Chapitre 5

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Quand il rouvrit les yeux, Kadarel eut du mal à croire ce qu'il voyait. Au-dessus de lui, d'immenses îles flottaient dans le ciel. Il s'avança de quelque pas et remarqua qu'il était lui-même sur une île céleste. Il se mit à frissonner en sentant l'air frais traverser sa chemise noire. Après un fort coup de vent, les nuages en contre bas avaient laissé place à un paysage formidable : des plaines, des montagnes et des forêts s'étendaient à perte de vu. Il avait l'étrange certitude de ne plus être dans le même monde, l'air lui-même avec une odeur différente :

- Viens ! lui ordonna Ephilion, le faisant sortir de sa contemplation.

Le jeune homme ne dit rien et suivi le démon. Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent devant un dragon noir. De dernier était immense mais ses yeux laissaient, au grand étonnement de Kadarel, paraitre de la gentillesse. Instinctivement ce dernier s'approcha de la tête de la grande créature et posa doucement une main sur son museau.

- Incroyable, souffla-t-il tandis que le dragon se laissait faire.

Ephilion n'avait pas remarqué que le jeune soldat ne le suivait plus. Quand il vit se dernier tendre une main vers le dragon noir il avait voulu intervenir mais il resta abasourdi : le dragon se laissait caresser.

- Comment fais-tu ça ? Tonna-t-il en tirant sur la manche de Kadarel pour le faire s'éloigner. Les dragons ne se laissent jamais approcher comme ça ! Comment as-tu fais ?

- Je ne sais pas ... répondit le jeune homme.

- Ne fais rien sans mon autorisation. Maintenant viens !

Les deux hommes montèrent sur le dragon et s'envolèrent vers une des îles célestes : il y en avait 6 en tout, de la même taille. Kadarel en déduisit qu'il y avait une île pour chaque clan. Un peu plus loin, il en remarqua une autre, bien plus immense.

« L'île du roi, j'imagine » se dit-il.

Pendant tout le trajet à dos de dragon (il avait du mal à croire qu'il volait sur le dos d'un dragon), le jeune soldat regardait de tous les côtés.

Une dizaine de minutes plus tard, la grande créature se posa sur une île et laissa descendre ses passagers avant de repartir. L'île où ils se trouvaient à présent était grande. Un immense palais trônait juste devant là où ils avaient atterris. Kadarel continuait de regarder autour de lui. Il ne voyait pas bien ce qu'il y avait derrière la grande demeure mais les cinq étages de cette dernière lui faisaient penser que le reste du palais était certainement immense. Le jeune soldat continua à suivre le démon jusqu'à la porte d'entrée, quand il vit quelqu'un courir. Une petite fille aux cheveux rouges écarlates se jeta dans les bras d'Ephilion :

- Tu es rentré ! Rigola la petite fille.

- Oui Clèra. Tout c'est bien passé pendant mon absence ? demanda le démon en continuant à avancer avec la fillette dans les bras.

- Qui est le monsieur qui te suit ? demanda Clèra en remarquant Kadarel.

- Un humain ?! S'étonna une femme sur les marches de la grande demeure. Ephilion ! Qu'est ce qui t'as pris d'amener un humain ici ? Tu n'as pas ...

- Le roi m'en a donné le droit, répondit le démon en posant la fillette. Je ne ferai jamais rien qui mettrait en danger le clan.

La démone qui venait de parler avait de très longs cheveux rouges elle aussi. Ses yeux étaient violets et elle portait une robe de la même couleur. Elle s'approcha de Kadarel et le regarda de la tête au pied :

- Il est beau, annonça-t-elle. Mais j'espère que tu ne l'as pas pris uniquement pour son physique : il doit pouvoir se battre !

- Erisaelle, je ne suis pas idiot, répliqua Ephilion. Je ne veux pas que ça s'ébruite pour l'instant alors n'en parle à personne.

- Comme tu veux, répondit la démone.

Pendant que les deux démons parlaient, la petite fille s'était approchée de Kadarel :

- Bonjour, je m'appelle Clèra. Et toi ? Tu es un ami de grand frère ?

- Je m'appelle Kadarel et ami n'est pas vraiment le mot que j'emploierai, répondit gentiment le jeune homme.

La petite fille sourit et joignit ses deux mains ensemble : une lueur rouge brilla soudain entre elles. Ephilion et Erisaelle s'arrêtèrent de parler et se tournèrent vers la petite fille :

- Clèra ? S'étonna le démon à la tresse rouge en voyant sa petite sœur s'avancer vers l'humain.

La petite fille ne fit pas attention à ce qu'on lui disait et fini par ouvrir les mains : une petite sphère rougeoyante était apparue.

- C'est un cadeau pour te souhaiter la bienvenue ! annonça-t-elle avec fierté en tendant la sphère à Kadarel.

Ce dernier ne savait pas vraiment comment réagir. Un cadeau de bienvenu ? Il prit cependant l'objet que lui tendait la fillette.

- Merci ... annonça-t-il en regardant de près la sphère rouge.

- Kadarel ! Je t'interdis de parler ou d'approcher mes sœurs ! Est-ce que c'est clair ? Tonna Ephilion en plaquant violement le jeune homme sur un mur de la demeure, lui faisant lâcher la sphère rouge.

Cette dernière se brisa sur le sol en milliers de petits bouts. Kadarel essaya de faire lâcher prise au démon qui serrer sa gorge :

- Lâche-moi enfoiré! Souffla-t-il d'une voix cassée.

- Grand frère ! Arrête ! S'alarma Clèra qui ne comprenait rien.

- Silence ! Tonna Ephilion en projetant le jeune soldat sur le sol quelques mètres plus loin. Je t'interdis de t'approcher de lui Clèra : c'est bien comprit ?

La petite démone regarda tour à tour l'humain à terre et son frère. Kadarel toussait et essayait de reprendre son souffle. Clèra ne compris pas l'acte d'Ephilion :

- Pourquoi tu as fait ça ? demanda-t-elle simplement. Il ne me voulait pas de mal.

- C'est un ordre, obéit ! Fini par dire le démon en relevant Kadarel sans ménagement.

Ce dernier se laissa entrainer dans les sous-sols de la grande demeure. Il fut ensuite jeté sans ménagement dans une pièce circulaire et vide.

- Ne t'approche plus jamais de ma petite sœur, annonça Ephilion.

- Tu es pitoyable ! S'emporta Kadarel sans le vouloir. Traiter sa propre sœur de cette façon ! Si tu ne voulais pas qu'elle s'approche d'un humain, moi en gros, il fallait le lui dire ! Comment pouvait-elle ...

Le jeune soldat ne put finir sa phrase que le démon le frappa au visage. Il s'écroula sur le coup, la bouche en sang et une lèvre fendue.

- Putain ! jura Kadarel en portant une main à sa bouche.

- Dois je te rappeler de fermé ta gueule sans mon accord ici ? Le menaça Ephilion. Tu n'es qu'un esclave, tu n'as pas à répliquer. Ne t'approches plus de Clèra ! Je vais te laisser ici quelques heures : n'essaies même pas de t'enfuir.

Le démon sortit et referma le cachot à clé. Kadarel avait froid et faim mais il avait surtout peur de ce qui allait se passer maintenant. Il s'assit contre le mur en face de la porte et se mis à résumé tout ce qu'il savait : Il se trouvait dans le monde des êtres des ténèbres. Il y avait un roi suprême qui régnait sur 6 clans inégaux. De part ce qu'il avait entendu, il se mit à penser que seuls les démons avec l'autorisation du roi pouvaient ramener des humains dans ce monde. Les démons avaient d'autres pouvoirs qu'il ne connaissait pas au vu de ce qu'avait fait la petite démone.

Kadarel s'endormis sans même s'en apercevoir, perdudans ses réflexions.    

Le Pacte du DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant