Chapitre 5

523 23 2
                                    

Intriguée, elle me fixe avant de baisser la tête et de dire penaude :

-      Non, désolé je ne voulais pas t'importuner je te trouve jolie c'est tout...

Je la remercie interloquée, et sourie de la situation, cette géante qui doit faire le double de ma taille et de mon poids est impressionnée par moi une petite hâfu(NDA : les enfants franco-japonais, cela veut littéralement dire enfant de sang-mêlé), je ne fais peur à personne sauf à cette bonne femme. Cette situation est tellement ridicule qu'elle en est risible. Je me remets dans ma position initiale et me rendors.

***

Je me fais à nouveau réveillée par cette fois ci l'officier en faction qui part prendre sa pause déjeuner, le brouhaha dans la cellule voisine continue mais il est agréable, un peu comme le bruit des vagues, c'est apaisant. Je me mets sur le dos et frotte mes yeux quand je regarde dans ma cellule.

La géante que j'avais oublié est en face de moi et sans que je m'en rende compte est arrivée à ma hauteur et m'empoigne avant de me redresser et de me plaquer contre la grille qui nous sépare du couloir en m'assommant au passage. La femme que j'ai vue tout à l'heure n'est plus là, résignée, désolée, elle n'existe plus.

Maintenant j'aperçois seulement dans son regard de la haine et dans son corps crispé toute la rage qu'elle a. Elle me regarde et me crache en se rapprochant de mon visage :

-      Bruno te passe le bonjour ! Tant que tu ne seras pas morte tu ne seras pas tranquille sache-le... T'as voulu t'attaquer au plus grand dealer de Paname, tu vas enfin en payer les conséquences...Sans ton témoigne, il ressortira de prison et Benjamin ira avec lui, t'as perdue, fin de la partie !

A l'évocation de Benji' tout mon corps se tend et essaye de me défaire de son emprise pour l'atteindre au visage. J'arrive par miracle à me dégager un bras et lui tire les cheveux, ils sont gras elles auraient pu faire un effort... Elle grogne et me met un uppercut dans le ventre, j'esquive et parviens à me faufiler derrière elle. Je lui mets un coup dans le mollet qui lui fais plier la jambe, assez pour que je l'atteigne à la tête.

Mais la différence de poids aura raison de moi et sans que je comprenne ce qu'il se passe réellement je me retrouve contre le mur avec sa poigne enserrant mon cou pour m'étouffer. Je tape dans ces avants bras pour tenter de la déstabiliser mais aucun moyen, je m'épuise.

L'air se raréfie dans mes poumons et des points noirs commence à s'agglutiner dans mon champ périphérique avant que je sombre elle me chuchote à l'oreille victorieuse :

-      Tu salueras ta mère et Sam de ma part, là-haut...

La Moue des MortsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant