« 15 Juin, Verdun
Ma chère Diane,
Votre chant, en effet, a réchauffé le coeur de toute la tranchée. J'ai aussitôt joué le morceau pendant la soupe tandis que Larcher, un grand ami, chantait tout en dansant une gigue ridicule. Les soldats frappaient le rythme avec leurs mains glacées et le commandant souriait, bourrant sa pipe. À la fin, j'ai même cru entendre un applaudissement, au loin. Ça venait de la tranchée adverse. Et je me suis dit que, peut être, du côté allemand, il y a un homme, avec un flûte, qui correspond avec une jolie jeune fille aux cheveux d'ange et aux yeux perçants. Ce boche a peut être une photographie de celle-ci, bien gardée dans sa cantine, qu'il ressort dans son alcôve quand la guerre l'effraie. Peut-être que, finalement, l'allemand vaut le français. Peut-être que, finalement, on est tous embarqué dans une guerre sans vraiment savoir pourquoi on se bat. Et il y a une femme qui nous attend, là-bas, à l'arrière.
Le commandant m'a accordé une permission. J'arriverai à gare de Lyon le 12 Juillet, fêter la prise de la Bastille à vos côtés.
Avec tout mon amour,
Votre Marius »
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Ma chère Marraine
Historical Fiction« 12 Février 1916 Mon cher Marius, Le ministère a bien reçu votre demande, me voilà donc marraine [...] » La grande guerre, une période sombre. Le bonheur, l'amour, deux choses précieuses étaient enfouies dans des enveloppes parfumées. Les Marraine...
