La Fameuse kadia

06

LA FAMEUSE KADIA : ÉPISODE 06

Comme ça au moins je pourrai joindre mes parents et leur parler quand je veux. Hoo je suis trop contente. J'ai hâte de voir Aissatou pour le lui montrer.

Après que Habib soit partit je cours dans ma chambre chercher le carnet où j'ai noté le numéro de mon père, je le compose et attends comme me l'a expliqué Habib. Mais au bout d'un moment j'entends une voix de femme qui me dit « vous êtes sur la boite vocal de... » -Boite vocale ? Surement que le portable de papa a encore un problème !! Ce qui est normale vue le nombre d'année qu'il a fait et toutes les mains par lesquelles il est passé. Je raccroche et me mets à manipuler le téléphone, juste histoire de me familiariser avec. Il y a même un réveil, maintenant je pourrai me lever de bonne heure pour ne plus subir les représailles de ma patronne.

Je ne voyais pas le temps passer. Il était 18h quand les patrons sont rentrés, je vais les saluer avant d'aller dans la cuisine faire exprès de ranger, mais en vérité je manipulais encore mon nouveau téléphone, je suis tellement heureuse de l'avoir !!

-HUM HUM !
C'est Bocar, j'ai failli faire tomber mon portable quand il m'a surpris, je ne l'ai pas entendu venir.
- Haa, monsieur, vous voulez quelque chose ?
-hum, à chaque fois que tu me vois tu as peur !!! Je suis si terrifiant que ça ?
-non, ce n'est pas ça, vous m'avez surpris c'est tout !
-qu'est ce que tu tiens dans tes mains ?
Je ne voulais pas qu'il le voit mais c'est trop tard maintenant.
-C'est un téléphone !!
-haa, et tu l'as eu où ?
-C'est un cadeau !
-Un cadeau ??? De qui ? Ha non, ne répond pas je sais déjà qui te l'a offert ! C'est Habib n'est ce pas.

Je lui fais oui de la tête, je sais qu'il va encore me sermonner et me donner des conseils comme quoi je ne dois pas fréquenter Habib et encore moins accepter de cadeau venant de lui. Mais ce téléphone j'en ai vraiment besoin, c'est pourquoi je l'ai accepté. Je ne pourrai pas m'en offrir un avec mon salaire puisque la moitié revient à mes parents, avec le peu qu'il me reste, j'en donnerai à ma tante Saran, et je doute pouvoir me payer même une paire de chaussure avec ce qui me restera!! Décidément, la vie en ville est loin de ce que j'imaginais. La voix de Bocar me fait sortir de mes pensées.

-Si tu avais tant besoin d'un téléphone tu aurais pu me le dire, je t'en aurai acheté un sans problème!
-merci, mais ce n'est plu la peine. Je m'en rappellerai une prochaine fois si nécessaire. Je lui tourne le dos et prend des assiettes que je me mets à essuyer avec un torchon. Mais au lieu de partir, Bocar s'approche, je voulu me retourner mais il était déjà proche et il mit ses mains autour de ma taille. Ce geste me rappelle tonton Moussa, lorsqu'il m'a violé. J'eu l'impression de revivre la même chose.
-Mais que faites-vous ?
-Tu es très belle Kadia, tu peux rendre fou n'importe quel homme !!
- Lâchez-moi ! Lui criais- je en me dégageant !! Je me saisi du couteau qui étais à coté et le menace avec.
-Ne vous approchez plus de moi, vous entendez, sinon je vous tue !!
-Calme toi, s'il te plait, et pose ce couteau. Ma femme pourrait t'entendre.
-Et bien je m'en fou, elle n'a qu'à m'entendre ! Sortez d'ici tout de suite.
-Très bien ne t'énerve pas, je m'en vais. Quand il sort, je me laisse tomber par terre et laisse libre court à mes larmes.

Je suis restée ainsi jusqu'à ce que le petit Babacar vienne me trouver.
-Kadia qu'est ce que tu as, tu es tombée ? Attends ne bouge pas, je vais chercher maman.
-Non, n'y vas pas. Je m'empressais de lui répondre en me redressant ; la patronne ne doit en aucun cas me voir ainsi. Ce n'est rien, je suis fatiguée c'est pourquoi je me suis couchée par terre.
-C'est vrai ça ? Pourtant tu pleures !!
-C'est la fatigue je te dis, ce n'est rien.
-Si c'est ça tu devrais aller dans ta chambre te reposer, tu ne dois pas travailler autant tu sais ! C'est mauvais pour la santé. Maman dit de préparer le diner pour moi, les autres ne mangeront pas. Je lui sourie et me lève.