Ours Brun - Partie 7 (FIN)

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Le coup de poings de Seth en plein estomac l'empêcha de continuer sa phrase tandis que sa mère se couvrait la bouche dans un cri de surprise.

- Seth ! s'exclama-t-elle. Qu'est-ce que tu fais ?

- Reste en dehors de ça, maman ! Cet homme nous a assez fait souffrir !

Noa prit la main de Seth pour la serrer dans la sienne en signe de soutien.

Le beau-père, remis de son émotion, se redressa et toisa Seth.

- Toi, mon vieux, tu ne sais pas ce qui t'attend !

- Non mais je sais ce qui t'attend... la police va débarquer ici. Noa va porter plainte pour ce que tu lui as fait et je m'empresserai de la suivre.

- Vous deux, vous détruisez une famille ! hurla-t-il.

- On permet à une famille de se reconstruire, répliqua Seth en haussant la voix. Une famille dans laquelle tu n'auras plus rien à faire !

- Noa, réfléchissez encore. Pensez à votre futur, dit alors Monsieur Fievez, presque suppliant. Dois-je me mettre à genou pour que vous acceptiez ?

Noa ne put s'empêcher d'être surprise par cette dernière phrase. À quoi cet homme était-il prêt pour garder son avoir et son pouvoir ?

- Allez-y donc ! s'exclama-t-elle pleine de colère.

Il s'exécuta immédiatement sous les yeux ébahis de Seth. Sans doute ne l'avait-il jamais vu aussi ridicule.

- Je vous en prie, Noa ! Pensez à Antoine... que ferait-il sans père ?

Il fit un geste pour prendre la main de Noa qui fit un pas en arrière, dégoûtée.

- Vous êtes pitoyable. Antoine comprendra très bien. C'est un petit garçon très intelligent.

La sonnette de la maison retentit, faisant sursauter son patron. La police. La panique s'empara de lui. Ses yeux s'emplirent de larmes et il joignit ses mains en suppliant Seth.

- Je te demande pardon, Seth ! Je te promets que ça ne se reproduira plus.

Le jeune le toisa avec dégoût.

- Je t'ai entendu le promettre des dizaines de fois à ma mère, prétendant que tu l'aimais. Ça ne t'a pas empêché de lui faire cent fois plus mal. Elle ne mérite pas ça, personne ne le mérite ! Alors tu iras te repentir en prison mais plus jamais tu n'entendras parler de nous.

Mary frappa à la porte.

- Entrez ! se permit de lancer Seth, prenant de plus en plus d'assurance.

Mary entra et ne sembla pas surprise de la scène qui se déroulait devant ses yeux : son patron agenouillé au sol surplombé par un beau-fils plein de haine tandis que la mère de famille était prête à s'évanouir, appuyée contre le bureau.

- Monsieur, deux agents souhaitent vous voir.

- Dites-leur d'entrer, répondit Seth. Ils peuvent venir jusqu'ici.

- Non ! s'écria son beau-père. Mary, je vous interdis de faire ça !

La gouvernante sembla un instant perdue puis trancha.

- Bien Monsieur Seth.

Et elle partit.

C'est là que tout partit en vrille.

Monsieur Fievez sauta sur ses pieds et s'empara du coupe-papier sur son bureau. Il se tourna vers Seth, prêt à frapper en plein ventre, sa femme réagit et s'interposa. L'arme improvisée s'enfonça dans sa chair, lui arrachant un cri déchirant. Seth hurla et plongea sur son beau-père pour le ruer de coups tandis que Noa pressait sur la plaie de l'épouse. Les deux agents entrèrent, évaluèrent la scène puis foncèrent sur Seth pour le séparer de son beau-père, inconscient, dont le visage était à présent en sang.

Dimanche soir

Noa avait déposé plainte, Seth l'avait suivie et même si la mère de famille refusait d'accuser son mari de coups et blessures, les charges contre lui étaient déjà assez importantes. La police avait assuré aux deux jeunes gens que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne reprenne confiance en elle et se rende compte du mal que son mari avait pu lui faire. En attendant, elle devait se rétablir.

À la sortie du poste de police, Seth semblait être quelqu'un de différent. Il rayonnait et souriait, libéré d'un poids plus lourd qu'il n'en avait conscience.

Il glissa ses doigts entre ceux de Noa et se pencha à son oreille.

- Merci.

Ce simple mot était sans doute pour la jeune fille bien plus riche qu'une somme d'argent donnée avec désinvolture. Elle avait conscience qu'elle venait de sauver une famille.

Elle et Seth prirent place sur un banc. Le moment des adieux étaient venus et tous deux avaient le cœur lourd.

- Je vais retourner au chalet récupérer mes affaires puis je vais rentrer chez moi.

Seth lui serra davantage la main et lui sourit tendrement.

- Donnons-nous rendez-vous. Je veux te revoir.

- Je t'ai donné mon numéro et j'ai le tien. Tu dois d'abord t'occuper de ta mère. C'est toi l'homme de la maison à présent. Ton petit frère aura aussi besoin de toi, d'un modèle...

Il lui coupa la parole en posant ses lèvres contre les siennes puis s'écarta.

- Je sais ce qu'il me reste à faire. Je sais aussi que j'ai envie d'un nous. Alors, dès que tout sera en ordre, je te rejoindrai.

Il l'embrassa à nouveau dans un baiser plein de passion et de promesses.

Noa ne s'était jamais sentie aussi heureuse qu'en ce moment et espérant plus que tout au monde que cette promesse se réalise...


FIN


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D'autres aventures et histoires d'amour sont à suivre...

Amours de jeunesse - RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant