13~Révélations (PDV KEN)

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J'ouvre doucement les yeux sortant de ma léthargie. Je me lève et m'allume une clope que je fume sur le balcon, le soleil me brûles yeux encore ensommeillé. L'air frais me brûle la gorge, je laisse ce doux poison rentrer dans mes poumons et m'intoxiquer lentement. Je regarde au bout de la rue où les voitures vont et viennent comme d'habitude. J'éteins ma cigarette après l'avoir usé jusqu'au filtre.

En arrivant dans le salon je remarque Sneazz qui est assis dans mon canapé:

-Qu'est-ce que tu fous là?

Sneazzy: Elle s'en veut...

-Et alors?

Sneazzy: Je voulais que tu le saches.

-Je m'en fous.

Sneazzy: Nek je te connais bien des défauts tu n'es pas quelqu'un de méchant.

-Peut-être que l'on ne se connaît pas si bien dans le fond.

Sneazzy: T'es vraiment un con. Pourquoi est-ce qu'elle a autant d'emprise sur toi?

-Je... je... je ne sais pas. Je suis plus moi. Je ne comprends plus rien...

Sneazzy: J'ai ma petite idée mais tu ne vas pas kiffer.

Je lui jette un petit regard noir et finit par m'asseoir dans mon canapé:

-N'en parle pas je ne suis pas prêt.

Sneazzy: C'était y a 5 ans Nek. Faut aller de l'avant maintenant.

-Comment tu veux que j'aille de l'avant?

Elle m'a abandonné laissé seul au monde.

Sneazzy: Ce n'est pas sa faute arrête, la maladie on ne l'a choisir pas. Ça était un choix dure à prendre pour elle est tu le sais.

-Va-t'en.

Sneazzy: Elle t'aimait, elle est morte maintenant passe à autre chose c'est tout.

Il s'approche de moi et pose sa main sur mon épaule avant de partir.

« Elle est morte » ces mots résonnent dans ma tête, me torture, me questionne, me fragilise et me tue. Je reste sur mon canapé, la tête dans les mains à me torturer l'esprit.

Les heures passent, les cadavres de bières, de cigarettes, de joints et de paquets de bouffes s'entassent sur ma table basse. Je sors mon portable et envoie un message au gars:

-Ce soir pas de soirée j'ai trop de travail.

Un autre message fait son apparition. C'est celui de Sacha. Je me retiens de le lire mais j'en meurs d'envie.

Sacha: Je voudrais te parler au sujet de ce qu'il s'est passé ce matin. Je n'aurais pas dû m'énerver comme ça...

Je le regarde malgré les mises en garde de mon cœur.

Je ne réponds pas, je n'en ai pas envie, je me sens comme contrarié et trahis.

Les jours passent, les mégots et les cadavres de bouteilles s'entassent sur la table basse, des tas de questions sans réponse défilent dans ma tête. Dans ma mémoire, tous les souvenirs refont surface et s'entassent dans un coin de celle-ci, un coin de souffrance et de tristesse.

Les appels s'enchaînent sans que je ne réponde, les yeux toujours perdus dans le vide. Parfois un des gars vient frapper à ma porte en attendant une réponse ou même juste un signe de vie.

Tellement d'émotions apparaissent d'un coup, de la haine, de la tristesse, de la colère et une autre que je reconnais sans admettre qu'elle est vraiment là. Je me saisis de mon téléphone et commence à répondre à ce message qui attends une réponse depuis une semaine déjà.

-Je ne sais plus où j'en suis Sacha. J'ai besoin de réfléchir, je suis perdu.

Ce message est comme un appel à l'aide, il est ma bouteille à la mer que j'ai lancée après mon naufrage sentimental. Elle voit le message mais ne répond pas. Voilà que maintenant c'est elle qui m'évite elle était différente, ça m'a fait peur et j'ai tout gâché. Je me perds à nouveau dans mes pensées, je me retourne la tête, l'esprit et mes sens dessus-dessous mon cœur encore fragile:

??: Ken ouvre...

-...

Sacha: Je sais que tu es là.

-Qu'est-ce que tu fais là?

Sacha: J'ai besoin de te parler...

-On peut parler par message.

Sacha: Il n'y a pas que ça...

-Abrège...

Sacha: Tu... Tu me manques.

Je ne sais pas pourquoi mais mon cerveau qui tantôt broyait du noir s'éclaircit peu à peu.

J'ouvre la porte pour la première fois depuis une semaine. Je la vois, fixant ses mains qu'elle tord dans tous les sens sûrement du au stress. Lorsqu'elle relève la tête elle est gênée:

Sacha: Je suis désolé de tout ce que je t'ai dit. Tu ne méritais rien de tout ça. Tu voulais m'aider et j'ai réagi comme une nouille.

Quelques larmes coulent sur sa joue. Je ne peux réprimer un sourire. Elle est toujours là devant ma porte à attendre que je prononce quelques mots mêmes les plus bêtes qu'ils soient, mais rien. Je fais un pas vers elle pour réduire l'espace entre nous et elle se jette dans mes bras:

-Toi aussi tu m'as manqué...

C'était dur mais je l'ai dit, j'ai enfin dit ce que je ressentais. Enfin pas tout mais une petite partie...

Le manège de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant