Ma sœur, ma rivale

11.

Cathryn

- Oui ? Je reconnais sa voix dans mon dos et garde en tête que je dois jouer une personne indifférente. Alors action ! Je me retourne et je feins une expression confuse, avant d'aborder un petit sourire au bout de quelques minutes. Lucas ?

Je simule la confusion. En faisant celle-là qui ne comprend pas ce qu'il fait là. Lui se contente d'exposer une légère aigreur.

- qu'est-ce que tu fais là ? Son visage reste fermé. Il ne montre aucune expression joyeuse.

- c'est une amie qui m'a invité et toi qu'est-ce que tu fais là ? Je fais exprès de le lui demander pour faire comme si je n'avais pas assisté à son discours, il y a quelques heures déjà.

- c'est la soirée de lancement de mon entreprise. Il se gratte discrètement la nuque, ne posant en aucun cas les yeux sur moi, je peux facilement lire sur son visage que ma présence le gêne.

-waow quelle coïncidence ! Je joue l'ébahissement.

- oui tu parles d'une coïncidence. Il arbore un sourire des plus faux, le regard fixé sur mon front. Au bout de quelques secondes de silence, il lance. Ravie de t'avoir revu en tout cas.

- ouais moi aussi. Je réponds par la réciproque et essaye de remplir les blancs dans cette conversation hyper incommodante. Sinon...

Mais il me prend de cours.

- d'accord à plus.

J'ai à peine le temps de répondre, qu'il est déjà parti. Je me retrouve debout comme une idiote à parler seule.

- d'accord on fait comme ça.

Franck

- salut Franck. Je tourne la tête et voit une collègue, Yasmine qui lève sa coupe de champagne en ma direction avec le sourire jusqu'aux oreilles. Mes félicitations à nous.

Je m'arrête de marcher pour lui souhaiter les mêmes vœux.

- Hey Yasmine, mes félicitations à nous.

Je reprends mes pas pour le bar quand je rentre dans quelqu'un.

- oh pardon je suis vraiment désolée. S'excuse la personne qui se relève être une femme.

Nous nous séparons rapidement. Je ressens de l'humidité le long de ma poitrine.

- merde ! Ma chemise ! Ma chemise me colle à la peau, trempée au niveau de la poitrine.

- heureusement que c'est du gin, il n'y aurait pas de tâches. La femme en face de moi observe attentivement la partie trempée de ma chemise, avant d'esquisser un sourire triste. Encore vraiment désolée.

- ce n'est pas grave. Je me plisse mes lèvres entre elles et l'observe doucement. Mademoiselle.

- d'accord. C'est une belle femme je dois l'avouer. Je peux vous payer le pressing pour l'odeur. Je la regarde stupéfait, il n'existe pas beaucoup de femmes qui pensent comme ça. Ça m'a presque l'air d'être une plaisanterie.

- vous êtes sérieuse ? Sans le vouloir, ma bouche s'ouvre en formant un "O" de surprise. Elle me regarde légèrement irritée, les bras croisés sur sa poitrine.

- j'ai l'air de blaguer ? Son si jolie sourire s'en est allé pour faire placer à de l'agacement.

Je comprends direct que je dois retirer ce que je viens de dire.