CHAPITRE 26

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▶️En média: Dangerous
de Ella Mai








Tic. Toc. Tic. Toc.










DREW







— Alors qu'est-ce qui te préoccupe tant ?

Nous venions juste de rentrer de notre rendez-vous avec le diable. Et, à peine avais-je posé le pied dans la chambre que nous occupions que j'avais vivement ressentis l'envie de me prendre une bonne douche chaude. Alors, une fois cette douche prise, je me servis dans les affaires que m'avait donné Tracey et il fallait avouer que nos styles vestimentaires étaient totalement différents. Tracey était du genre à porter des vêtements courts ou déchirés... Tout mon contraire entre autre ! Personnellement, j'avais été profondément gênée de devoir porter ce genre de vêtements lorsqu'elle me les avait passé mais je n'avais fais aucune remarque de peur de la vexer. Et puis, je ne pouvais pas me plaindre, Tracey en faisait déjà beaucoup en me passant des vêtements ! Ce fut donc après avoir enfilé un top crop blanc agrémenté d'un jean skinny taille haute noir qui moulait parfaitement mes formes que je me retournai vers le brun beaucoup plus silencieux que d'habitude. Aucune réponse ne me fut donnée. Inquiète, j'observai sa silhouette voûtée.

Sa tête était baissée vers le parquet et je pouvais aussi ressentir depuis ma position les multiples pensées qui devaient très certainement lui torturer l'esprit.

Babe ? L'appelai-je en me rapprochant doucement de lui.

Dans un élan de tendresse, mes bras s'enroulèrent autour de ses larges épaules pendant que mon nez se fourra dans son dos. De suite, les effluves de son parfum naturel envoutèrent mon odorat. Dans une longue inspiration, je profitai de cette senteur sucrée qui émanait de son corps et des doux battements réguliers de son cœur torturé par ses pensées.

Mon geste eût le don de lui faire remarquer ma présence et la question que je lui avais posé tantôt. C'était comme si, le temps que je m'habille et prenne une douche, Swan avait eu le temps de se renfermer dans son monde où seul lui en connaissait le passage.

— Tu te rappelles de ce que j'ai dis sur Anton ? Me répondit-il finalement de sa voix froide et distante.

Un frisson me parcourut l'échine à l'entente de ce prénom à la signification monstrueuse qui avait littéralement brisé mon bébé de l'intérieur. Si seulement j'avais pu avoir cet homme devant moi... Je lui aurais fait connaître dans son intégralité les atrocités de la méchanceté humaine. Je l'aurais torturé de la pire des manières...

Oui, comment ne pourrais-je pas me souvenir du monstre qui t'avais enlevé ton frère ?

Je sentis la main de Swan venir chercher la mienne pour mieux l'enlacer. À ce contact anodin pour les autres mais si significatif et important pour nous deux, je sentis sa froideur corporelle envelopper doucement la mienne. Un soupir m'échappa face à cela, j'étais comme protégée de tout. Comme si plus rien ne pouvait me faire de
mal. Comme si les traces violacées qui parcouraient mon corps n'existaient absolument plus. Lorsque Swan et sa froideur m'entouraient, je me sentais invincible. J'étais invincible.

— Ce matin... je... cela m'a fait penser à ce jour-là... j'ai revu ce sang rouge sur mes mains et le corps d'Anton ainsi que celui de Jaxon...

Sa main se resserra fortement dans la mienne me transmettant dans une langue muette son besoin de réconfort, sa détresse.

— Je m'en veux énormément si tu savais...

Sa plainte fit hérisser les poils de ma nuque. Pourquoi s'en voulait-il ? Tuer cet homme était son seul moyen de se venger de son frère. Il devait en être fière.

— Pourquoi donc ? Lui posai-je proche de son oreille.

Ma tête se cala dans son cou en attente d'une réponse de sa part. Je sentis nos joues se frôler lorsque ma tête chercha de nouveau le contact de sa peau.

Je m'en veux pour avoir ressenti de l'excitation à la vue de son sang. Ce... ce n'était pas la même chose qu'une vengeance Drew, s'expliqua-t-il avec plus de précisément. C'était quelque chose de plus... malsain. J'ai aimé voir la souffrance dans ses yeux. J'ai aimé entendre le son de la détonation, j'ai aimé le regarder jusqu'à ce que son dernier souffle soit poussé. J'ai adoré voir le regard affolé qu'il m'a porté juste avant de mourir...

Il avait dit cela sur un ton qui me provoqua une multitude de frissons. Ses yeux étaient comme plongés dans ses souvenirs. La couleur presque transparente de ses yeux bleus se mit à briller en même temps qu'il s'expliquait. Swan avait aimé tué. C'était ce qu'il était en train de me faire comprendre. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que j'étais comme lui. J'aurais tout donné pour voir le cadavre de monsieur Cristian. Longtemps,  j'avais essayé de faire taire ce sentiment inconnu qui avait pris part de mon être.

— Crois-tu que nous sommes fous Swan ?

Cette question m'échappa comme quelques gouttes de sang. Interloqué, Swan tourna sa tête dans ma direction et aussitôt, je croisai ses pupilles sombres et envoûtantes.

Je ne sais pas... et toi le penses-tu ?

— Tout ce que je sais Swan c'est que... le mal que nous a causé les autres va bientôt retomber sur eux et une chose est sûre et certaine...

Je rapprochai mon visage du sien afin d'encrer plus profondément mes yeux fous dans les siens.

C'est que je ne veux même pas stopper cela.










Le minuteur allait bientôt atteindre son terme... et à la minute où la bombe allait exploser, les États-Unis pouvaient être certains d'une chose : des morts allaient se succéder.










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Oulala ! La phrase qui veut tout dire ! 


PSYCHOSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant