Chapitre 8

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Ma main dans la sienne, il tire sur mon bras pour m'amener à lui, me fait pivoter comme dans un slow et je sens, pendant une seconde, les battements puissants de son cœur contre mon omoplate.

Je monte sur la première marche et lui offre involontairement une vue magnifique sur ma chute de reins lorsque je me penche pour agripper la poignée et me hisser plus haut.

Un gémissement meurt dans ma gorge lorsqu'il pose à nouveau ses mains sur mes hanches.

- Ça va ?, demande-t-il.

Franchement, là maintenant je ne sais plus trop. Ça se bouscule dans ma tête et c'est mon corps qui en paye les frais.

- Ne tremble pas comme ça.

Facile à dire quand je sens chacun de ses doigts qui frôlent mes côtes.

Son parfum puissant est décuplé par l'odeur du déodorant alors qu'il transpire.

Lorsque je suis à peu près stable, il me lâche et me passe une à une les branches manquantes. Je les accroche avant de les visser. Cette partie de Noël n'a vraiment rien de magique ! C'est plutôt une sacrée tanné.

- Enfin..., soufflé-je en m'essuyant le front à l'aide de ma manche. Ça pèse une tonne ce truc.

- C'est pour ça qu'il faut une base stable. Plus l'édifice est haut, plus il est lourd et risque de basculer.

- Tu es mathématicien en plus d'avoir une mémoire infaillible ?

- Ça se peut, me rétorque-t-il malicieusement avant de tendre les bras vers moi.

Cette fois, je ne ressens aucune honte à me jeter sur lui. Je pose mes mains sur ses épaules tandis qu'il agrippe ma taille. Maintenant, nous sommes comme Superman et Loïs Lane. Même pas besoin de descendre les marches, Spencer me soulève un instant avant de me reposer à terre. Ça nous fait rire et nous restons dans cette position, assez intime, un peu plus longtemps encore. Sa peau est chaude sous son tee shirt alors que la mienne se hérisse de chair de poule quand ses doigts chatouillent mes flancs. Il finit par me lâcher et je m'apprête à reculer quand son bras se lève et sa main se perd dans mes cheveux. Je me fige.

Et moi qui pensais avoir trop de travail cette année pour pouvoir faire du bénévolat... j'aurais alors manqué quelque chose que je ne croyais pas être possible. Pas dans un monde aussi élitiste et superficiel. Pas dans une époque où tout se passe sur internet. Pas dans une réalité où les hommes les plus attachants naissent sous la plume d'une femme.

Je me sens comme la plus innocente des adolescentes lorsque le revers de sa main chatouille ma tempe ainsi que ma joue.

Son pouce et son index pincent une mèche de cheveux et mes doigts frôlent ses biceps avant que mes bras ne retombent lourdement le long de mon corps. Je le laisse faire sans opposer la moindre résistance, sans vraiment réaliser ce qui se passe.

Il me regarde droit dans les yeux, l'air toujours rieur sous sa barbe blonde. Tout lecteur sait à quoi s'attendre. Dans un roman, ses doigts glisseraient de mes cheveux à ma tempe puis à ma joue qu'il caresserait. Il viendrait maintenir mon visage en face du sien et appuierait sur ma nuque pour me faire approcher. Dans un de ses romans d'amour que j'affectionne particulièrement, Spencer m'embrasserait, passionnément. Sa langue s'inviterait dans la danse et je fermerais les yeux en me blottissant tout contre lui, retrouvant ainsi ce torse puissant, ces abdos parfait, ce corps de rêve.

Je ferme les yeux comme si ça allait arriver mais perds la chaleur de son contact.

Ah oui, un tout petit détail que j'avais mis de côté : ici, c'est la réalité.

- Tu avais de la poussière, me dit-il avant de s'éloigner. On se voit demain pour le décorer !

Et c'est à peine croyable mais moi, l'éternelle asociale ... j'ai hâte !

Love WarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant