20. Déguisements et vengeance.

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Irumi avait été malin. Il avait confisqué les portables de tous les intendants présents au restaurant. Dont celui de Gotô. Il avait dû penser que Kirua tenterait d'aller sauver Gon et il s'arrangeait pour qu'il ne puisse pas le contacter. Irumi devait être persuadé d'avance que son petit frère échouerait. Surtout s'il devait d'abord prendre soin d'Aruka. Ça faisait mal à Kirua de le reconnaître, mais Irumi avait sans doute raison. Il y avait beaucoup de chances pour qu'il arrive trop tard, s'il ne mourrait pas avant dans un accident de voiture parce que Gotô roulait à tombeau ouvert. Il grillait tous les feux rouges, doublait n'importe où, conduisait bien au-dessus des limitations. Même comme ça, Gon était sans doute déjà dans l'hélicoptère, même comme ça, Kirua n'arriverait sans doute pas à temps pour le sauver. Et ça lui faisait mal. Il avait l'impression de le trahir parce qu'au lieu de lui courir après, Kirua allait déjà sauver sa petite sœur. Kirua savait ce qui allait se passer si Gon mourrait. D'abord, il prendrait soin d'Aruka, il s'arrangerait qu'elle puisse avoir une belle vie, qu'elle reçoive les soins nécessaires, qu'elle n'ait plus besoin de lui. Il le ferait, pour sa petite sœur, parce qu'il l'aimait et parce qu'elle ne s'en sortirait pas toute seule, mais il vivrait avec la culpabilité au fond du corps. Une culpabilité qui le bousillerait et l'empoisonnerait si bien, qu'il finirait sans doute par en mourir. Pourtant, encore une fois, il ne mériterait pas de rejoindre Gon dans la mort, parce qu'il l'aurait trahi, parce qu'il l'aurait abandonné, parce que tout ça était sa faute.

Kirua n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie, il ne s'était jamais senti aussi faible et aussi inutile. Il avait l'impression de ne rien pouvoir faire, il se sentait comme enchaîné.

- Accélère ! Ordonna-t-il à Gotô qui roulait déjà pied au plancher.

Il ne pouvait qu'espérer que Gon s'en sortirait.

Arrivé à la demeure, Kirua couru jusqu'à la chambre d'Aruka. Celle-ci était surveillée par de nombreuses personnes, que ce soit des intendants ou de simples gardiens, mais ils ne faisaient pas le poids. Kirua sortit ses yoyos :

- Poussez-vous, j'ai pas le temps pour ça.

Il attaqua. Gotô vint le rejoindre, suivit de Kanaria qu'il avait prévenu.

- Vous trahissez la famille Zoldik, leur fit remarquer un intendant.

- La famille Zoldik c'est aussi Kirua et Aruka, rétorqua Kanaria.

Kirua n'était pas en mesure de s'excuser ou de se retenir, il cassa des dents, des côtes, des jambes. Jusqu'à atteindre la porte et l'ouvrir en grand. Il entra dans la pièce et attrapa sa petite sœur, la soulevant du sol dans ses bras :

- Désolé Aruka, pas le temps de t'expliquer, on y va.

Aruka ne posa pas de question et se cramponna à lui :

- Kanaria tu as ton portable ? Interrogea Kirua.

- Oui.

- Bien, tu viens avec nous, c'est parti.

Une fois dans la voiture, Gotô demanda :

- Vous savez où on doit se rendre ?

- Kanaria passe-moi ton portable, ordonna Kirua sans répondre.

Elle s'exécuta et Kirua essaya de pister le portable de Gon sans succès. Il tenta également de l'appeler pour le prévenir, mais il tomba directement sur la messagerie. Est-ce que c'était trop tard ?

- Irumi a parlé d'un de nos immeubles. Quel est celui d'où les hélicoptères partent ?

- Il y en a deux principaux.

La clé de la cage doréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant