Le manège de ma vie

48~Déclaration inavouable (PDV SACHA)

Je suis encore sous le choc de la déclaration de Ken, à vrai dire je ne sais pas si je suis choquée par sa déclaration si soudaine et inespérée de sentiments ou qu'il m'avoue après avoir dit cela qu'il y a quelqu'un d'autre...tout ce mélange dans ma tête et une fois de plus je regrette d'être revenue...

Je ne saurais pas d'écrire ce que je ressens à ce moment précis, ça ressemble à de la tristesse, du vide, mais aussi de la haine. Je finis par m'assoir sur le canapé et regarder dans le vide pour digérer tant bien je mal cette nouvelle.

Framal ne me parle plus et même si Ken m'aimes c'est impossible entre nous. Moi qui quelques mois plus tôt était juste bien, entouré de mes amis et des gens que j'aime, je me retrouve aujourd'hui seule comme une vieille fille.

Je regarde la boite contenant le joint que Ken avait roulé un soir et que je n'avais toujours pas fumé, je le gardais pour une occasion spéciale et je crois que c'est aujourd'hui. Je me lève et saisie la boîte j'en sors le joint et le pose sur la table basse. Je commence à l'allumer et je tire une taff puis une autre jusqu'à la fin. Ma tête tourne, je plane totalement. Mon téléphone vibre, je le prends avec précaution et mes trois plombes à décrocher tellement je suis stone:

-Allllooooo?

??: Viens me chercher Sacha...

C'est Adèle en pleure, elle parle faiblement, j'entends une forte musique derrière elle:

- T'es où?

Adèle: un bar dans le 16eme.

-Je suis totalement stone...

Adèle: Je t'en supplie me laisse pas seule.

-Non c'est hors de question que je te laisse seule j'arrive tout de suite.

Le joint me donne un Max d'énergie. Je marche jusqu'à l'adresse du bar qu'elle m'avait envoyé par message et à mon plus grand bonheur je n'aurais pas à rentrer dans cette boîte plus que douteuse, elle est assise devant sur le trottoir:

Adèle: T'es là.

-Bien sûr qu'est-ce qu'il y a?

Adèle: Je suis trop dans la merde.

-Pourquoi?

Adèle: Doums il ne voudra jamais, il aime trop sa carrière pour ça...

-Pour quoi?

Adèle: Et les gars ils vont penser quoi?

- Je ne sais pas vue que je ne sais pas de quoi tu parles.

Adèle: Je suis désolée de t'embêter avec mes problèmes.

-Mais non raconte.

Adèle: Faut pas que je rentre chez moi y a Doums.

-Bon tu sais quoi? On va aller chez moi, je commande un UBER.

Adèle: Non marché ça va me faire du bien.

- D'accord si tu le dit...

Adèle avance avec peine lentement et en ce trainant légèrement. Elle ne parle pas correctement et construit des phrases totalement absurdes. Elle vomi même entre deux voir tellement l'alcool lui retourne l'estomac. Je la ramène chez moi et après avoir monté les étages elle s'allonge dans le canapé et pleure. On dirait que le chemin l'a dessoûlé...

-Dis-moi ce qui ne va pas...

Adèle: Je suis enceinte...

-Doums le sais?

Adèle: Non je n'ose pas lui dire... il ne voudra pas le garder ça va foutre en l'air sa carrière et la mienne.

-Appelle-le, il faut qu'il sache. Je suis sure que vous ferez ce qu'il faut...

Adèle: ouais je ne sais pas... je peux rester ici cette nuit?

-Bien sûr et toutes les autres aussi d'ailleurs.

Adèle: Merci.

-C'est normal, mais promet moi un truc.

Adèle: Quoi?

-Je ne veux plus que tu boives ou fumes tant que tu as ce petit être en toi.

Adèle: Ouais je sais ce n'est pas bien.

Je lui souris et lui tend son portable pour qu'elle appelle Doums. Je commence à lui préparer un verre d'eau, une boulotte, un pyjama et surtout un bon bain. Elle me rejoint dans la cuisine quelques minutes plus tard:

-alors?

Adèle: Il arrive ça te dérange pas j'espère?

-Non pas de problèmes. Tu veux te doucher?

Adèle: Ouais je veux bien.

-Je t'ai fait couler un bain, tiens prends ça pour le mal de tête et il y a un pyjama pour toi à côté de la baignoire.

Adèle: D'accord merci.

- C'est normal. Aller vas-y vite avant que ton homme n'arrive.

Elle rigole et pars se laver. Doums arrive 20 min plus tard alors qu'elle est encore dans le bain:

-Elle se douche encore.

Doums: d'accord je peux l'attendre?

-bien sûr tu veux voir un truc?

Doums: Non merci.

-Tu en penses quoi?

Doums: Je suis heureux, j'ai toujours voulu un enfant, après oui c'est tôt, on est jeune et c'est peut-être pas le bon moment, mais on s'aime alors il n'y a pas de raison que cela se passe mal.

-Pour une fois que tu dis quelques choses de rationnel, ça se voit que tu n'es pas défoncée.

Doums : Toi fais gaffe à ta petite tête. Ce n'est pas parce que t'es la petite protégée fennek que tu peux faire ce que tu veux.

Je ne suis plus sa petite protégée et ça me déprime, je ne peux m'empêcher de me poser plein de questions sur cette fille. Mais je n'ose pas réellement les poser à Doums. On parle un peu du bébé et je finis par me lancer:

-Tu étais au courant?

Doums: Courant de quoi?

-Pour la fille.

Doums: oui on l'a vue deux ou trois fois.

-Et elle est comment?

Doums: Gentille mais elle ne s'intègre pas trop au groupe, c'est une fille très posée et calme tout l'inverse de nous.

-Oui c'est sur...

Je dis cela avec un ton plus triste que je ne le souhaite. Mais Doums essaie de me remonter le morale en ajoutant:

Doums: Tu sais je ne pense pas je ce soit celle qui lui faut...

-C'est elle qu'il a choisie... Et qui il lui faudrait alors?

Doums commence à répondre en bégayant mais est coupé par Adèle qui entre dans le salon, je lui souris et me lève pour les laissés seuls. Je vais dans ma chambre en prenant le paquet de cigarette sur la table en passant et je me réfugie sur le balcon pour fumer. Pendant cette petite pause je réfléchis à tous ce qu'il a bien pu se passer durant mon absence, entre elle et lui, avec les garçons... Quelques larmes coulent sur mon visage et je me dis que si je n'étais pas partie, rien de tout cela ne serait arrivé... Une larme s'écrase sur ma main et j'essuie les autres d'un révère de manche avant qu'elle ne tombe de mon visage. J'essaie de reprendre mon calme quand j'entends une notification sur mon portable. Je regarde qui cela peut bien être à cette heure, le prénom qui s'affiche me glace le sang et me laisse bouche bée, mes jambes se mettent à trembler en pensant à notre dernière« rencontre »...