Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit depuis que j'ai pris cette décision, je ne me suis jamais senti aussi apaisé. Je n'ai pas peur, je n'en ai du moins pas l'impression. Je ne pense à rien d'autre qu'à la fin de mon voyage.
Je me vois encore en parler avec Rose, il y a quelques semaines. Elle m'avait montré des photos du lieu et j'étais fasciné par sa beauté. Tout semblait être calme et infiniment grand. Elle me parlait de la plage magnifique, du sable doux et chaud mais aussi de l'incroyable vue lorsqu'on levait simplement les yeux.
Elle décrivait la falaise gigantesque, l'éternelle forêt qui reposait sur elle, et à quel point les sapins étaient grands et verts. Elle me parlait des vagues qui s'écrasaient contre le dur rocher, comme si une force les attirait contre lui.Lorsque j'imagine ce mouvement de l'eau, son bruit quand elles finissent par se fracasser sur la pierre, je n'ai qu'une envie, être là-bas, voir depuis là-haut la mer qui ne se termine jamais. Je veux me pencher et voir l'eau qui paraît inatteignable tant elle est loin, je veux pouvoir me sentir proche du ciel et tendre les mains comme si je pouvais le toucher. Je ne veux être entouré que du bruit des vagues, du vent glissant entre les sapins et des oiseaux chantonnant à l'unisson.
J'ai hâte d'y être, de enfin pouvoir comprendre la beauté de ce paysage que j'observe depuis des semaines en photo. Je connais le nom du lieu par coeur tant je l'ai tapé sur internet. J'espère être seul lorsque je serais arrivé là-bas, j'espère que personne n'aura décidé de se reposer sur la petite plage au bord de l'eau, ou que personne n'aura décidé de se faire une séance d'escalade sur cette falaise que je convoite tant.
Je n'ai donc pas réussi à dormir car à chaque fois que je fermais les yeux, je voyais cette falaise qui me demandait de la rejoindre et mon coeur se mettait à battre douloureusement trop fort, ce qui m'empêchait de dormir paisiblement.
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la falaise de la liberté
Short Storylettres terminées, sac fermé, gilet et rangers enfilés. je rejoins les rayons de soleil qui font enfin leur arrivée. je grimpe sur mon vélo fatigué, lance un dernier regard à cette maison en ruine, prends une longue inspiration et me laisse enfin...