CHAPITRE 5 ✔

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SWAN

- Tu t'appelles comment ?

La fillette qui était assise à même le tapis ne me regardait pas. Non. Elle ne me prêtait pas la moindre attention. C'était comme si à ses yeux je n'existais pas. Comme si ma présence lui était totalement insignifiante. Avec hésitation, je m'approchai d'elle. Peut-être dans l'espoir de croiser au moins une seule fois son regard. Seulement avant que je ne puisse avancer d'un pas, son cri perçant m'arrêta.

- Ne t'approches pas !

Je me figeai sur place surpris par ses yeux brillants de larmes qui se braquèrent sur moi tels deux canons.

- P-pourquoi ? balbutis-je, les membres tremblants.

Un silence presque sinistre me répondit. Puis soudain, son index me pointa durement son cou. Celui-ci était marqué d'une trace de main dont les doigts semblaient se prolonger jusqu'à la nuque. Quant à la couleur violacé de celle-ci, on pouvait aisément imaginer la grande force qui y avait été exercée.

Mon cœur se retourna.

Que... que voulait-elle dire ? Qui était donc le responsable de ces affreuses marques ?

Mes yeux arrondis par l'horreur la contemplèrent.

Que... me voulait-elle ?

Mais alors que je me sentais proche du malaise, le visage pourtant clair de la fillette se mit subitement à rougir étrangement. De sa bouche s'échappèrent des plaintes insoutenables. Ses ongles quant à eux se mirent à griffer son cou jusqu'au sang. Comme si elle cherchait à se libérer. Comme si elle cherchait désespérément un moyen de respirer.

Mais qui était donc le responsable de cette agitation ?

Inquiet, je voulus lui apporter mon aide, la secourir. Seulement, j'eus beau me forcer, mon corps ne bougea pas d'un seul centimètre. C'était comme si une force supérieure m'empêchait d'avancer.

- Non ! Criai-je en pleurs. Laisse-moi t'aider !

- Je ne t'aimerai jamais, répéta sans cesse la fillette. Tu n'es qu'un monstre. Un monstre.

Puis brusquement, elle s'écroula. Raide morte. Je sentis mon cœur exploser dans ma poitrine. Et soudain tout devint noir. J'étais seul face au néant. Mon regard s'abaissa sur mes mains, et j'y vis du sang.

Un sang qui ne m'appartenait pas.

Mais qui appartenait aux milliers de cadavres qui jonchaient le sol.

Swann !

Personne ne m'aimera jamais.

Swann !

Je suis un monstre, un fantôme.

- Swann ! M'appela une voix.

Je sortis brusquement de mon songe, la respiration sifflante et les membres tremblants. Dans mon dos, je pouvais encore sentir les vestiges de mon mauvais rêve. J'avais tant transpiré que mon matelas en avait pâtit. Et merde...

PSYCHOSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant