CHAPITRE 6 ✔

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DREW



— Drew ! Réveille-toi ou tu vas être en retard !

La voix de ma mère me sortit brusquement de mon profond sommeil. La tête encore dans les nuages, je m'extirpai de mes draps puis me dirigeai d'un pas chancelant vers ma salle de bain. Je retirai ensuite mes vêtements de la veille que j'avais omis de changer et rentrai dans ma douche.

En me débarrassant de la crasse que j'avais accumulé cette nuit, je pensai à la journée à laquelle j'allais devoir survivre aujourd'hui. Maddy allait sans doute me conter les mésaventures de sa soirée. Le prof d'histoire nous assommerait sûrement avec ses récits plus vieux que le monde et enfin, monsieur Cristian nous rendrait probablement nos devoirs de maths. Un soupir m'échappa à cette dernière pensée. Espérons qu'avec un petit peu de chance, j'obtienne une note au dessus de B.

Une fois propre et habillée, je sortis a la hâte de ma chambre en attrapant au passage mon sac de classe. En déboulant dans le séjour, je découvris sans surprise mon père et son éternel journal à la main ainsi que ma mère qui s'activait dans la cuisine ouverte.

— À ce soir, leur lancai-je platement en passant devant eux comme une traînée de vent.

Aucun des deux ne me prêta attention. C'était tellement prévisible. J'étais toujours aussi invisible à leur yeux. Mais malgré cette habitude, une boule encombrante se forma dans ma gorge et me fit monter les larmes aux yeux. Alors du mieux que je le pouvais, je les retins de toutes mes forces. Sois forte Drew.

Je marchai donc en direction de mon lycée qui heureusement était à seulement quelques mètres de chez moi. Et dès que je dépassai son portail, mon regard chercha de suite ma meilleure amie. Mais ne la percevant pas parmi l'amas d'étudiants présents dans la cour, je continuai de marcher jusqu'aux casiers de l'établissement. Plus précisément le sien et comme je l'avais pressentie, Maddy se trouvait bel et bien là, son téléphone en main. Alors d'un appel, je la fis reveler la tête vers moi. Instantanément, ses yeux bruns se mirent à scintiller de joie.

— Drew ! J'ai plein de choses à te raconter, sourit-elle.

Je le lui rendis, déjà prête à écouter le récit de mademoiselle Harson. Tu peux le faire Drew !

— Alors c'était comment ?

— Fan-tas-tique ! Il y avait vraiment beaucoup de monde, d'alcools et de jeux en tous genres. Je peux t'assurer que les Johnson ont fait les choses en grand !

Je l'imaginais bien. Les jumeaux n'étaient non pas seulement populaires pour leur beauté resplendissante mais aussi pour leur grande richesse.

— Et du coup t'as pu voir ton Mack chéri ? La taquinai-je en lui donnant des coups de coude.

Exaspérée, mon amie leva les yeux au ciel. Mais le petit sourire qui étirait le coin de ses lèvres la trahissait.

— Tu n'es pas possible Drew ! Mack n'est pas mon Mack ! Même si je l'aurais bien voulu... finit-elle de murmurer pour elle-même.

Malheureusement pour elle, j'avais tout entendu. Chose qu'elle comprit rapidement en croisant mon regard malicieux. Alors, le visage rougit par la honte, Maddy tenta tant bien que mal de se sauver la mise en se justifiant dans des explications incompréhensibles.

— Fais comme si tu n'avais rien entendu ! Grogna-t-elle, en se rendant compte que ses paroles ne possédaient plus aucun sens.

J'explosai de rire sous le regard agacé de ma meilleure amie qui finalement finit par me rejoindre. Puis après quelques autres anecdotes sur la fête d'hier soir, Maddy et moi nous rendîmes à notre premier cours de la matinée : celui de maths. Et en prenant place au fond avec la belle brune, je sentis mon cœur tressaillir d'inquiétude. J'espère que Maddy a raison et que j'aurais une bonne note...

Je parie vingt dollars que je vais encore me taper un F-, s'exclama un blondinet en s'installant désespérément sur sa chaise sous les rires de ses potes.

Mon cœur se serra en le voyant faire. Il avait tellement de chances de pouvoir affirmer une chose pareille avec autant d'insouciance et de nonchalance. Moi, je n'avais pas droit à l'erreur. Sinon... Non ! Tais-tois !

Fébrile, je détournai mes yeux sur Maddy qui d'un sourire amicale tenta de me rassurer. Est-ce que ça se voyait tant que ça que j'étais stressée ? Je lui rendis simplement en retour un remerciement muet et lui souhaitais de même d'avoir réussi.

Enfin, notre prof pénétra la pièce de son habituelle raideur, une montagne de feuilles dans le bras. C'était le moment. Sans le moindre sourire, il se mit à distribuer les copies en donnant quelques appréciations à voix haute. Mais lorsque vint soudain mon tour, mon visage se décomposa à la vue de ma piètre note.

— Je m'attendais à mieux venant de vous mademoiselle Newton, commenta brièvement le prof avant de poursuivre sa distribution.

Non. Ce n'était pas possible...

Mon cerveau avait bien du mal à assimiler ce qui venait de se passer. Ignorant délibérément Maddy qui me demandait ce que j'avais eu, mes yeux restèrent fixés sur cette copie qui ne pouvait être mienne. J'avais eu un F. Un F ! Comment allais-je faire ? Mon géniteur m'avait bien avertie concernant mes notes. Je ne devais pas descendre plus bas que B. Mais comment ? Pourquoi ? Je ne comprenais décidemment plus rien ! J'avais pourtant révisé comme une folle, cela ne pouvait pas être possible ! Non, il s'était trompé. Je ne pouvais pas avoir mérité un résultat pareil !

Aussi sournois qu'un serpent, une effroyable haine s'insinua dans mon cœur. Je n'avais jamais autant haïs. Mes yeux étaient chargés d'une telle colère que je ne me reconnaissais plus. Et alors que mon prof se trouvait à l'avant de la classe, mes pupilles dilatées se braquèrent sur lui telles deux armes. C'était de sa faute à lui ! C'était lui le responsable de ma colère ! Il mentait, il mentait. Il me détestait, j'en étais certaine ! Il savait pour mon père et rien que pour me faire du mal ce connard m'avait donné la pire note de la classe ! Ce sale fils de chien !

Le stylo que je tenais fermement dans ma main émit soudain un bruit sinistre. Et en abaissant ma vue brouillée par les battements irréguliers de mon cœur sur lui, je me rendis compte que je venais de le briser en deux. Son son qui s'était répercuté dans les parois de mon crâne me fit soudain comprendre une chose.







Il allait payer.











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Helloo ! 

On commence déjà à cerner le côté un peu fou de Drew !

J'espère que ce chapitre vous aura plu ^^

N'hésitez pas à partager l'histoire ainsi qu'à voter et commenter ! 

Bon Week-end à vous toutes et à dimanche pour le prochain chapitre,

KISS <3

PSYCHOSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant