III

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Tout en laissant lentement la lumière s'infiltrer dans ma chambre, j'attrape mon sac à dos sous mon lit, ouvre mon placard et décale mes fringues d'un côté pour donner accès à ma cachette secrète. Tout ce dont j'ai besoin pour partir se trouve ici, prêt depuis déjà bien longtemps. J'attrape ma liste et raye au fur et à mesure que je range mes affaires dans mon sac.

Pas de vêtements, je ne devrais pas en avoir besoin. Je n'oublie pas la carte pour me repérer au cas où; bien qu'elle soit usée à cause des multiples pliures, le seul lieu qui m'intéresse dessus reste visible. Je glisse dans la poche avant de mon sac la fiole d'alcool et la plaquette de médicaments, une cigarette et le briquet que j'ai piqué à maman. Je prends aussi mon lecteur de musique portable, mon appareil photo jetable, sans oublier l'argent que j'ai économisé depuis la mise en place de mon escapade. Ce n'est pas grand chose, mais ça me suffit, le temps du trajet. J'ajoute ma gourde d'eau, pas de nourriture, sur la route à quelques kilomètres de la falaise se trouve un Diner. Ce sera mon dernier lieu de passage avant mon arrivée.

Si tout se passe bien, je devrais arriver là-bas ce soir, je prendrais de quoi dîner et je terminerai en vélo jusqu'à la falaise. Normalement, tout devrait se passer comme prévu, la météo est bonne, je pars assez tôt pour être seul sur les routes, tout va bien se passer !

Je raye les derniers mots de ma liste et je pars m'habiller. J'enfile un pantalon noir, un léger pull, moi gilet, mon bonnet et je garde dans mes mains mes rangers, pour ne pas faire de bruit en descendant. Je mets mon sac sur mon dos, éteins mon téléphone portable que je laisse traîner sur mon lit, attrape les lettres et sors de ma chambre, en referment la porte derrière moi.

Je descends le plus silencieusement possible, m'arrêtant quelques secondes devant la chambre de maman. Je pose les lettres sur ma table de la cuisine et me dirige vers la porte d'entrée. Mon coeur tambourine dans ma poitrine. Je m'assois par-terre pour enfin enfiler mes rangers, rabats ma capuche sur ma tête et rejoins le lever du soleil.

Je grimpe sur mon vélo ancien, lache un long soupir, jetant un tout dernier regard à cette maison qui tombe en ruine et me met à pédaler, le vent dans mon dos, m'accompagnant et m'aidant à rejoindre la liberté.

la falaise de la libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant