6 mois avant

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Mon téléphone continue de sonner même à 3 heure du matin. Et c'est encore Bara... Je suis vraiment exténuée et lourde mais elle ne me laisse pas dormir ! En plus elle m'appelle depuis 23 heure, je pensais vraiment qu'elle lâcherait l'affaire.

Ca veut dire que quelque chose est arrivé.

"Allô ?" Ai je décroché.

Et comme je le pensais des reniflements résonnent à mon oreille. Je savais déjà que ce que j'allais faire été encore une fois beaucoup trop gentil. Comme d'habitude.

"Elle m'a jeté dehors Aïcha..." Articule-t-elle difficilement. "J'ai arrêté la fac... Et elle m'en veut tellement qu'elle m'a mis dehors !" Craque-t-elle 2 deux fois plus.

Mon cœur ainsi que mon corps ne font qu'un et bondissent ! Je ramasse les vêtements de la veille et pour la 2ème fois depuis le début de l'année je me faufile dans le couloir et referme la porte en silence pendant que la maison dort encore.

"T'es où ? T'as appelé Laure ?"Ai je enfin répondu en atteignant le hall de mon immeuble.

"Elle bedave avec ses autres potes... Elle m'a dit qu'elle était navrée pour moi et rien de plus... J'ai que toi Aïcha, je t'en prie aide moi..." Me supplie-t-elle ravagée par la peine et la peur. "Je suis désolée pour la dernière fois et là j'ai besoin de ton aide..."

Quelle égoïste cette Laure...

"Je suis tellement désolée pour toi Bara... Dis moi où tu es ? Ou alors rejoins moi pour venir chez moi ?" Ai je proposé avant de sortir du quartier.

"Je peux dormir chez toi cette nuit ?" Demande-t-elle saisie par le soulagement.

Je jette un œil anxieux vers le 4ème étage où j'habite et y voit la lumière s'allumer. Le stresse déboule en moi d'un seul coup et j'espère que Henda ou Maïmouna est juste parti boire de l'eau. Par pitié... Ça empirerait les choses si c'était ma mère ou mon père.

"Oui." Ai je répondu sans même penser à la réaction de ma mère au beau matin. "T'es loin ?"

"Je suis encore à côtés de la résidence mais je vais me dépêcher, promis ! Et... Merci Aïcha." Termine-t-elle en raccrochant.

Merci Aïcha... Je soupire perplexe. Au moins je l'aide c'est déjà ça.

Cette fois ci je suis bien équipée pour l'attendre dans ce froid. Mais la lumière chez-moi ne s'éteint pas. Je surveille plus cette fameuse fenêtre du 4ème étage plutôt que l'allée en face du bloc. Mes mains deviennent moites malgré le froid glacial qui m'entoure. À quoi je joue ? Ça vaut le coup ? Mais oui. Je sais que ce que je fais est bien. Je peux pas la laisser dormir dehors dans cet état. En conflit ou pas elle ne mérite pas ça. J'imagine ce qu'elle doit ressentir à cet instant. Sa mère est dure mais je ne la pensais pas capable de la mettre dehors parce qu'elle a arrêté la fac, elle aime même pas ce qu'elle fait et c'est censé la faire déboucher sur un métier de la même branche. Elle ne sera jamais heureuse comme ça et quoiqu'elle fasse j'ai décidé depuis le début, depuis le premier salut dans la cours du collège, depuis le premier fou rire, depuis la première dispute que je serai son meilleur allié, le pilier sur lequel elle pourra s'appuyer. Jamais je ne l'abandonnerai et tant pis pour tout le reste. Même pour moi...

La lumière du salon est toujours présente dans cette pénombre. On m'attend... Mais moi j'attends mon amie.

Lorsque l'horloge de mon téléphone s'approche des coups de 4 heures je la vois enfin avec un petit sac. Je défaille littéralement en la voyant. Le vent balaye ses cheveux et me dévoile un visage frigorifié et malmené. J'arrive à lire ses traits crispés, ses yeux fatigués et même chaque pas qu'elle fait devant moi.

D E S T I NOù les histoires vivent. Découvrez maintenant