« 15 mars, ParisMon cher Marius,
Vos mots me vont droit au coeur. Ici, je ne suis qu'une misérable parisienne emplissant de poudre des milliers d'obus mais, dans votre esprit, je me dois d'avoir une toute autre place.
Je constate que votre âme de littéraire s'est exprimée. Je revois papa dans vos écrits, ce qui me touche profondément.
Je garde votre lettre dans mon tablier à toute heure de la journée. Mon contre-maître, un vil homme aux intentions malsaines, a bien failli me l'enlever. J'ai cru être à deux doigts de tout perdre. « Il ne s'agissait que d'une petite feuille aux bords brunis », me diriez-vous, mais sachez que mes yeux y décèlent une importance phénoménale.
Mais, sans que cela ne vous importune, parlez moi de vous. Je vous imagine tel un héros, vaillant Marius Pontmercy, portant les couleurs de la France avec fierté au bras d'Enjolras ou Combeferre. Parlez moi donc de votre avant, votre présent et votre après, si j'ose dire.
Mille baisers de la part de votre marraine,
Diane
P.S : Ci-joint un exemplaire des Misérables ayant appartenu à mon père ainsi qu'une paire de chaussettes, un pot de marmelade et une photographie. Ainsi, je serai toujours auprès de vous. »
VOUS LISEZ
Ma chère Marraine
Historical Fiction« 12 Février 1916 Mon cher Marius, Le ministère a bien reçu votre demande, me voilà donc marraine [...] » La grande guerre, une période sombre. Le bonheur, l'amour, deux choses précieuses étaient enfouies dans des enveloppes parfumées. Les Marraine...