08

157 19 0
                                    

LA FAMEUSE KADIA : ÉPISODE 08

Mais ce qu'il venait de dire m'a fait réfléchir, il est donc possible de droguer une personne et de la violer. C'est surement ce qu'a fait Bocar avec moi, car à mon réveil j'ai senti la même chose que quand tonton Moussa m'a violé. Dès demain je vais le confronter, et il devra m'avouer ce qu'il m'a fait

Le lendemain, je suis allée plus tôt que prévu chez mes patrons, pour voir Bocar avant qu’il ne quitte la maison. Personne n’était encore réveillé à mon arrivée. Je commence alors à faire le ménage. Au bout de quelques minutes j’entends du bruit venant de l’étage, la famille Ly est levée. Je me dépêche donc d’aller dans le jardin pour guetter Bocar, il passera forcement par là en allant dans le garage. Après d’interminables minutes d’attente, il daigne enfin pointer le bout de son nez. Je me mets en travers de son chemin, les mains aux reins.

-Kadia, mais que fais tu ici ?
-tu le sais très bien ! Qu’est ce que tu m’as fait le samedi passé ?
-Alors la, tu deviens folle, déjà tu m’interdis de t’approcher et de te parler, maintenant tu insinues que je t’ai fait quelque chose ! Il se passe quoi dans ta tête ?
- Je sais que tu m’as droguée pour ensuite me violer ! La il panique, il regarde autour de lui avant de mettre sa main sur ma bouche pour m’empêcher d’en rajouter. Il me tire jusque derrière un arbre pour que personne ne nous voit.
- je rêve ou quoi, tu me prends pour un violeur c’est ça, si jamais je t’entends redire ça je te tue, tu m’entends. Espèce de folle. D’ailleurs tu ne travailles plus ici, ramasse tes affaire et part d’ici. Mais part vraiment très loin parceque si je te croise quelque part, ça ira mal pour toi.

-Mais, vous ne pouvez pas faire ça, j’ai besoin de ce travail.
- Ha oui, il fallait y penser avant de m’accuser de cette ignominie.
-Mais, c’est que…
-Il n’y a pas de mais qui tienne, me crie Bocar, tu te crois maline hein, C’est comme ça que vous faites, quand vous venez ici au lieu de travailler, vous cherchez les garçons de gauche à droite, et vous voulez accuser vos patrons ça ne se passera pas comme ça. Désespérée, je commençais à pleurer.
-Pourquoi tu me fais ça? Tu sais très bien que tu m’as violé, ne le nie pas.
-Haa en plus tu persiste !! Si tu veux garder ton travail ici cesse de raconter des bobards, si tu le répète encore une fois c’est un cadavre qui retournera à ton village. D’ailleurs tu n’as aucunes preuves pour te justifier, c’est ta parole contre la mienne, tu n’as aucune chance de t’en sortir en m’accusant, alors tu ferais mieux de la fermer. Il s’en va me laissant toute seule avec ma peine et ma douleur. C’est clair qu’il m’a violé, sinon il n’aurait pas réagit de la sorte, il ne m’aurait pas menacé. Il faut que j’en parle à quelqu’un, sinon je vais devenir folle. Je vais en parler à ma tante, elle saura surement quoi faire. Le pire c’est que cet idiot a raison, je ne suis rien face à lui, et même si j’avais des preuves, les choses pourraient se retourner contre moi. Qui prendrait la défense d’une pauvre domestique. Non, il vaut mieux que je ne dise rien à personne de ce que j’ai subit, d’abord chez ma tante, et ensuite chez mon patron. Pourquoi la vie est elle si dure, et pourquoi tout ça m’arrive à moi ? Je sèche mes larmes vite fait quand j’entends les cris de la patronne, elle a due m’apercevoir raison pour laquelle elle m’appelle ainsi. Je cours la rejoindre avant qu’on ne me renvoi pour la deuxième fois le même jour.

Durant toute la semaine, Bocar étais plus que présent à la maison. Il passait du temps avec sa femme et ses enfants, à chaque fois que je passais devant le salon il riait aux éclats, tout ça pour me narguer. Il offrait à sa femme des cadeaux, mais il ne les lui remettait qu’en ma présence. Moi je souffrais en silence de le voir heureux avec sa famille, après m’avoir fait ce qu’il m’a fait. Qu’il reste impuni alors qu’il a fait tant de mal. Maman me disais toujours que Dieu punie toujours les méchants, mais quand est ce que cette punition va arriver ? J’aimerai être la pour les voir souffrir. Je ne suis en sécurité nulle part ; chez ma tante il y a « Violeur Moussa », et à mon lieu de travail, il y a « Violeur Bocar ». Je souffrais de cette injustice partout. Je vis avec mes violeurs, je les vois vivre sans gêne, alors que moi, je souffre le martyre. Le seul moment ou j’avais un peu d’espoir c’est lorsque je parlais à Aissatou ou avec Habib. J’avais accepté de devenir sa copine, mais depuis lors, il n’a rien eu de moi, même pas un petit bisou. Ce qui m’étonne c’est qu’il me comprenne et ne me force en rien. Il veut même me présenter ses parents, mais je veux y aller doucement. Habib est en voyage actuellement et il me manque terriblement.

La Fameuse kadiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant