CHAPITRE 37

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DREW









— Bravo t'as fait du bon travail minette ! Grâce à toi on a gagné trois fois plus que d'habitude.

Je souris à l'afro-américaine qui compta les billets que je lui avais apporté. Depuis quelques semaines, je ne travaillais plus en tant que trafiquante. Je préférais dealer à côté du quartier. Ainsi je restais en quelques sortes proche de Swan qui lui ne faisait qu'enchaîner épreuve par épreuve. La dernière fois, il était rentré dans notre chambre à une heure extrême tardive. Son visage avait été recouvert de bleus et de sang. Je n'avais jamais autant paniqué de ma vie. Et je n'avais jamais ressenti autant de haine dans mon petit corps. Personne ne devait le toucher. Personne.

Mais Swan m'avait rassuré tant bien que mal en me disant que ce n'était rien et qu'il gérait la situation. Je ne le croyais absolument pas mais je n'avais d'autres choix de le laisser "gérer" en attendant qu'il veuille bien m'expliquer un peu en quoi consistait véritablement ces épreuves qui me donnaient plus l'impression qu'on se foutait royalement de sa gueule.

— Tiens voici ta paye, continua Tracey en me tendant le reste de ce que j'avais récolté cet après-midi.

— Merci Tracey.

Puis je la laissai et pris la direction de la cuisine l'endroit où je passais désormais la plupart de mon temps en attendant que Swan finisse ses épreuves. Je m'étais déjà un peu familiarisé avec certaines femmes ici et j'avais enfin retenu certains noms. Toutes étaient très gentilles avec moi et ne manquaient pas de servir un plat lorsque je rentrais dans la cuisine. Elles étaient vraiment trop gentilles alors que l'on se connaissait à peine. C'était pour le coup vraiment touchant de leur part même si au fond de mon cœur finalement je m'en fichais pas mal.

Tout ce qui m'importait était Swan et ce que lui voulait le boss.

Drew ! Que ça me fait plaisir de te voir, assis-toi et goûte un peu le gâteau que j'ai fais ! Me salua justement l'une d'elle en me faisant asseoir de force sur une des chaises hautes.

Je lui lançai un sourire un peu crispé quand elle déposa une part de son fameux gâteau face à moi. C'était vraiment gentil de sa part, même si le plat que m'avait donné une autre femme à midi m'avait paru énormément copieux.

— Il est vraiment bon Ariel, complimentai-je sincèrement après une première bouchée.

Elle me répondit par un sourire enchanté que cela me plaise puis retourna à ses affaires. Tandis que je m'étais mise à discuter avec une autre fille d'un an de plus que moi environ, la porte s'ouvrit brutalement sur Adrianna qui ne manqua pas de nous toiser de son regard noisette. Cette femme n'était pas croyable ! Juste parce qu'elle était un peu mieux placé que nous toutes, elle se permettait des choses qui avaient toujours le don de me rendre folle. À chaque qu'on se trouvait dans la même pièce, elle ne pouvait s'empêcher de me lancer des piques par-ci par-là sans que je ne réagisse. Tracey m'avait prévenu que je ne devais pas lui répondre et qu'elle n'était qu'une perte de temps mais aussi surtout qu'elle pourrait me faire vivre un enfer si je venais à répondre à sa majesté ! Mais c'était comme si cette fille avait entendu notre conversation et cherchait constamment à me faire craquer. Mais malheureusement pour elle, plus les jours passaient et plus je redoublais d'effort. Et justement en parlant d'elle, lorsqu'Adrianna croisa mon regard, un sourire malveillant déforma ses traits.

PSYCHOSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant