CHAPITRE 42

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DREW




— Monte dans la voiture.

Swan m'attrapa par le poignet et tenta de me traîner jusqu'au véhicule. Mais je protestai en voyant Tracey difficilement se relever à cause de la balle qui s'était logée dans sa cuisse droite.

— Mais... et Tracey ? Fis-je peinée.

La concernée m'adressa un sourire qui se voulait rassurant.

— Ce n'est rien minette je vais m'en sortir, c'est plutôt pour vous que je m'inquiète. Avec tout ce boucan les autres membres du gang vont bien finir par rappliquer ! Dépêchez-vous de partir et je n'espère pas vous revoir ici d'aussitôt !

Je lui adressai alors un sourire reconnaissant. Tracey était vraiment une fille géniale et je regrettai même de ne pas l'avoir connu dans d'autres circonstances. Tandis que Swan se chargeait de conduire la voiture, je fis des signes de main à l'afro-américaine qui me répondit avec le même sourire qu'elle avait toujours eu aux lèvres depuis notre arrivée. Quelques parts... elle allait me manquer.

La voiture sortit du parking et s'éloigna alors du repère. Je me rassis plus posément sur ma chaise et ne pus m'empêcher de repenser à tout ce qu'il s'était passé. C'était finit. Nous étions enfin libres.

— Swan ?

Mon bébé pivota son regard vers moi puis le reposa sur la route.

— Ce que j'ai dis sur la parking... C'était faux je ne te vois absolument pas comme ça.

Tandis que je lui dis ceci, je vis ses mains crispées sur le volant se détendre. Son visage sembla plus serein même s'il avait cet air peiné sur la figure.

— Pourquoi t'as dit toutes ces choses horribles sur moi ? J'y ai vraiment cru tu sais ? Me demanda-t-il de sa voix habituellement monotone.

— C'était pour faire ressortir le vrai toi et regarde grâce à qui nous sommes dans cette voiture ! Souriai-je doucement. Tu m'as sauvé, tu nous as sauvé.

Un léger sourire étira progressivement son visage ce qui me fit rire de tendresse.

— Bref... où voudrais-tu aller ?

Je l'observai les yeux brillants d'excitation.

— Au Canada, j'aimerais aller au Canada et y faire ma vie à tes côtés !

— Pourquoi spécialement le Canada ?

— Je ne sais pas... peut-être parce que j'ai toujours aimé l'hiver, lui répondis-je en soulevant mes épaules. Pourquoi ?

— Je me suis dis que l'on pouvait quitter les États-Unis pour une vie meilleure où toutes ces merdes seraient loin derrière nous, m'expliqua-t-il en me jetant un coup d'œil.

— Oh ! Je nous imagine déjà avec des enfants et un poisson rouge !

— Un poisson rouge ? Répéta Swan en haussant l'un de ses sourcils.

— Ou un poisson jaune si tu préfères.

Il éclata de rire et je ne pus m'empêcher de le rejoindre dans son hilarité. C'était fou, il y avait quelques minutes nous étions à deux doigts de frôler la mort et désormais nous parlions de notre avenir tout en souriant et riant. Mais putain que cela faisait un bien fou de ne plus vivre sous la menace !

Je préfère les ch... commença-t-il avant de se faire couper par le son des sirènes de police. Oh merde... putain de bordel de merde !

Alertée, je regardai dans le rétroviseur et crus sentir mon cœur se briser à la vue de la voiture de police qui nous poursuivait.

— Putain ! Qu'est-ce qu'on fait ? M'exclamai-je en me tournant vivement vers mon bébé totalement paniquée.

Au même moment, le son d'une détonation résonna. L'un des pneus de la voiture venait de se faire crever. Le véhicule ne pouvait plus avancer. J'étais totalement paniquée, que nous voulaient-ils au juste ?

— Swan... j'ai peur...

Il plongea ses yeux translucides dans les miens et tenta du mieux qu'il le pouvait de me rassurer à travers notre échange.

— Tout va bien se passer Drew, je te le promets, me rassura-t-il en carressant ma joue de sa main ensanglantée par le sang de l'homme balafré.

Je secouai inlassablement ma tête en marmonnant "non". Je savais qu'il mentait, je pouvais voir dans son regard la peur qui lui tordait son estomac. Rien allait bien se passer, absolument rien. Nous étions encerclés par la police, par plusieurs voitures d'ailleurs. Il y avait même un hélicoptère au-dessus de nos têtes. Mes yeux embués par les larmes se posèrent vers les voitures de police qui venaient tout juste de s'arrêter devant nous. Ils étaient tous dehors, leurs armes pointées dans notre direction.

— Swan Landon vous êtes en état d'arrestation pour le kidnapping de mademoiselle Drew Newton ! Gueula un type dans un méga-phone. Vous avez le droit de garder le silence...

Mes oreilles se mirent à bourdonner. Je n'écoutais même plus la suite. Ma bouche était grande ouverte et je n'avais plus qu'une envie, celle de lui arracher ce mégaphone et lui frapper la tête avec !

— Lâchez-moi ! Criai-je lorsqu'on nous fit sortir de force du véhicule.

Puis je me mis à me débattre avec hystérie lorsque je vis des policiers plaquer mon bébé contre le capot de notre voiture et le menotter.

— Putain, Swan ! Hurlai-je en pleurant. Laissez-moi bordel ! Bande de connards lâchez-moi ! Swan, j'arrive mon bébé !

— Mademoiselle calmez-vous s'il vous plaît, tenta de me résonner un des hommes qui me retenaient.

J'étais si violente qu'ils étaient à plusieurs sur moi.

— Il n'a rien fait ! Il ne m'a pas kidnappé ! Vous êtes tous des connards ! Allez vous faire foutre ! Et ne me touchez pas, putain ! Swan !

On chercha à me faire rentrer dans une voiture totalement opposée à celle dans laquelle on faisait rentrer mon bébé. Je pleurais à chaude larmes, j'avais tellement mal. Avant que l'on ne referme la portière sur lui, Swan croisa mon regard et je ressentis mon cœur me faire un mal de chien à la vue de ses yeux larmoyants.

Ce fut comme le flash d'un appareil photo. Rapide, net et précis.

— Mademoiselle s'il vous plaît ! Me demanda-t-on.

Je me laissai faire. Je les laissai me faire rentrer dans leur voiture. Non pas parce que j'avais abandonné mais plutôt à cause de la souffrance que je ressentais qui m'empêchait de résister.

Cela ne pouvait pas être possible... non...

Pourtant ça l'était, et la douleur qui enflammait mon cœur le témoignait. Alors, afin d'échapper à cette réalité, je fermai mes yeux et pris une longue inspiration en espérerant que tout ceci ne soit qu'un cauchemar.

Qu'un simple cauchemar...



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C'est vraiment triste pour eux, ils ne pourront jamais être tranquille 😭


PSYCHOSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant