Chapitre 2

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J'ouvrais doucement la porte et...
-Entre Ilona me dit une voix éraillée depuis le salon, je me suis levée de mon lit mais la porte du placard est trop haute pour moi, il va falloir que tu m'aides à attraper mes vêtements.

-Oui Madame fis-je en entrant dans le salon.

La petite vieille était assise comme d'habitude dans son fauteuil, les bras croisés sur son ventre dans l'attente de ses vêtements. Je me dirigeais vers le dit placard ouvrais un battant qui n'était en fait pas si haut que ça et pris une jupe qui devait dater d'au moins 2050, ( petite précision, nous somme en 2078 )avec un vieux T-shirt jauni et des sous vêtements.
Je me tournait vers Mme Gouress et lui donnait ses habits juste avant de sortir de la pièce.

J'attendis patiemment qu'elle s'habille puis entrait à nouveau dans le petit salon.

Je me dépéchait d'activer les robots ménagers et cuisiniers de la maison et m'installais quelques minutes plus tard dans un fauteuil en face de Mme Gouress. Si je venais ici, ce n'était pas pour faire le ménage et la cuisine, non, ça on le faisait en 2025, maintenant c'est dépassé. Si je viens ici, c'est pour discuter avec Mme Gouress et entretenir les robots.
Car en 2078, les problèmes ont changé, certes on a plus besoin de faire le ménage ni la cuisine, mais il nous reste encore quantité de taches à faire, par exemple en 2025, on n'avait pas à vérifier que les programmations des appareils ménagers étaient toujours d'actualité, eux ils se contentaient de faire le ménage et c'est tout ! Nous aujourd'hui, il faut vérifier que ce robot ci n'a pas de problèmes techniques, que cette machine est bien réglée et surtout, il faut tenir compagnie aux anciens, car si avant on passait pour faire le ménage et on en profitait pour se taper la causette, aujourd'hui ce n'est plus que pour la conversation.
Ainsi j'attaquais la discute avec un joyeux :
"Bien dormi ? "
-Pas trop mal grommela-t-elle
-Vous avez fait quoi hier soir ?
-Pas grand chose, je me suis baladé dans la bulle comme tous les soirs me répondit elle.
(la bulle pour ceux qui viennent d'une autre planète, c'est un peu comme une télévision mais en beaucoup mieux. on rentre dedans, on donne le nom du programme que l'on veut voir et après on se balade dedans au lieu de juste le regarder.)
-Ilona ! Cria M Gouress, tu m'écoute où tu rêvasse ? Je te rappelle que c'est essentiellement pour ça que tu es payée !
-Oui madame ! M'exclamais-je, je suis désolée.

Ainsi la conversation continua, la vieille me racontais ses "vieilles expériences" je faisais mine de l'écouter et je surveillais l'heure, attendant avec impatience la fin de mon travail.

Dông, dông ! Fit l'horloge en sauvant du même coup  mon cerveau des interminables bavardages de cette vieille folle.
-Et bien madame m'écriais-je, il est plus que temps que je parte, passez une bonne journée !
Je me levais précipitamment, saisissais mon sac au vol et m'arrêtais quelques secondes devant le miroir pour vérifier mon image. Mes yeux marrons étaient comme d'habitude, mes cheveux roux n'étaient pas trop mal coiffés, mon petit nez était bien entre eux et ma bouche était toujours à sa place.
C'est bon je peux y aller.

je consultais ma montre pour connaître l'heure et poussait un soupir, il ne me restait plus que trente minutes pour arriver au lycée, j'allais être en retard.
Consciente qu'il ne servait à rien de me dépêcher vu que de toute manière j'allais être en retard, j'en fourchais mollement mon vélo et pédalais jusqu'au lycée.
Une fois arrivée, je posais tranquillement mon vélo à l'entrée du lycée et jetais un sourire provocateur à la surveillante qui gardait la porte.
Insensible, mais surtout, habitué à mes provocations, elle me fit rentrer sans un mot, et me guida vers le bureau du grand (le grand pour ceux qui viennent d'une autre planète, c'est l'équivalent du proviseur c'est juste un autre nom). Elle me fit assoir sur une chaise face au bureau et partit, toujours sans rien dire.
Comme tous les jours, j'attendais. Comme tous les jours, ce grand homme aux yeux marrons et aux cheveux poivre et sel entra dans le bureau avec son éternel air préoccupé. Comme tous les jours il grommellera :
"Encore vous !"
Comme tous les jours je ne répondais rien. Comme tous les jours il me fit un mot de retard, et enfin, comme tous les jours, je regagnais la salle d'étude pour attendre la fin de la première heure.
J'étais ainsi, j'avais beau connaître les moindres recoins, raccourcis et passages secrets de la ville, j'arrivais toujours en retard.
Je suis comme ça, je n'y peut rien.

RésistantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant