Je suis emmitouflé dans mon plaid avec de légères douleurs au ventre. Comme si j'avais mes règles... C'est possible d'avoir rêvé presque tout un mois qu'on était enceinte sans vraiment l'être ? Ça me ferait bien plaisir mais c'est pas vraiment ça en fait. Je sais pas, j'ai toujours des nausées le matin, certaines odeurs me font souffrir mais là... On dirait vraiment que je vais avoir mes règles ! Ça m'inquiète ! J'ai peur que la douleur empire comme en tant normal. Ce qui est étrange parce que depuis le début j'attends un miracle afin d'être libre de cette grossesse non désirée. Mais là j'ai peur pour le bébé. Je ne pensais pas lui avoir donné une telle valeur sentimentale. Il est tout petit pourtant. Si je veux avorter sans avoir de scrupule se serait maintenant ou jamais ! À l'échelle du monde c'est même pas un grain de poussière ! J'aurais pu même prendre un cachet de doliprane pour m'en débarrasser ! C'est du vite fait bien fait ! Personne ne s'en rendrait compte même ! Sauf...
Sauf Allah.
Après ma première fois avec Qassim, j'ai fais une semaine entière d'insomnie. À pleurer. À stresser. À espérer qu'Il ne m'ait pas vu. Le regard fuyant mes parents. Puis insistant sur mon frère. La vérité c'est qu'ils étaient tous devenus un mystère pour moi. J'avais peur du châtiment d'Allah. J'avais honte devant mes parents. Et si ils savaient ils m'auraient mise à la porte dans la seconde. Mais je fixais mon frère. Toujours devant moi. Toujours fier et arrogant. Toujours une fierté pour ses parents. Je ne l'aimais déjà pas. J'ai toujours été transparente dans ma relation avec lui en lui faisant bien comprendre que grand frère ou pas grand frère, les liens du sang ne n'empêcherait pas de le détester. Il me frappe pour rien. M'humilie pour rien. Il espère même me faire peur. Le résultat c'est que oui il m'effraie. Lorsque j'ai eu 17 ans il m'a même humilié devant toute la cité parce que je m'étais faite convoqué par la principale du lycée pour bagarre. Je m'étais défendu. Mais je m'étais quand même fais éclater par la meuf en face de moi. Voilà pourquoi en rentrant au quartier il m'a bien pointé du doigts devant tout le monde. Me traitant de faible qui ne sait pas me battre. C'est ce jour là que j'ai compris que je le haïssais. Que même si il était de ma famille et bien rien n'y faisait je n'arrivais pas à l'aimer. Au début j'ai ressenti de la culpabilité pour ça. Puis je m'y suis faite. J'évite juste de lui parler au maximum. Puisqu'il aime me faire pleurer autant éviter tout contact avec lui pour me préserver. Je rangeais toujours sa chambre en faisant le ménage avec ma mère et puis malheureusement pour moi je tombais souvent sur des préservatifs. Alors le voir devant moi sans aucune once de tristesse ou de mal être m'a encore plus mise hors de moi. J'avais des cernes jusqu'aux genoux et une boule au ventre qui me refilais la nausée tous les jours qui ont suivi mon péché ! Mais lui était heureux... C'est comme si il n'avait jamais rien fais.
Moi qui pensais ne pas pouvoir le détester plus que ça j'avais tord parce qu'après je lui en voulais d'être un garçon heureux. Et je ruminais mon péché en étant une fille malheureuse. Et là j'ai détesté être une femme.
Allah m'avait faite ainsi mais je ne savais pas si j'avais été faite pour ceci. Pour avoir peur. Pour avoir honte. Alors j'ai décidé de me reprendre en main après ça et de ne plus jamais le refaire ! J'avais repris la prière assidûment et je lisais même le coran tous le soirs. Puis le bébé est arrivé. Et les insomnies sont revenues. Et la peur s'est de nouveau installé. Et enfin la haine de mon genre est réapparu. Être une fille...
Quand j'y repense là, toute seule dans mon lit, mon coeur se remplit de haine. C'est ridicule mais être une fille était un calvaire ! Mon maquillage posé sur ma commode servait il réellement à quelque chose ? Tous ces vêtements censait me mettre en valeur... En valeur pour qui même ?!
Mon téléphone vibre. Un message insta. C'est bizarre.
Je me penche dessus et comprend que Selim, n'ayant pas de numéro a pris cette plateforme pour ma contacter. Y a quoi encore ?
VOUS LISEZ
D E S T I N
Espiritual"En réalité tout est à sa place. J'ai mené le chemin qu'il me fallait. J'ai perdu ceux qu'il fallait que je perde et rencontré ceux qu'il fallait que je croise. Tout était parfait. Il n'y a jamais eu quoique se soit à récrire. Laissons les malheurs...