10. Perturbado

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Musique en medias➡️Nights like this/Kehlani.

« Troublé »

Une taffe, une idée : me calmer. Une deuxième taffe : oublier ce sentiment. Troisième taffe : la panique.

C'est qu'une fille.
C'est une putain de fille.
C'est qu'une putain de fille.

L'oublier, oublier ce sentiment, la sauver, l'aider. L'oublier, faire vite avant de tomber pour elle. La retrouver parce que là, elle est toute seule.

Alors je marche dans une ruelle sombre, ma clope entre les lèvres, les mains dans les poches. Je sais pas ce que je fais ici, habillé d'un costume de bourge j'ai toutes les chances de rencontrer un délinquant. Et puis je crois que c'est ce que je cherche au fond...un mec à frapper pour extérioriser.
Mais au moment où je rebrousse chemin, j'aperçois une femme, jeune et très belle en train d'essayer de se défaire de la poigne d'un inconnu. Elle est apeurée, ses yeux d'habitude bleus sont voilés de larmes. Sa voix, habituellement douce et calme est paniquée et tremblante. Je jète ma clope à terre avant d'accourir vers elle afin de l'aider. Fou de rage je m'interpose entre eux avant d'enfiler le masque du méchant trafiquant. Celui là je le connais bien, il est intimidant et je ne l'utilise qu'avec mes employés.

-T'as exactement trois secondes pour retirer ta main, sinon je te la brise, c'est clair ? Ordonnais-je avec un ton froid et glaciale.

Mais il ne l'entend pas de cette oreille, il me sourit avant de jeter son poing en direction de mon visage. Mauvaise idée. Je l'intercepte et le serre de toutes mes forces avant d'attraper son poignet et de le tordre de manière à entendre la douce symphonie de ses os qui se brisent sous le contact de mes doigts. Je m'apprête à lui envoyer violemment mon poings dans sa figure mais une légère force me retient le bras. Brooklyn me tient fermement le bras et me regarde en pleurant.

-Ne le frappe pas s'il te plait...sinon je penserai que tu es violent...comme lui, m'explique-t-elle avec difficultés.

Les larmes dévalent sur ses joues, et je réfrène mon geste.

-Casse-toi, ordonnais-je entre mes dents à l'enfoiré qui a osé la toucher.

-Allé on rentre, lui murmurai-je avant d'attraper sa main.

Nous marchons main dans la main en direction de ma demeure. Je peux la sentir frissonner alors je retire ma veste avant de la déposer sur ses épaules. Elle me remercie et je remarque quelques larmes au coin de ses yeux.

Je soupire fortement avant de m'arrêter net dans ma marche.

-Je suis désolée Brooklyn, je voulais pas être violent devant toi mais je supporte pas qu'on soit brutal avec une femme, avouais-je en abaissant mon regard vers le sien.

Grossière erreur, elle a l'air fragile, faible, blessée et apeurée mais je vois au fond de ses yeux une certaine force, un combat qu'elle mène contre elle même pour ne pas paraitre faible. Elle est habituée à la violence, j'ai juste envie...j'ai juste besoin de la protéger. Elle est si précieuse, si unique que je refuse qu'elle souffre encore.

-Reste avec moi Brooklyn, et tu ne souffriras plus jamais, susurrais-je à son oreille.

Je me redresse afin de voir sa réaction : la surprise. La gêne aussi, puisqu'elle rougît.

-Je...ne me dis pas des choses comme ça Felipe.

Je déteste ce prénom de merde. Santino. Je m'appelle Santino.

Mais sa phrase me fait sourire malgré moi, elle est gênée et elle n'a pas l'habitude d'entendre des choses comme ça.

Je reprends ma marche comprenant qu'elle ne comptait pas répondre de sitôt. Tant pis. Qu'elle le veuille ou non, je la protégerai, je la sauverai, et je lui offrirai une vie meilleure. J'en fais la promesse.

Santino DoloresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant