Brindille - Partie 8 (FIN)

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La rage monta, puissante, incontrôlable, se déversait en lourdes larmes sur ses joues. Elle se tourna vers son dernier espoir : la foule de jeunes inertes face à cette violence.

- Sortez vos téléphones ! Filmez ça ! Il ne peut pas faire ça, vous le savez. Si ce n'est pas Milo, c'est un de vous. Ça fait cinq ans que ça dure.

Personne ne bougea. Le silence régna devant son appel à l'aide.

- Sortez vos téléphones ! hurla-t-elle à s'en arracher la voix.

Alyson fut la première à le faire. Marie lui arracha son téléphone des mains. Kate le fit alors et Marie tenta de l'en dissuader d'un regard mais les moutons étaient lancés et tout le monde suivit le mouvement. Des bras armés de Smartphones se levèrent dans les airs.

Brice et ses deux acolytes firent un pas en arrière en levant les mains.

- Voilà ! Voilà ce qu'il devrait se passer lorsque vous êtes face à ça. Ce n'est pas un spectacle d'amusement. C'est de la violence, de la violence ! Même les animaux ne s'infligent pas de telles choses. Vous devez le dire, être les témoins, agir !

À bout de souffle, Ana se sentit gagner du terrain tandis que les trois agresseurs reculaient.

Elle reporta ensuite son attention sur Milo et leur tourna le dos. Brice n'allait plus rien faire. Pour l'instant.

Milo s'était appuyé contre les blocs en béton du mur et se tenait les côtes d'un bras, l'autre ballant. Il avait l'air pitoyable.

- Tu n'aurais pas dû, dit-il. Ça ne te regarde pas ?

- C'est une blague ? Ça me regarde bien plus que tu ne le penses. Tout ça, c'est à cause de moi.

- Non.

- Si.

Milo sembla rassembler ses dernières forces et se redressa pour la surplomber, le regard noir.

- C'était entre Brice et moi. Parce que j'ai fait ce qui était juste en prenant ta défense. Parce que je suis seul maitre de mes actions.

- Alors moi aussi, répliqua-t-elle en hurlant presque. Moi aussi je peux prendre ta défense.

- Je sais me défendre seul, répliqua-t-il sur le même ton.

Elle ne put s'empêcher de pouffer, faisant un peu retomber l'adrénaline et la pression.

- J'ai vu ça. Mais t'aimer me rend forte. J'ai l'impression que je pourrais soulever une montagne.

Elle se retint de donner une tape à sa bouche qui parlait décidément plus vite qu'elle ne pensait.

Milo avala de travers sa salive, toussa.

- Pardon ?

- Je dis que je suis forte, je peux prendre ta défense.

Une lueur rieuse traversa le regard du jeune homme et un sourire en coin apparut.

- Et qu'est-ce qui te rend si forte ?

Mince !

Elle baissa les yeux, avala difficilement sa salive. Elle avait chaud, il lui donnait chaud.

- C'est parce qu'on est deux, dit-elle.

- Et...

- Et quoi ?

Il lui releva le menton, l'obligea à le regarder droit dans les yeux, l'hypnotisa, l'emmena dans les abîmes de son âme.

- Dis-le, Ana.

Elle laissa s'écouler un moment. Ce qui allait sortir lui demandait beaucoup d'elle, l'obligerait à se dévoiler.

- Je t'aime. Et je te désire.

Milo sourit à pleines dents et prit son visage en coupe entre ses mains.

- Tu es magnifique, lui souffla-t-il. Ton sourire, tes yeux verts. Dès que je t'ai vue, je n'ai pas pu résister.

- Moi non plus, avoua-t-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour déposer un léger baiser sur ses lèvres.

Il grimaça mais se laissa faire.

Après tout, ce n'était qu'une égratignure.

Tous les deux allaient devoir affronter bien plus que cela : 7 mois face à un Brice enragé.

Mais ils étaient deux. Et ils ne comptaient pas rester à ce petit nombre.


Fin

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 28, 2019 ⏰

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Amours de jeunesse - RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant