PDV Sierra

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                Je referme la porte et me laisse glisser de celle-ci rêveuse. Il est trop mignon. Mais ce n'est pas le moment de rêver. Je dois vite me préparer et sentir bon pour lui. Je le sais, ce n'est pas la peine de me le dire. Je deviens une psychopathe. Je l'avoue, maintenant, je ne veux qu'être belle pour lui. Il m'a pris de surprise donc je ne suis ni laver, ni habiller convenablement, ni coiffée et ne parlons même pas de l'haleine de chacal que j'ai dû divulguer dans son nez. Du coup je suis sous l'emprise d'une grande honte. Oui, la honte vient de s'abattre sur moi. J'essaie de lui donner un grand coup de pied aux fesses de manière qu'elle me lâche. Mais elle me frappe en pleine face. Je vous assure que la puissance de celui-ci m'a fait tomber. Enfaite, non, je suis simplement maladroite. Mais bon, qui n'est jamais tomber en voulant enlever son short ? Bref, j'abandonne la bataille avec ma honte, c'est bon elle a gagné. Cette chute sur mes fesses m'a suffi. Je suis sûr que Madame Honte ce moque bien de moi, je l'entends rire... D'un coup, je me rends compte de ma situation. Je suis folle. La honte n'est pas une personne et je me suis pourtant battue avec elle et elle a gagné quand même !

J'ai envie d'écouter de la musique. C'est très dur de ne pas pouvoir en écouter. Dans la rue au moins, je pouvais écouter la musique de d'autre personne qui passaient. Ils avaient souvent des enceintes donc je pouvais chanter celles que je connaissais et je pouvais même danser parfois. Je m'en rappelle d'une : « J'ai fait des rêves bizarres, ou tu changeais de visage, na na na na nana ». En clair je ne connais pas la suite des paroles mais je me rappelle le rythme donc je me mets à chantonner durant toute la douche et même en me brossant les dents. J'y reste un très long moment. J'ai le souvenir qu'avant, quand j'habitais chez mes parents, je passais environ 5 à 6 minutes à me brosser les dents. En vrai, en oubliant mon année de sans domicile fixe, je suis une fille qui aime sentir bon. Je me dirige vers mon armoire. Ma chambre contient la salle de bain donc tout va pour le mieux pour moi. Je continue à faire ma star tout en m'habillant et en me coiffant. Je reproduis des pas de jerk que j'ai appris dans la rue par des garçons au tout début. J'étais encore passable donc ça ne leur a pas déranger de m'apprendre. Je me dirige vers le salon toujours en dansant et en chantant, mais cette fois-ci, la musique que j'interprète est de l'électro que j'improvise. Je suis d'une humeur incroyablement joyeuse en ce moment. Cela ne va peut-être pas durer mais j'aimerais tout de même profiter de cet instant. Je commence à sauter à cloche-pied tout en tournant sur moi-même en balançant mon poing droit en l'air au rythme de mon invention musicale.

« On a un troll à la maison Laurent ! »

Je regarde Larry avec des éclairs dans les yeux. Seulement, je ne dois pas paraître assez crédible pour qu'il arrête de rire.

« Je ne suis pas un troll !

- Oh que si ! Tu aimes danser et écouter de la musique. Mais ça ce n'est rien. Ce qui te ramène à un Troll, c'est ta taille.

- Tu peux t'en prendre à ma façon de danser ou même de chanter mais je t'interdis de t'en prendre à ma taille ! Je faisais 1m68 quand je me suis mesurée pour la dernière fois, donc je ne suis pas si petite que tu le dis !

- 1m68 ? Waw. »

Il le dit ironiquement, ça se sent au ton de sa voix. Mais je ne suis pas petite. Certes, je ne suis pas grande mais je reste normale.

« Je fais 1m95 ma puce. Donc à mes yeux, tu restes petite ! »

Ce sourire vainqueur, j'aimerais le lui arracher. Cependant, il reste tellement attirant.

« C'est qui le troll ? »

Laurent apparaît dans le salon avec Emma à son bras. Son frère me montre du doigt et Laurent paraît intrigué.

EsdéhèffeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant