1erJuillet 2011.
À travers les barreaux de ma cellule, l'officier de police me retire les bracelets m'enserrant les poignets.
– Merci Tom...
Je le remercie en frottant mes bras endoloris.
- Ton arrestation doit avoir un lien avec l'affaire Bruno, sinon tu n'aurais pas demandé à venir ici... Et j'imagine que je dois prévenir le lieutenant Bell que tu es là ?
Je tourne sur moi-même pour observer la pièce dans laquelle je suis retenue pendant vingt-quatre heures. La salle est plutôt sombre et froide, une odeur d'urine et omniprésente dans l'air et la petite fenêtre obstruée par une grille n'y changera rien. Des bancs en métal sont disposés sur tous les murs de la cage et une porte taguée de laquelle émane l'odeur d'urine se dresse dans le coin gauche.
Je me retourne vers lui et observe le policier posté au centre du couloir, le dos droit pour masquer son embonpoint plus qu'apparent, attendant une réponse de ma part.
– Tu me connais bien Tom, j'ai des infos pour Marc qui vont faire plonger cet enfoiré pour perpet' !
Il acquiesce et sort du couloir, confiant la garde du couloir au policier posté devant la porte.
À peine la porte refermée derrière l'officier, je me mets à faire les cents pas dans ma cellule en me frictionnant les bras pour tenter de me réchauffer.
Ne voyant aucun résultat, j'abandonne et m'affale sur un banc, appuie ma tête contre le mur et ferme les yeux.
La vision qui me vient les paupières à peine closes est pire que toutes les odeurs différentes que j'ai pu sentir pendant toutes mes gardav'.
Alors je me relève brusquement et recommence à marcher le long de ma cellule. Une puissante douleur raisonne à l'intérieur de mon crâne.
Une voix s'élève de l'extérieur de ma cellule et m'interpellant, me fais prendre conscience qu'une dizaine de personnes se tiennent dans la cellule en face de la mienne.
À cette réflexion tout mon corps se tend et je sers la mâchoire en me retournant pour observer le jeune homme, assis par terre contre les barreaux de sa cellule, la tête appuyée sur ses genoux relevés.
Il me fait un sourire avant de reprendre :
- Tu peux arrêter de tourner en rond ? Tu me donnes le tournis...
- Désolé de t'empêcher de faire ta petite sieste en gardav', mais tu veux que je te dise un truc je m'en branle !
Je souffle et me rassois tout de même sur un banc avant d'attraper à mon tour un plus puissant mal de crâne.
Le jeune homme fait un sourire victorieux et ricane :
- Pourtant tu t'es arrêtée de tourner, comme quoi tu t'en branles pas !
- Ouai si sa peut te faire plaisir, t'as gagné...t'es content ?
Je dévie mon regard des tags sur le mur en face de moi pour poser mes yeux sur le kabyle qui s'est redressé, et qui à présent hausse les épaules une moue hésitante sur le visage.
Durant notre piètre échange ses compagnons de cellule n'arrêtaient pas de le charrier, alors à sa dernière remarque la plupart des hommes reprennent leurs conversations, comme mon interlocuteur avant que je l'entende à nouveau me questionner :
- T'es là pour quoi ?
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La Moue des Morts
FanfictionLe bruit de la porte se fait entendre dans la pièce silencieuse, enfermant Sasha, le temps d'une journée, sous la surveillance des gardiens de la paix. De l'autre côté du couloir où circulent des fonctionnaires éreintés, une bande de rappeurs se...