La Moue des Morts

Chapitre 3

Mon prénom ayant à peine franchis la barrière de mes lèvres. Mon interlocuteur sourit à pleines dents et s'exclame :

- Moi c'est Idriss, enchanté !

Je lui souris et décide de m'allonger sur ma banquette face à Idriss et son groupe d'amis pour tenter de me reposer. Avant de fermer les yeux, je balaye la cage en face de la mienne du regard et distingue très nettement le regard de l'homme avec lequel j'ai fais un duel muet, continuer à me scruter.

Je souris légèrement avant de clore mes paupières. Mon voisin, ne prête pas attention aux fait que j'essaye de me reposer et reprend aussitôt :

- Lui, il me désigne la personne en face de lui au bout de la cellule, c'est Sneazy !

Je le regarde interloquée et le dit Sneazy me salue et dit :

- Il est bête, fais pas attention à lui, il a une tête d'écureuil, appelle moi Mohamed !

Je sourie et mes paupières se ferment peu à peu sous l'œil de mes deux nouvelles rencontres et de leurs amis. Mais seulement quelques minutes après que j'ai fermé les yeux, la porte du couloir s'ouvre me réveillant. Je me mets à râler et commence à me tourner vers le mur derrière moi avant de voir que la personne venant de rentrer est Marc. Je me redresse et m'approche des barreaux devant le lieutenant qui indique à un officier d'ouvrir la porte de la cellule.

- Tom m'a dit que tu voulais me voir ! Que c'est t-il passé ? Tu vas bien ?

Il me regarde soucieux et je ricane en m'asseyant sur le banc duquel je viens de me lever.

- Ouai t'inquiète j'ai rien ! En revanche celui que Bruno à envoyer il va devoir manger avec une paille toute sa vie.

Marc me regarde sérieusement mais finit par ricaner devant mon air enfantin et redevient soucieux quand il me demande :

- Mais tu es sûr que c'était un sbire de Bruno ?

- Il me l'a dit !

La scène se déroule de nouveau au fond de mon crâne et je récite :

- Il m'a dit mot pour mot : « Bruno m'a dit que je devais te faire disparaître mais avant tu vas me faire kiffer ! » Alors je n'invente rien !

Marc souffle du nez et sert les poings avant de faire les cent pas dans la pièce puis il s'exclame :

- Je te jure que si j'étais pas flic, j'irai trouver ce salopard pour lui faire payer ce qu'il t'as fais !

Il s'arrête et se passe les mains sur son visage pour essayer de se calmer. Puis je reprends :

- Calme toi, le procès est dans trois mois je vais survire d'ici là...

- Il faut que je te fasse protéger, tu ne vas pas te faire agresser dès que tu sors du boulot ou encore pire, si tu es avec Benji' !

-  En parlant de Benji'... Je me tort les doigts, gênée de demander de l'aide à quelqu'un et reprend en baissant les yeux : tu peux aller le chercher à la garderie ?

 - D'accord, mais d'abord je vais aller parler au procureur. Je lève les yeux et il me regarde sévère :Ne fais pas celle qui n'a besoin de personne, c'est faux et tu le sais tous le monde à besoin d'aide !