Chapitre 7

24 2 4
                                    

Voilà comment je me suis retrouvée ici, à aider les pompiers et les gens du quartier à déblayer les débris de la crèche de ma sœur.

Les enfants que les secours avaient sortis de sous les débris avaient été emmenés sous une tente et les parents se succédaient pour venir chercher les petits miraculés.

On avait entassé les petits corps retrouvés sans vie dans une autre tente pour les cacher aux yeux des passants et des infirmières annonçaient aux parents la mort de leurs enfants dans des sanglots contenus.

L'étau qui enserrait ma gorge se resserrait de minute en minute. Plus le temps avançait, plus les chances de survie de ma soeur s'amenuisaient.

Je regardais tout autour de moi pour vérifier que Alohé, Daon, Matus ou encore Olio ne l'avaient pas trouvé, mais non, tous fouillaient les décombres avec application sans la moindre trace d'enfant à leurs côtés.

Consternée, je venais de tourner la tête vers les débris devant moi quand je vis un petit pied sortir puis entrer précipitamment dans un buisson.

Intriguée, je m'approchais, doucement...

il ne fallais pas effrayer l'enfant qui était caché là, j'écartais doucement les feuilles quand...

Une boule de feu blonde me sauta à la figure.

-Iloa !

-Eylie ! M'exclamais-je. Qu'est-ce que tu fais là ?

-La maitesse, elle a dit que... ben y fahai se cacher, du coup, moi ye me suis caché là !

Et, croyant sans doutes qu'elle avait participé à un cache-cache, la petite, les lèvres encore bleuies par le froid, se précipita sur Alauhée en criant :

-Iloa m'a trouvé ! Iloa m'a trouvé !

Alohé, surprise, n'eu le temps que de réceptionner Eylie avant que celle-ci ne lui fasse un gros câlin.

-C'est elle ta petite sœur ? demanda Matus.

-Oui c'est elle je dis, soulagée.

-Alors on va chercher ta mère grommela Daon, il n'y a plus de temps à perdre.

Et il s'éloigna du groupe en chuchotant des mots mystérieux dans son rapinf.

-Elle est trop mignonne ta petite sœut, sourit Matus, elle s'appelle comment ?

-Eylie, je répondis.

-Elle a quel âge ? demanda-t-il en prennant Eylie sur ses genoux.

Je répondis :

-Deux ans

-Elle est trop chouuue, ricana Alohé en s'approchant de Matus et Eylie pour faire un câlin à cette dernière en ignorant royalement Matus.

-Mm je sais, je ricanais, mais c'est normal, c'est ma sœur, dans ma famille on est parfait de mère en fille et de fille en sœur.

-Parfait en tout points sauf du point de vue financier corrigea Alohé, un sourire sur les lèvres.

-Mm oui je répondis, mais on est pas à ça près.

Daon, qui était revenu entre temps, déclara :

-Une V-V nous attend de l'autre côté de la crèche, le propriétaire est des notre et il va nous emmener sur le lieux de travail de la mère d'Ilona.

Et sans se retourner pour vérifier que nous le suivions bien, il partit devant, le pas déterminé.

Sans un mot, chacun se leva à son tour et le suivit, je récupérais Eylie des bras de Matus et la portais jusqu'à la V-V (abréviation de Voiture-Volante pour ceux qui viennent d'une autre planète) avant de monter à bord à mon tour.

Celui que je supposais être le propriétaire était un homme petit, aux cheveux grisonnants bien plaqués en arrière par une couche astronomique de gel (je sais de quoi je parle, mon père faisait pareil).

-Où dois-je vous emmener ? me demanda-t-il de sa voix grave.

-69 rue des Longues-ames.

-Bien répondit-il. Tout le monde est là ?

Un OUIIII unanime lui répondit.

-Tout le monde est bien attaché ?

-Un OUIII unanime lui répondit à nouveaux

-Alors c'est parti ! dit-il.

Un quart d'heure plus tard...

-Vous voilà arrivés, déclara le propriétaire de la V-V.

-Merci beaucoup monsieur ! Le remercia Alohé en sortant, bonne continuation !

-C'est gentil à toi, répliqua le concerné mais je ne vais pas repartir tout de suite, je dois vous attendre ici pour vous ramener à la base une fois que vous aurez trouvé la mère des deux sœurs là.

-Ah ok dit Alohé.

Et elle me rejoignit.

-Je crois qu'il faudrait commencer par la tente des survivants, chuchota-t-elle, on fera ensuite celle des blessés légers, des blessés graves et en dernier recours celle des morts.

-Mm, oui, comme pour ma p'tite sœur quoi, je répondis.

-Exactement !

Je soupirais, alors c'est parti... Mais attendez-moi là, je vais visiter les tentes, si je ne la trouve pas, alors on ira aider les pompiers mais pour l'instant, pas la peine de m'accompagner, reposez-vous, car soulever des débris c'est pas de tout repos et pour ça, il faut économiser vos forces.

Et je partis devant en réfléchissant aux chances de survie de ma mère suite à cette fichue bombe.

Dans la tente des non-blessés, rien.

Dans la tente des blessés légers, rien.

Je m'avançais maintenant vers la tente des blessés lourds, pourvu qu'elle y soit, je préfère la savoir blessée bien que gravement plutôt que de la savoir morte.

Mon cœur battait à mille à l'heure, je m'avançais doucement vers l'infirmière de service et demandais, le cœur au bord des lèvres :

-Avez vous une Tania Vanojos dans vos registres ?

RésistantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant