La Fameuse kadia

03

LA FAMEUSE KADIA : ÉPISODE 03

J’étais assis sur une chaise en train de penser à mes parents et mon village. Hoo, vous me manquer déjà! Je sens une main se poser sur mon épaule ; prise de peur, je sursaute, et me retourne, je vois un homme, c’est lui qui est descendu des escaliers ce matin. Il me regarde et me lance -mais qui es tu, et que fais tu chez moi ???

- heum, je m'appelle Kadia, je travaille pour vous ! Non je travail pour Mme Ly, je veux dire que c'est elle qui m'a embauchée. - ha, d'accord, c'est toi qui remplace Khady ! Je suis Bocar Ly! Ne m'appele surtout pas monsieur, Bocar suffira.
- D'accord, vous êtes le mari de la patronne ?
« Haa, quelle question !! C'est évident »
- oui, c'est exacte je suis désolé de t'avoir fais peur, mais que fais tu dans le jardin à cette heure ? Il est minuit passé !! - J'avais du mal à dormir, alors je suis venu pour...je laisse ma phrase en suspens quand je remarque qu'il est habillé comme ce matin, ça veut dire qu'il vient de rentrer.
- très bien, mais tu ferais mieux d'aller forcer le sommeil, ma femme a l'habitude de réveiller les domestiques de très bonne heure. Moi je vais me coucher, j'ai passé une dure journée. A demain !
- ok, à demain ! Même après qu'il soit parti, mon cœur battait très fort, il m'a fichu une de ces trouilles en me surprenant comme ça!! Je cours alors dans ma chambre, cette fois ci, je m'endors rapidement.

En tout cas, Bocar Ly avait raison, le lendemain, ce n'est pas la patronne qui m'a réveillée, mais la petite impolie, Rama. Elle est entrée dans ma chambre comme une furie sans même frapper, je saute du lit tellement elle m'a fait peur. Quel réveil bon Dieu !!

Rama : à cette heure tu devrais déjà être debout entrain de nous préparer notre petit déjeuner. Tu veux qu'on soit en retard ou quoi ! Je te préviens la prochaine fois je dirai tout à maman, et elle va te renvoyer. Elle s'en va comme elle était entrée. Je cours dans les toilettes vite fait pour me rincer le visage. Et je me précipite vers la cuisine. Haa cette petite va me rendre folle si elle continue ainsi. J'ai juste envi de lui sauter dessus et de lui donner une bonne fessée. Ça lui apprendra à me respecter.

Après que Rama et Babacar soient parti, c'est au tour de madame de venir me trouver, cette fois ci elle est bien maquillée. Mme Ly : Kadia, aujourd'hui je vais travailler, j'ai une boutique à gérer ! Hier je t'ai bien observé et tu me semble correcte. Je te laisse mon numéro au cas où tu as besoin de quelque chose. J'espère que tu ne feras pas de bêtises.
- Non madame !
- en tout cas une chose est claire, si tu casse quelque chose je le déduirai de ta paie.
- oui madame !
-très bien, alors à ce soir.

Le reste de la journée s'est plutôt bien passé. Je me sens beaucoup plus serein quand Mme Ly n'est pas là, et les enfants passent maximum 1heure de temps à la maison avant de retourner à l'école. Par contre, je n'ai pas vu Bocar. Il a du quitter la maison avant les enfants. Les jours passaient tellement vite, on est déjà vendredi, ça fait une semaine que je suis là. Mais j'ai toujours du mal à m'habituer à ma nouvelle vie. Surtout à mes patrons.

Mon Dieu quelle famille!! Ils se parlent rarement, Rama est toujours scotchée à son téléphone quand elle rentre de l'école, quant à Babacar, il passe son temps devant la télé. Mme Ly préfère feuilleter des magasines de mode pendant que le père de famille est absent tout la journée. Est-ce la façon dont tous les riches doivent se comporter ? En tout cas, je n'aurai pas aimé grandir dans une famille pareille. C'est pour ça que mes parents me manquent tellement, pas une minute ne passe sans que je ne pense à eux. Je croyais que les quitter serai facile, mais je me suis trompée.

Ici la vie est toute autre. C'est diamétralement opposé au mode de vie auquel je suis habitué. Dans mon village, le matin, les gens prennent le temps de se saluer, de prendre des nouvelles des voisins. Les gens se sourient et discutent quand ils se croisent. Mais ici, je me rends compte que c'est chacun pour soit, Dieu pour tous. Il y a même certains voisins que madame ne connait pas. Mais bon, chacun a ses priorités, heureusement que je vois souvent Aissatou qui me remonte le moral et me donne des conseils. Ce soir aussi, après le diner, j'ai du mal à dormir, je sors dans le jardin et m'installe sur une chaise. Tout à coup j'entends du bruit, ou plutôt des voix. C'est la patronne et son mari qui se disputent. De la où je suis, j'entends tout ce qu'ils disent. « Ils ne pensent pas à leurs enfants ou quoi ? ». J'entends la porte qui claque, et après, c'est le silence. Je me lève alors pour retourner à ma chambre quand j'entends mon prénom. C'est Bocar.