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Le soleil, au dessus de moi me tape sur la tête, il est chaud et lourd. Je m'arrête un moment sur le bord de la route. Je retire mon bonnet et mon gilet que je fourre dans mon sac et noue autour de ma taille. Je sors ma gourde d'eau, qui me refroidit l'entièreté du corps dès la première gorgée. Mon ventre fait quelques bruits étranges, m'indiquant qu'il réclame de quoi le remplir. Malheureusement, je n'ai rien pris et ce n'était pas prévu dans ma liste. Le peu d'argent ne doit me servir que pour le dîner de ce soir, tant pis pour à midi.

Je m'assois dans l'herbe quelques minutes. Pour toute la journée. je me suis autorisé quinze minutes de pause, qui ne devraient pas altérer à mon heure d'arrivée prévue. Je regarde ma montre qui affiche quatorze heure vingt trois. Je lève les yeux au ciel, une main me protégeant de la forte lumière du soleil. Le monde semble être avec moi, est-il pressé de me voir arriver à la falaise, l'est-il autant que moi ?

J'inspire un grand coup, replace mon sac sur mon dos, relève mon vélo échoué sur le sol et me remet en route. Je commence à avoir mal aux jambes. J'aurais sûrement dû mettre une paire de chaussures plus confortables pour faire du vélo. Contrairement à d'habitude, je fais un long trajet, les rangers ne sont pas les plus adaptées mais ce sont mes chaussures préférées que je possède depuis des années. Je ne pouvais pas partir sans elles, tout comme mon bonnet ou mon pull fétiche.

Je me souviens encore le jour où j'ai trouvé ce bonnet, en plein au milieu d'une des rues de la ville. Sa couleur, d'un bleu incroyablement beau, m'a directement attiré l'œil, me faisant penser à la couleur azur du ciel. 

Je peux vraiment paraître stupide à m'attarder sur ce genre de détails. Ce bonnet appartenait sûrement à un gamin avant, qui a probablement pleuré. Je devenais donc le voleur de ce bonnet, à l'âge de treize ans.
Je me dis aussi que si cette personne ne s'est pas rendue compte d'avoir perdu son bonnet, c'est que son importance à ses yeux était minime. Peut-être, encore aujourd'hui, qu'elle ne s'est toujours pas rendu compte que son bonnet ne faisait plus partie de ses affaires.

Je me demande si maman pense cela de moi aussi...

la falaise de la libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant