.Fiction complète.

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Je vous poste la fiction complète, au cas où certains d'entre vous arriveraient maintenant qu'elle est entièrement postée, ou que d'autres veuillent la relire d'une traite.

Vous qui gardez foi en Bellarke et continuez d'espérer avec moi : je vous aime ! 

***

Je vais en finir. 

Je suis décidé. Déterminé. 

Plus rien ne pourra m'arrêter. Ni me faire changer d'avis. 

Je referme la porte de la petite salle d'eau de ma maison. Celle que j'ai construite de mes mains quelques semaines après notre arrivée sur Renaissance, cette planète à 125 années de la Terre qui nous avait finalement accueillis, moi, le reste de Spacekru, les lambeaux de Wonkru, les derniers prisonniers d'Eligius, Madi... et Clarke. 

Je ne pousse pas le verrou. C'est inutile. Je vis seul ici. Echo a déménagé ses affaires il y a déjà un mois de ça et m'adresse à peine la parole depuis que nous sommes séparés. Personne ne viendra m'interrompre ou m'empêcher de faire ce qui s'avèrera peut-être une erreur monumentale. 

Je m'observe dans le miroir qui surplombe le lavabo. Je m'observe longtemps, jusqu'à avoir l'impression que mon reflet est une autre personne. Une autre personne qui me regarde. Jusqu'à ce que j'arrive à presque dissocier cette image de mon propre corps. 

Je détaille les boucles brunes, trop longues, qui me tombent dans les yeux. Certains cheveux grisonnent de-ci, de-là, et je grimace à cette vue. 

Je distingue toujours la cicatrice qui court à travers mon sourcil gauche, mais plus celle de ma lèvre supérieure, qui a disparu sous la moustache de ma barbe foisonnante. Cette même barbe a effacé quelques unes de mes taches de rousseur, mais on distingue toujours la plupart d'entre elles, étalées sur mes joues et mon nez. 

Des rides sont apparues sur mon front. Les lignes d'une inquiétude constante qui ont fini par s'incruster sur ma peau et y laisser leurs traces indélébiles. Le même tourment se lit dans mes yeux sombres et constamment tristes. 

Je me regarde et je vois un homme las et épuisé. Un homme que les épreuves, le temps et le deuil ont fini par briser. Quelqu'un de seul. D'immensément seul. Quelqu'un qui a tout donné pour la survie et l'épanouissement de l'humanité, jusqu'à la toute dernière once de l'énergie qui l'habitait. Quelqu'un de désormais vide. Mes prunelles brunes sont éteintes. La lueur qui y brillait parfois s'est envolée avec le reste de mes espoirs. 

Je repense à tous ceux à qui j'ai offert des parties de moi et qui sont partis sans rien me donner en retour, ou trop peu. 

Je repense à ma sœur, trop occupée à se reconstruire elle-même pour tenter de recréer les liens qui nous unissaient autrefois et que nous croyions indestructibles. 

Je repense à Echo, que je croyais mienne et à qui je pensais appartenir, et à notre histoire, vouée à l'échec avant même d'avoir commencée.

Je repense à Harper et Monty, qui ont choisi de vivre leur vie sans nous et à leur fils, laissé orphelin dans un monde que nous peinons encore à comprendre. 

Emori et Murphy passent leur temps à se disputer bruyamment, puis à se réconcilier encore plus bruyamment.

Raven et Shaw se découvrent encore l'un l'autre avec une complicité grandissante et déconcertante.

Et tout cela... tout cela me fait penser à Clarke. 

Clarke qui m'ignore. Clarke qui m'évite. Clarke qui s'éloigne. 

Ma Lame sur ta PeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant