Le Pacte du Démon

Chapitre 17

   Une lumière éblouissante et brûlante, c'est ce que vit Kadarel en essayant d'ouvrir les yeux. Il sentait qu'il était allongé dans un lit, plusieurs couvertures sur lui. Il réessaya d'ouvrir les yeux mais la lumière était toujours trop forte. Il entendit alors la porte s'ouvrir. Quelques instants plus tard, des bruits de pas se firent entendre. Kadarel ne voyait rien, il avait mal partout. Il essayait de se concentrer sur les derniers événements. Il se rappelait d'Edris, leur nuit ensemble, il avait été enchainé sur une table de pierre, les vampires ... puis plus rien :

- Comment te sens-tu, fit la voix d'Aphir à côté de lui.

Kadarel tourna la tête et essaya d'ouvrir les yeux, sans y arriver :

- La lumière, souffla le jeune homme d'une voix éteinte.

- La lumière ? répéta Aphir avec étonnement.

Le démon se retourna vers son frère. Créon était debout, au bout du lit, Ephilion à côté de lui. Dès que Kadarel avait recommencé à bouger, ils avaient fait venir le Prince. Ce dernier fronça les sourcils et son regard s'assombrit :

- Kadarel, il fait nuit, annonça alors Aphir en reportant son attention sur le jeune homme.

- Nuit ? répéta le jeune homme. Non, ... la lumière ... je n'arrive pas à la regarder ...

Ephilion leva une main et toutes les bougies de la chambre brillèrent moins fort :

- Réessaies d'ouvrir les yeux, ordonna le démon aux yeux rouges en s'approchant.

Kadarel fut moins agressé par la lumière et ouvrit doucement les yeux. Il se figea en voyant qu'il était à nouveau au Sixième clan et son regard croisa celui d'Ephilion. Mais plus que ça, il se sentait tellement différent. Ses yeux lui faisaient mal, et il ne voyait pas les choses de la même façon : tout était plus détaillés, plus brillant ou plus sombre. Sans attendre plus longtemps, Kadarel se leva. Aphir voulu l'en empêcher mais le jeune homme n'eut pas de mal à le repousser. Il chercha un miroir mais se figea en regardant par la fenêtre : il faisait nuit. Il faisait nuit ... alors pourquoi voyait-il comme en plein jour ? Kadarel s'approcha de la de la fenêtre et se figea à nouveau : ses yeux avaient changé ! Ses pupilles étaient verticales et ses iris bleu pâle :

- Putain ... souffla Kadarel.

Créon arriva près de lui et le ramena vers son lit où il le força à se recoucher. Le jeune homme n'en croyait pas ses yeux. Son cœur battait à tout rompre :

- Pour te rassurer, nous pouvons affirmer que tu n'es pas devenu un vampire, annonça Aphir.

- Que s'est-il passé ? demanda immédiatement Kadarel.

Ephilion fit signe aux deux démons de tout lui dire et sortit de la pièce. Aphir et Créon s'assirent sur deux chaises, à droite du jeune soldat :

- Nous sommes venus te chercher, annonça Aphir. Cependant il était en partie trop tard.

Le démon relata leur mission de secours, le démon qu'ils avaient croisé et qui les avait aidés :

- Nous sommes arrivés trop tard pour les empêcher de t'empoisonner, fini par dire Aphir.

- Quand nous sommes rentré, tu as commencé à nous attaquer, continua Créon. Ephilion t'a laissé boire son sang pour arrêter la progression du poison mais il te reste quand même des traces de cette « transformation ».

- Son sang ? répéta Kadarel qui ne se rappelait pas de ce passage.

- Oui, ta soif était si grande que seul le sang pur d'un Prince aurait pu te calmer et arrêter le poison, répondit Aphir.