La Fameuse kadia

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LA FAMEUSE KADIA : ÉPISODE  02

Aissatou s’était endormie au bout de quelques minutes. Moi je regardais à travers la vitre de la fenêtre le paysage. Ce chemin que je parcourais pour la première fois. On est passé par plusieurs villes, à chaque fois que je vois un tableau, j’essaie de le lire pour savoir où on est. Et à chaque ville, des passagers descendaient et d’autres montaient. Quelques heures plus tard, nous étions déjà à Conakry, le voyage a duré moins de temps que je ne croyais. Au km 36, j’apercevais la mer que je voyais aussi pour la première fois, j’étais si émerveillée que je n’arrêtais pas de sourire. Aissatou qui s’était réveillée me donne un coup de coude pour que je me rasseye. Je ne me suis même pas rendu compte que je me suis levé en regardant la mer de loin. L’apprenti du bus croyant que je voulais descendre cri au chauffeur : agoroma (laisse la descendre) mademoiselle, vous avez des bagages en hauts ? Je regarde Aissatou et on éclate de rire. D’après les explications de mon amie, nous devons descendre a la gare routière de bambeto, pour ensuite prendre un autre taxi qui nous mènerait à kipé là où elle travaille. Une fois là-bas, elle me présentera à sa patronne qui va me mettre en rapport avec son amie qui cherchait une bonne. Quand nous sommes arrivées à la maison, je n’arrêtais pas de regarder de gauche à droite, je n’ai jamais vu une si belle maison. Même la cuisine était immense. C’est là-bas que j’étais en attendant ma future patronne. Mais celle-ci n’est arrivée que le soir.

C’est une dame très élégante de teint clair  elle sent très bon, son parfum a du lui couter très cher, elle m’a demandé de l’appeler Mme Ly. On est tombé d’accord sur un salaire, ou c’est plutôt Aissatou qui parlait pour moi. Je passerai les nuits chez elle, et les week-ends j’ai le droit de rentrer chez moi, ou plutôt chez ma tante. Je devais commencer le lundi et on était vendredi, alors j’avais deux jours de libre pour me pavaner dans la ville et faire la touriste, mais je me suis souvenu que je devais aller chez ma tante, la cousine de mon père qui vit à Cobaya. Je demande alors à Aissatou de m’accompagner puisque je ne sais pas où c’est. Tante Saran est une femme imposante de par sa taille. A mon arrivée, elle m’a accueillie avec un sourire qui était nettement faux. Elle est la première femme d’un bijoutier avec qui elle a eu deux enfants : Lala, l’ainée qui vivait encore chez ses parents après avoir divorcé de son mari, et Abdou qui doit avoir à peu prêt mon âge.
Puisqu’il se faisait tard, Aissatou est rentrée, me laissant avec ma tante et ses enfants.

Aissatou : je viendrai te chercher lundi matin pour te conduire chez Mme Ly, soit prête lorsque j’arriverai ok !! Mon oncle n’était pas encore rentré du travail. Après le diner, ma tante m’amène dans la chambre de Lala et me donne une natte et une couverture, mais même avec ça, Lala n’avait pas l’air d’être ravie de partager sa chambre avec moi. Le lendemain de très bonne heure, tante Saran vient me réveiller pour que je l’aide à faire le ménage. « Aider » c’est plutôt moi qui faisais tout le boulot, elle ne faisait que parler, disant qu’elle me donne des conseils. Pendant ce temps, Lala dormait tranquillement dans sa chambre. Après le ménage, ma tante me demande de préparer le petit déjeuner pour son mari. Je n’avais pas eu l’occasion de le rencontrer la veille, il parait qu’il rentre très tard chaque soir. Je vais donc à la cuisine, en même temps, tante Saran me montrait comment utiliser chaque ustensile. C’est vrai qu’on n’a pas les mêmes au village, et je trouvais ça amusant. Quand je fini, elle saisit le plateau et me demande de la suivre.

Mon oncle était déjà debout, il était au salon surement entrain d’attendre le petit déjeuner pour aller travailler. On entre et elle dit : -Moussa, voici ma nièce Kadia, tu sais je t’en avais parlé, elle vient pour travailler ! -ha oui bien sur, comment tu va Kadia ?
Moi, d’une petite voix : je vais bien tonton ! Moussa : tu t’es bien reposée j’espère ? Moi : oui tonton.