La Fameuse kadia

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LA FAMEUSE KADIA : ÉPISODE 14

Hooo Nana si tu savais !! Elle cri à une fille de l’autre coté de la rue : Héé, Big Lady, dit à Joe que je suis retournée à la maison, j’ai une urgence, et que je reviens tout de suite. Aller Kadia, vient avec moi, tu va tout me raconter !!

Nous traversons quelques rues avant d’arriver à un immeuble. Nous montons les escaliers et arrivons devant une porte qui ferait penser à une prison. Nana l’ouvre et m’invite à entrer.

-Ne t’en fais pas, j’ai obstrué la porte pour plus de sécurité, il y a trop de cambrioleurs dans le coin. Ne reste pas dehors, rentre !! A l’intérieur, il y avait un canapé et une table basse, un poste de télé, et aux coins de la pièce, un matelas posé à même le sol, à l’autre bout, une gazinière et quelques ustensiles de cuisine ; Juste le nécessaire.

-Bienvenue dans mon humble demeure!! La pièce n’est pas grande mais je m’y sens à l’aise, et au moins je ne dors pas dans la rue. Je ne répondais toujours pas, j’avais perdu ma langue. Je scrutais la pièce qui n’a rien à voir avec la maison de mes patrons, celle de Habib ou encore celle de ma tante.

-Allez viens t’assoir, mets toi à l’aise et raconte moi tout !! Je m’assois sur le canapé à coté d’elle, et je baisse la tête. Je ne savais même pas par où commencer mon récit, les choses s’étais emmêlées dans ma tête tel un puzzle. Je ne saurai même pas dire quand mes malheurs ont commencé, petit à petit, je me suis engouffrée dans un monde dépourvu d’humanité et d’humilité. Ma descente aux enfers s’est fait progressivement sans que je ne m’en rende compte. Suis-je innocente ou idiote, au point d’avoir suivi tout ce que me dictaient les autres? De toute façon, le résulta est le même, je suis dans la merde, je n’ai plus de famille, plus rien. Si seulement j’étais restée chez moi au village ! Si seulement les récits de Aissatou ne m’avaient pas tant éblouis au point que je veuille venir découvrir la capitale !! Si seulement ! Si seulement je..

-Hého, tu m’entends, Kadia, je te parle la !
- Excuse-moi, je ne t’ai pas entendu !! Tu disais ?
-Je te demande ce que tu faisais dans la rue à une heure pareille, où est ton mari ?
-Humm, mon mari !!! Il m’a répudié Nana, il ne veut plus entendre parler de moi !!
-Quoi ? Mais qu’est-il arrivé ? C’est impossible vous venez de vous marier !! Je commence à lui raconter toute l’histoire, même si je mélangeais la chronologie des évènements, je suis quand même parvenu à tout lui dire. Nana m’a prêté oreilles attentive jusqu’à ce que je finisse de tout lui narrer.

-Ta tante vraiment c’est le diable en personne quoi ! Aujourd’hui quand je suis venue à ton mariage elle m’a presque mise dehors, dès que je l’ai vu elle ne m’a pas inspirée confiance, elle est une de ces femmes Guinéennes qui idolâtre l’argent et sont prêtes à vendre leur âme au diable pour l’obtenir. Mais ma chérie tu dois être forte, Dieu est grand, il te sortira de cette situation. En attendant tu peux rester ici autant que tu voudras, je vis seule ici, tu va me tenir compagnie.

-Vraiment, je ne sais pas comment te remercier Nana, tout le monde m’a tourné le dos, sauf toi !!
- Je suis avant tout une femme, et je sais ce que ça fait d’être violé, et d’être accusé à tort ! Je suis passé par la moi aussi !! J’ouvre grand mes yeux en la fixant : tu veux dire que toi aussi on t’a…
-Oui, my baby, c’est une des raisons qui m’ont fait quitter mon pays pour venir ici. Mais ici j’ai connu pire.
-Je ne savais pas, tu as du beaucoup souffrir!!

-Et je souffre encore, là où tu m’as trouvé tout à l’heure, et bien c’est mon lieu de travail ; chaque nuit je suis là- bas pour vendre mon corps aux hommes, et parfois même à des femmes !
-Quoi ? Tu es donc une…
-Tu vois, même toi tu me juges.
-Non ce n’est pas ça, mais je suis choquée, c’est normal.
-Hum, dans mon pays, j’ai été violée par mon propre oncle. Il vivait chez nous le temps de faire ses études. Quand il l’a su, mon copain a rompu avec moi il a profité de ce moment de faiblesse pour me violé. Mes parents n’ont pas voulu porter plainte car disant que c’est une histoire de famille. Ils ont même voulu me forcer à me marier avec lui. J’ai alors refusé et je suis allée me refugier chez une amie qui m’a mise en rapport avec un de ses cousins qui vit ici en Guinée et qui était en vacances au Nigéria. Ce dernier m’a aidé à obtenir des papiers pour le voyage. Quand je suis arrivée au Guinée, j’ai rencontré des compatriotes nigérians qui m’ont hébergé quelques temps.