Ma sœur, ma rivale

12.

Manuela

Franck et moi sortons d'une séance de cinéma très intéressante, c'était un film d'horreur et du genre thriller également.

Nous sommes aux environs de dix-neuf heures. Je sens déjà que ma mère est entrain de me chercher.

J'ai vingt-et-un ans mais ma mère ne comprends pas ça. Ça m'oblige d'ailleurs à lui mentir, parce qu'elle ne me laisse pas de liberté, elle m'oppresse, comme si j'allais faire une bêtise.

Ça m'énerve un peu, de devoir me séparer de Franck. Je me sens bien avec lui, il est d'agréable compagnie et la complicité que nous avons me plaît de plus en plus.

- ce film était bon. Nous nous arrêtons devant sa voiture et nous asseyons sur le capot.

D'autres personnes venues au cinéma, marchent, sûrement en direction de la route, Franck lui, a garé au parking du cinéma. Du coup, le parcours est moins long.

- ouais j'avoue, mais ça ne m'a pas fait peur. Franck lance simplement. Il a cette façon de me regarder si intensément. Ça me donne des frissons chaque fois, à croire que je suis une merveille du monde.

Ça me plaît beaucoup.

Je suis sortie avec trois garçons en tout. Mais deux d'entre eux m'ont trompés et l'autre et moi n'étions que des amoureux de lycée.

Avec Franck, je ne veux pas me précipiter, pour l'instant je l'aime bien.

- c'est parce qu'on a plus commenté le film au lieu de le regarder. Il hoche la tête avec un petit sourire sur ses lèvres. Nos mains sont entremêlées.

Depuis le début de la séance, nous nous tenons la main. Certaines fois nous avons rompus le contact pour ne pas que ça devienne lassant, mais c'est comme si nos mains étaient des aimants.

- j'avoue. Le silence règne pendant quelques secondes. Franck se lève et me tire par la main. Tu viens ?

La confusion et l'incompréhension habitent mon visage.

- on va où ? Je lui demande, pendant qu'il m'amène vers la portière du côté passager.

- manger un bout après je te raccompagne. J'ai envie de refuser mais je reste silencieuse sans savoir quoi dire. Je sais que tu es encore une étudiante de niveau un qui vit chez ses parents, je ne veux pas non plus t'emmener à Kribi. Il lance comme s'il savait ce que je ressens.

- hum, mes parents auront posés les affiches inscrites « wanted » partout à Douala au bout de trois heures. J'avance ce qui le pousse à rire de bon cœur et moi avec lui.

Nous nous lançons un regard complice après le petit fou rire.

- c'était bien. Franck dit. Je suis adossée contre la portière du côté passager, lui, en face de moi. Quelques centimètres nous séparent et je ne sais pas si j'aurai la force de le repousser si jamais il s'avance de trop près.

Pourquoi ? C'est dans mes principes. Je ne me vois pas embrasser un gars au premier rendez-vous et ce, même s'il me plaît énormément comme c'est le cas avec Franck.