21. Quitter sa famille.

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Silva déchira le journal qu'il tenait en main, le roula en boule et le jeta dans la poubelle. Depuis qu'un misérable petit journaliste avait publié un article au titre accrocheur « La famille Zoldik, secrets inédits », tous les autres s'étaient penchés sur l'affaire et on ne parlait plus que de ça dans les nouvelles. Pire. Les journalistes avaient réussi à pénétrer chez eux en endormant les chiens. Bien entendu les intendants étaient intervenus, mais parfois trop tard – puisque les chiens n'avaient pas aboyé. Heureusement, on avait récupéré et détruit tous les appareils photo, mais ce qu'il se passait était inadmissible. Silva avait fait changer les chiens, pour d'autres moins bien élevés pour le moment mais qui ne s'endormait pas facilement. Il avait aussi ordonné à Irumi de s'occuper du problème journaliste et de faire disparaître aux plus vite les infos sur eux. Mais le mal était fait. Les gens parlaient. De cette fiancée qu'Irumi avait malmené, de cette étudiante qui s'était faite voler son idée de jeu vidéo par Miruki, de ces personnes écartées par Silva parce qu'elles devenaient trop gênantes, et d'autres choses encore.

Ce n'était pas grand-chose, mais c'était déjà trop. Kirua avait fait ça pour leur montrer quel pouvoir il avait sur eux et comment il comptait s'en servir. Ils avaient en plus de ça reçu une carte postale le matin même, avec marqué comme message « ce n'est pas fini ».

- Il faut qu'on le retrouve et vite !

Mais c'était déjà trop tard.

Kirua et Gon avaient réussi à obtenir un rendez-vous avec Kuroro Lucifuru le matin même. La mauvaise publicité des Zoldik dans les journaux lui avait fait prendre les propos du petit Kirua au sérieux quand il avait reçu son mail. Il savait des choses sur sa famille et il était prêt à vendre ces informations. En savoir plus sur ses principaux concurrents permettraient de gagner plus d'argents et plus de pouvoirs.

Les deux garçons s'assirent sur la banquette dans le bureau de l'homme sans montrer aucune peur mais plutôt une grande détermination. Cela plu à Kuroro.

Mais pourquoi Kirua aurait-il eu peur ? Il avait été élevé par une des familles les plus effrayantes du pays. Kuroro ne faisait pas vraiment le poids. Gon aurait pu se montrer impressionné lui, mais il se fichait de la place de cet homme dans le monde, pour lui il n'était qu'un humain comme tous les autres, et il avait fait face à Irumi. Il n'y avait pas de quoi avoir peur.

Kuroro se montra courtois et poli. Il était aimable, parlait d'une voix tranquille et écoutait. Mais Kirua ne se laissait pas prendre au piège, cet homme était dangereux quand bien même il agissait avec une certaine forme de douceur. Quand Kirua eut fini de donner des informations à Kuroro sur le fonctionnement de l'empire Zoldik, celui-ci ne put s'empêcher de demander :

- Pourquoi me donner des informations sur votre famille ?

- Je ne suis pas là pour me justifier, répondit Kirua.

Sa réponse parut amuser Kuroro.

- Vous savez que si je me sers de ces informations, vous risquez de perdre beaucoup d'argents dans l'histoire. Peut-être même que toute votre famille pourrait s'écrouler.

Kirua resta silencieux. Mais il ne pensait pas que sa famille s'écroulerait si facilement. Ce qu'il avait fait serait certes un coup de poignard, mais les Zoldik s'en relèveraient. Il n'en avait pas révélé assez pour que la pyramide s'effondre. Il voulait juste que ses parents prennent conscience du pouvoir qu'il avait entre les mains, afin de faire un marché avec eux. Je me tiens tranquille, si vous nous rendez ma liberté à moi et à Aruka. C'était tout ce qu'il désirait.

La clé de la cage doréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant