PSYCHOSE

CHAPITRE 14

▶️En média: Let me love you
de Ariana Grande

DREW

— Plusieurs personnes t'auraient vu sortir de la salle plusieurs minutes après la sonnerie. Que faisais-tu tout ce temps ?

Je lançai un sourire confiant au shérif, il ne fallait surtout pas qu'il détecte quelque chose de suspect sur mon visage ou dans mon attitude.

— Je discutais avec monsieur Cristian.

— Et de quoi parliez-vous exactement ?

— J'ai quelques difficultés en maths, lui expliquai-je tout naturellement. J'avais juste besoin de conseils.

Le shérif me dévisagea longuement comme s'il cherchait à sonder mon âme et qu'il voulait dissocier la vérité du mensonge dans mon explication. Je soutenus tout ce temps son regard d'acier sans sourciller une seule seconde. Mon self-contrôle me surprit moi-même, je ne pensais pas capable de mentir avec autant d'aisance face à l'autorité de l'ordre en personne.

— Savez-vous comment monsieur Cristian est décédé ? Reprit-il.

— Bien-sûr ! Tout le monde ne fait que parler de ça. Il se serait donner la mort en sautant du quatrième étage.

— Sauf que nous avons la preuve concrète qui nous prouve qu'il ne s'agirait pas là d'un simple suicide, me sourit brièvement le shérif une lueur de malice dans son regard. Il semblerait que l'on est à faire à un meurtre. En sortant de votre entrevue avec votre professeur, avez-vous vu quelque chose de suspect ? Ou bien même quelqu'un ? Un employé peut-être ?

Je fis mine de réfléchir avant de lui répondre négativement. Le shérif acquiesça lentement, dubitatif, avant de m'autoriser à sortir de la salle de classe transformée en salle d'interrogatoire. Une fois le pieds de l'autre côté de l'encadrement de la porte, je remarquai de suite les cris anormaux qui explosaient dans les couloirs. Mais que se passait-il ? J'eus très vite ma réponse en découvrant sous mes yeux un attroupement de lycéens semblant regarder quelque chose de visiblement intéressant. Intriguée à mon tour, j'essayai de m'approcher mais au vue du trop grand nombre de personnes, je ne pus percevoir ce qu'il se passait au centre du cercle. Alors, afin de nourrir ma soif de savoir, j'interpellai une blondinette que je connaissais seulement de vue.

— Que se passe-t-il ?

— C'est Fantôme et Jase ! Me répondit-elle en essayant de ne pas laisser les grognements et les cris d'excitation couvrir sa voix. Ils sont en train de se battre. Fantôme est littéralement en train de neutraliser Jase.

Mes yeux s'écarquillèrent sous le choc de cette révélation. Que quoi ?

Non, non, et non ! Swan ne devait pas se battre sinon que lui arriverait-il si jamais il se faisait prendre par un surveillant ? Déterminée à l'arrêter, je fonçai dans la masse. En jouant des coudes et des épaules, je parvins tant bien que mal à arriver aux premières loges de ce funeste spectacle. Malgré le fait que je m'étais chargée d'intervenir avant que cela ne parte beaucoup trop loin, je ne pus m'empêcher d'apprécier la vue qui m'était offerte : celle d'un Swan sauvage enchaînant des coups de poing plus brutaux les uns que les autres sur le joli minois ensanglanté de Jase.