Chapitre 19

14 1 0
                                    


PDV Ilona :

J'entrais dans les vestiaires et troquais rapidement mon "jeans-T-Shirt" pour une robe blanche aux manches longues plissées. J'enlevais mes baskets, les déposais à regret dans mon casier et me chaussait d'élégants talons blancs.

Pourquoi faut-il si souvent mettre ces instruments de torture ?

Je me levais et me contemplais dans la glace qui me faisait face.

La fille qui me détaille avec attention dans le miroir n'est pas moi. Elle s'appelle Ilona Parrantas, elle a 21 ans et elle sert de serveuse à l'un des hommes politiques les plus puissants du monde. Elle n'existe que pour ça. Je soupirais, ça me dérange quand même un peu de ne pas être moi- même.

Sans plus m'attarder sur mon reflet, je sortais des vestiaires et me glissais dans la file que formaient  les employés. Tous attendaient leur tour pour passer dans la bulle de détection.

J'essayais de repérer les membres de mon équipe d'espionnage mais l'entièreté des employés était habillée de la même manière.

Les femmes, chaussées d'élégants tallons blancs et vêtues d'une robe blanche aux manches longues plissées avançaient avec précaution. Tandis que les hommes, habillés d'une chemise et d'un pantalon blanc, d'une veste et d'une cravate grise, avançaient bien plus franchement vers la bulle de détection.

Après un bon quart d'heure d'attente, je passais dans la bulle de détection en soupirant de soulagement. Passer autant de temps collée à toutes ces personnes m'avait rendue nerveuse.

Le vigile me fit un signe de tête pour m'indiquer que je pouvais y aller et je sortais tranquillement du poste de sécurité pour me rendre dans le gigantesque jardin du président Russe.

D'autres employés arrivaient au fur et à mesure.

Je suivais le flux qu'ils formaient vers l'immence maison mais m'arrêtais au niveau d'une petite fontaine. Cette dernière représentait une sirène assise sur un trône de coquillage et se tenait un peu à l'écart de l'allée principale.

Olio m'avait ordonné de l'attendre ici afin qu'il puisse me remettre mon micro sans avoir à craindre les innombrables caméras qui surveillaient la quasi totalité de la maison. Le jardin était l'un des rares endroits de la maison qui ne soit pas vidéo-surveillé. Un lieu bien pratique pour se faire passer les matos d'espionnage.

J'étais en train de m'asseoir sur le rebord du petit bassin quand Olio arriva.

Il me tendit mon micro en souriant avant de s'éloigner sans un mot, puis de disparaître dans la masse d'employés qui se dirigeaient vers la maison.

Une fois que je fûs sûre qu'il se soit assez éloigné pour ne plus éveiller de soupçons, je m'écartais à mon tour de la petite fontaine et me fondais parmi les employés.

Après dix minutes de marche, j'arrivais à la maison. Je me dirigeais vers la section "privée", montais les marches en marbre et poussais la grande porte en bois. Je crois qu'aujourd'hui, le président russe va recevoir le président américain. Enfin ce qu'il en reste, ce dernier n'a plus aucun pouvoir.

Le seul problème c'est que qui dit personne importante dit sécurité renforcée. Qui dit sécurité renforcée dit plus de boulot. Qui dit plus de boulot dit moins d'espionnage. Olio ne sera pas très content.

Je m'asseyais à mon bureau et consultais ma liste de taches. Je devais faire un résumé de tous les rapports de sécurités que vont me rendre les gardes pour après en informer le président Russe, M Belov. Sans compter les habituelles tâches quotidiennes comme relever les mails et apporter les cafés à 8 h 30 pétantes.

RésistantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant