de voir le monde à travers ses yeux.
Et ça, je peux le comprendre mieux que personne. Si la plupart des lecteurs s'identifieront à Emma, l'ermite rêveuse et asociale, moi je me suis tout de suite prise d'affection pour Max, le psychiatre passionné par ses patients. Tant d'années d'études pour finir par comprendre que le monde peut-être interprété de tant de manières différentes.
Si je n'ai jamais eu de relations sérieuses sur le long terme, c'est que je considère chaque histoire comme un roman. Au début c'est stimulant, excitant. On a hâte de lire un nouveau chapitre, d'en découvrir un peu plus sur l'autre. Puis, quand viennent les dernières pages, on sent que la fin est proche. Et lorsque le livre se referme, on le range avec les autres.
La vérité est que je me lasse très rapidement s'il n'y a pas de challenge. Je ne veux pas un avenir mais une vie, avec ce qu'elle compte de folies et d'aventures. Je veux que mes émotions fassent les montagnes russes comme chaque fois que l'on me confie un nouveau roman à dévorer. Mais les hommes ne sont pas à la hauteur. Et comment le pourrait-il quand d'une semaine à l'autre je craque pour un criminel, pour un prof de fac ou plus récemment, pour ce beau et très altruiste psychiatre.
Souvent, il est difficile de faire le tri dans ma tête et de me poser sur ce que je ressens vraiment. Rien je crois. Je laisse venir à moi les émotions des autres. Je suis une sorte d'éponge qui comprend mieux les sentiments de personnages fictifs que le désespoir de ma propre mère de me savoir maladivement seule.
Je ne suis pas Emma, cette jeune femme autiste de Thérapie Illégale. La solitude ne me fait pas peur, elle me rassure. Elle me permet de ne penser à rien... à personne. Je n'ai pas envie que le bonheur d'un autre dépende de moi ou que le mien varie en fonction de la disponibilité de quelqu'un. Les romans me suffisent, ils me font vivre mille et une aventures depuis mon canapé.
Je tape frénétiquement sur le clavier du petit MacBook posé sur mes genoux.
- Alors qu'elle a définitivement abandonné l'idée de pouvoir un jour être aimée, Emma se prête volontiers au jeu de la confidence avec son thérapeute. Sans se douter de ce qu'il ressent pour elle, un lien va se créer entre les deux protagonistes qui, même s'ils sont physiquement proches chaque semaine, vivent clairement dans deux univers bien distincts.
C'est ce qui fait que ce livre m'a chamboulée jusqu'au plus profond de mon cœur. Max a du refréner ses instincts les plus primaires pour ne pas presser sa jeune patiente. Il a tenu compte de ses difficultés à elle et non de ses propres besoins. La façon qu'il a de prendre soin d'elle est si visuelle que j'en frissonne encore.
- Une plume touchante et sincère qui nous envoûte de la première à la dernière ligne. Nous suivons le parcours d'Emma, semé d'embûches...
J'ignore le portable qui sonne sur la table basse, allonge mes jambes et grimace lorsque l'un de mes genoux craque. C'est à peine si j'ai cligné des yeux depuis une heure. Le livre est court mais je n'arrive pas à le résumer. Je voudrais tant que les lecteurs y trouvent tous ces petits éléments qui font de cette simple histoire, une vraie pépite.
- L'auteure nous transporte et, grâce à elle, nous entrons dans la tête de Max. Nous vivons avec lui la peur de l'échec, la frustration qu'il ressent chaque fois qu'il frôle cette patiente qu'il désire tellement que c'en devient douloureux de n'être à ses yeux qu'un simple psychiatre.

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Love War
RomanceClay ne croit pas en l'amour, sauf celui qui est décrit dans les livres qu'elle dévore. Critique littéraire pour un grand magazine féminin, elle se perd dans la fiction et s'éloigne peu à peu du monde réel. Heureusement, il y a une tradition dans sa...