5. Faire le mur.

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La première chose que Kirua fit en rentrant chez lui, fut d'éviter sa famille et de se rendre devant la chambre d'Aruka. Il voulait voir sa sœur pour s'assurer que tout allait bien. C'était étrange, il n'y avait pas de gardien. Peut-être que sa famille avait fini par comprendre que c'était inutile, que si Kirua voulait voir Aruka, il la verrait. Il approcha alors de la porte, s'apprêta à enlever les verrous et se rendit compte qu'il n'y en avait plus. Il n'y avait plus non plus de poignée. L'entrée était bouchée par une porte en métal, qui ne semblait posséder aucune ouverture. Kirua leva la main, prêt à poser sa paume dessus afin de trouver un moyen de l'ouvrir.

- Je ne la toucherais pas si j'étais à ta place.

Kirua se retourna vers son père.

- La porte est chargée en électricité, sur tu la touches tu vas te recevoir une décharge.

Le garçon resta silencieux et attendit la suite.

- La porte ne peut être ouverte que par une seule clé magnétique.

Les sourcils de Kirua se froncèrent.

- Que je possède et que je ne te passerai pas.

- Comment Aruka va manger ?

- Nous avons installé une fente sur le côté pour lui passer ses repas.

Effectivement, son père disait vrai, Kirua ne l'avais pas remarqué mais sur le mur près de la porte, il y avait une fente assez petite pour faire passer un plateau, trop petite pour un être humain.

- Je veux la voir.

- Désolé Kiru, mais tu ne verras plus Aruka.

Le regard que jeta Kirua à son père à cet instant était assassin. S'il avait eu la force, ou une arme, il s'en serait sûrement prit à Silva. Celui-ci n'eut pas l'air effrayé, à la place il sourit à son fils :

- Je suis fier de toi mon fils, chaque jour un peu plus. Ce regard c'est celui de quelqu'un prêt à tout pour avoir ce qu'il veut. C'est comme ça que je t'ai éduqué, je veux que tu sois prêt à écraser les autres pour les désirs de la famille.

Les dents de Kirua grincèrent.

- Cependant, tu ne verras plus Aruka, répéta Silva. C'est tout.

Le garçon se sentit plus mal que quand Miruki le fouettait. Plus mal que pendant toutes les tortures qu'on lui faisait subir. Parce qu'il ne reverrait plus sa petite sœur, parce qu'on l'enfermait dans une prison imprenable, parce qu'on la séparait du monde extérieur dans une pièce fermée remplie de jouets.

- C'est vous qu'on devrait enfermer, cracha Kirua. Toute la famille Zoldik. Pas elle.

- Tu fais partie de cette famille Kiru.

- Je sais, dit-il.

Kirua s'éloigna de la chambre de sa petite sœur, passant à côté de son père sans rien ajouter.

- Qu'est-ce que tu vas faire ? Demanda Silva.

- Mes devoirs.

Il s'enferma dans sa chambre et resta debout derrière sa porte, l'air sombre. Il serra les poings si fort qu'il s'enfonça les ongles dans ses paumes et se fit saigner, mais il ne ressentit rien. Il n'était peut-être pas derrière une grosse porte de métal électrifiée, mais il se sentait en prison.

La clé de la cage doréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant