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Depuis ce soir là, environs 3 mois ce sont écoulés, j’mapprochais de l’accouchement de plus en plus … ma petite princesse prenait de plus en plus de place, me faisant ainsi ressembler à une baleine pour le plus grand plaisir de mes proches, de ceux de Kheiri et surtout de Kheiri lui même qui devenait de plus en plus impatient …

J’ai préféré passer le temps car cette période de ma vie fut sûrement la plus dure … Une période où les notions de bonheur, et joie ne furent qu’éphémères … Une période où seul ma patience, ma foi et surtout son amour me permirent de tenir …

Le sourire aux lèvres, le bonheur apparaissant sur mon visage, mon ventre prenant de plus en plus d’ampleur, voilà à quoi se résumait mon apparence durant cette période … 
Mon cœur en revanche, était bien plus atteint, la douleur me rongeait de jours en jours, cette douleur qui s’accentuait chaque minutes un peu plus, à chaque fois que mon regard se posait sur Lui, à chaque fois que son sourire se dessinait sur son visage, à chaque fois qu’il me prenait dans ses bras, à chaque fois qu’il déposait un baiser sur mon front, à chaque fois qu’il priait devant … A chaque fois qu’il vivait devait moi … 

Sans me le dire, je l’avais compris, il ne voulait pas que je passe ces courts mois en train de souffrir et d’attendre la fin en pleurant… Il voulait que pendant ces quelques mois qui nous restaient, nous profitions l’un de l’autre un maximum, que nous vivions notre vie normalement comme chaque couples … Il voulait tout simplement, oublier cette maladie, et profiter de la vie… Il voulait me transmettre son amour, sa force, sa foi … Il voulait vivre à travers moi, à travers nous … 

De jours en jours, je l’aimais encore plus, de jours en jours je me détestais de plus en plus, je n’le méritais pas, il méritait tellement mieux, une femme qui soit vraiment forte et qui ne fasse pas semblant d’être heureuse… Une femme en qui il pouvait puiser la force pour vivre, une femme qui ne s’écroulait pas en pleurs tous les soirs pendant son sommeil, une femme qui prendrait soin de lui à chaque secondes, sans jamais se fatiguer, qui lui ferait dont de sa vie, de son sang … 
Une femme, que j’nétais pas… 

La recherche de traitement, n’avait rien donné… Kheiri mourrait un peu plus chaque jour et moi j’le regardais s’éteindre sans pouvoir rien faire … 

Il avait refuser de rester à l’hôpital, malgré le fait que les médecins le lui avaient fortement conseillé, il leur avait répondu qu’il ne voulait pas mourir sur un lit, qu’il voulait pouvoir profiter du temps qu’il lui restait avec ceux qu’il aimait … 

Son état se dégradait devant moi, moi sa femme, qui n’avais plus de force, qui étais terrorisée, qui vivais tout en mourrant … 

Un soir, alors que j’étais allongée dans ses bras, je ressenti une douleur intense, une douleur très puissante … Je compris que ma petite princesse allait arriver, qu’elle voulait rencontrer son papa avant qu’il ne parte, qu’elle voulait qu’il la prenne dans ses bras et qu’il lui récite la chahada dans ses oreilles … Elle était en avance, mais elle ne voulait pas être en retard et elle me l’avait bien fait comprendre …

Moi : Kheiri …

Lui : …

Moi : Kheiri réveil toi, Kheiri …

Lui : Sarah dors on parlera demain …

Moi : Kheiri elle va pas attendre demain ! 
Il ouvra brusquement les yeux, 

Lui : Quoi ?? comment sa ?? 

Moi : Kheiri, elle va arriver ! Wallah elle va arriver …

Il s’est levé et ouvrit l’armoire, il prit la mini valise qui s’y trouvait, et me regarda affolé 

Lui : Putin, Elle arrive, elle arrive … !!!

Moi : Kheiri, faut … faut que … faut qu’on … y aille … 

Lui : Oui !! faut !! qu’on y aille oui …

Il m’aida à me lever, j’arrivais à marcher, c’était dur mais j’y arrivais , comme pour nous faciliter la tache l’ascenseur marchait pour une fois hamdouleh … Kheiri était paniqué, j’crois bien qu’il avait encore plus peur que moi … 

Moi j’étais heureuse, Allah avait entendu mes prières … Hamdouleh, Kheiri était là, près de moi pour cet instant de ma vie, qui le concernait tant ! 

C’est à 5h38 du matin, que Notre petite princesse Soraya est née Cœur noir (cartes) El hamdouleh tout s’était bien passé, elle pesait 1.900 kg elle avait les cheveux bruns, ses yeux ne s’étaient pas encore ouverts, mais sa voix était assez aiguë Cœur noir (cartes) Un amour, un ange, une princesse Cœur noir (cartes) Notre princesse, notre petite fille Cœur noir (cartes) 
Hamdouleh ya Allah Merci pour tout ! merci pour ce petit ange en bonne santé, merci de m’avoir permis de profiter, de ces moments aux cotés de mon mari, Ya Allah Merci ! Cœur noir (cartes) 

Après l’accouchement d’environs, 4 semaines, Kheiri est décédé Allah Yar7mou … Cœur noir (cartes) Mon amour, ma vie, mon mari, celui qui a tjr su me faire sourire, s’est éteint, Qu’Allah Lui accorde le paradis Cœur noir (cartes) nsh’Allah … 

Kheiri, je sais que d’où tu es, tu ressens s’que j’ressens, je sais que jamais je n’connaitrai d’homme pareil à toi, jamais je n’épprouverai l’amour que j’épprouve aujourd’hui pour toi … Cœur noir (cartes) 

Cela fait aujourd’hui près de 2 ans, que Kheiri est parti … 2 ans que je n’vis que pour ma princesse Cœur noir (cartes) 
Que chaque soir je me dis Ya Allah que serais je devenu si je n’lavais pas connu … 

Les dernières images que j’ai de lui, sont des images d’un homme heureux, comblé, souriant aimant, hnine, un homme qui prenait soin de sa femme, et de sa fille… un homme qui en prenant son ange dans ses bras, versait des larmes de joie, des perles salées qui venait souvent ruisseler dans les cheveux … 

Kheiri, avait été si fort, Il avait été celui Un homme qui n’étais pas comme les autres, un homme pieux, hnine, bon, généreux, un homme qui respectait son prochain, un homme qui s’était dévoué pour sa religion, sa famille, son frère, sa femme et sa fille … Un homme comme il n’en existera jamais, un homme parti bien trop tôt … Allah ya7mou Cœur noir (cartes) 

Le soir de sa mort, Kheiri tenait Soraya et la berçait … Je n’sais comment vous l’expliquer mais j’lavais sentis, son regard qui s’éteignait de plus en plus, ce bonheur qui se lisait sur son visage, cette joie, cette satisfaction … Le fait qu’il lise et relise le Coran, le fait qu’il priait et faisait de plus en plus de dou3as … J’avais sentis que son départ allait être pour bientôt, qu’il approchait à grand pas … 

Ce soir là, Soraya s’était endormit dans ses bras, lui l’observait encore et encore, lorsqu’il la reposa, je sentis qu’il souffrait, physiquement, mais surtout mentalement … j’avais l’impression qu’il avait comprit que c’était la dernière fois qu’il allait la tenir dans ses bras … 

Lui : Ya Allah guide ma fille sur le droit chemin, permet lui la réussite, protège la et évite lui les pièges de la vie … Ya Allah, préserve la et prend soin d’elle …

Il se tourna vers moi, j’étais derrière lui, j’pleurais … 

Lui : Pleure pas Sarah, j’serais tjr là, tu l’sais … 

il déposa son doigt sur mon cœur, et me fixa longuement … son regard exprimait tant de sentiments, tandis que le mien était submergé par mes larmes … 

Lui : T’sais que j’taime Sarah ? t’es l’une des deux plus belles choses qui me sont arrivé dans cette vie Sarah, j’remercierai jamais assez ton frère Jibril, jamais j’remercierai assez Allah swt de m’avoir permit de te connaître, de t’avoir près de moi, jamais j’noublierais jusque mon dernier souffle j’le remercierai Sarah … Je t’aime tellement … 

Il s’approcha de moi et me prit dans ses bras, il me serra fort, m’imprégnant de son odeur, de son parfum, de son amour … Il m’embrassa et sorti de la chambre, je voulais le retenir, le garder près de moi, mais je savais que ce n’était pas possible … Je savais qu’il avait besoin d’être seul quelques instants … J’me doutais qu’il allait partir, mais sob7an Allah, j’savais qu’il allait revenir, j’savais que ce n’était pas la dernière fois que j’le voyais, j’savais qu’il allait me revenir, qu’il me fallait patienter, attendre son retour … A ce moment là, je n’réfléchi pas j’suis allée faire mes ablutions et j’suis allée lire les paroles D’Allah swt … tout en l’attendant, j’récitais du Coran, ma patience bien qu’elle fut énorme jusque là, ne pouvait s’agrandir sans ces lectures répétées du Livre D’Allah Cœur noir (cartes) 

Kheiri, était parti depuis maintenant bientôt 4h, il n’était tjr pas revenu, quand la porte sonna …

C’était Sofiane, il était en pleurs, il me regardait, son regard emplie de douleur, et de regret … 

Lui : Sarah …

Moi : Je sais … Sofiane, Il va revenir, j’le sais, j’lattends … 

Lui : Sarah … j’suis désolé …

Moi : Sofiane, ne le sois pas … 

Il me regardait, son regard traduisait toute la douleur qu’il ressentait … cette douleur qui me transperçait depuis plusieurs mois maintenant … 

Moi : Sofiane, … j’veux pas qu’il nous voit comme sa, pas ce soir stp … 

Lui : Il est allé … Il est allé leur dire au revoir … Sarah, il est allé voir ses parents, les miens et gars d’la téci … 

Moi : j’men doutais … il l’a sentis sob7an Allah … 

Lui : Qu’est squil a sentis ?

Moi : Sofiane … il est fatigué … et le peu de force qui lui reste il la dépense près de ses proches … malgré la douleur, malgré la maladie … il est là, près d’nous hamdoueh … 

Lui : Prend soin de lui Sarah, Wallah …

Moi : tkt pas … 

Sur ces mots, il se retourna et se dirigea vers l’ascenseur … quand les portes s’ouvrèrent, Kheiri en sorti … 

Kheiri : Selem …

Il souriait, il avait si fatigué mais il souriait … il portait un carton, et une pochette bleue …

Sofiane : Wa3likoum eselem akhi !! wesh sava bien ou bien?? 

Sofiane avait reprit son visage d’homme fort, souriant, tjr en train de dire des blagues, en train dte faire rire tjr aussi solide …

Kheiri : Wesh t’es en forme toi ! t’fais quoi vec ma femme ??

Sofiane : Mdrr tkt akhi comme tu l’as dit c’est ta femme ! xD j’suis venue t’voir ma mère m’a dit que t’étais passé ! 

Kheiri : Ba asy rentre non ??

Lui : non c’est bon j’vais vous laisser j’te dis à demain … nsh’Allah …

Kheiri : Non viens deuspi, il est tôt encore …
Sarah, ya moyen tu nous fais un tey (thé) stp ?

Moi : bien sure entrez …

Ils étaient dans le salon, assis sur le canapé, Soraya dormait profondément, et moi j’étais dans la cuisine, j’faisais du thé vert … 

Une fois prêt, je les rejoignis dans le salon … j’leur posa le plateau sur la table, et m’apprêtais à aller dans la chambre … quand Kheiri m’interpella …

Kheiri : Sarah attends … assieds toi stp …

J’me suis assise en face d’eux sur le pouf … Sofiane, me regardait, son regard doux et hnine, j’y décelais encore sa douleur, mais il essayait tant bien que mal de la masquer …

Kheiri se pencha et ouvrit le carton qu’il avait ramené … il en sorti 1 lettre … et la tendit à Sofiane … 

Kheiri : Si t’es vraiment khouya (mon frère) alors accepte s’que j’te demande … 

Sofiane : J’suis ton frère, tu l’sais …

Il se tourna vers moi, et me regarda avec son regard hnine 

Lui : Sarah, j’veux que tu m’fasse une promesse stp …

Moi : …

Lui : Tu vois toutes ces enveloppes ? … J’veux que tu m’fasse la promesse de les lire en temps voulu, j’veux que tu m’promet d’écouter ce que j’ty ai écris … j’veux que tu respecte mes choix et que tu suis s’que j’ty dis … stp Sarah … promet le moi …

Moi : Alors comme sa tu m’fais tes adieux … à travers des lettres … 

Lui : Sarah, elles sont pas datées, c’est juste par précautions stp, promet moi …

Moi : Que j’te promet de les lire … c’est sur ! que j’te promet de respecter tes paroles et tes choix … j’te l’promet … Mais tu sais que j’enfreindrais pas ma promesse 

Lui : j’te demande pas de l’enfreindre j’ai réfléchis … 
Moi : … 

J’me suis levée, avec le sourire, un sourire pour masquer ma peur …

Quelques instants après Sofiane me salua et rentra … J’étais dans la chambre en train d’allaiter ma princesse qui venait d’se réveiller quand Kheiri me rejoignit …

Il était allongé à mes cotés, il me regardait … Une fois rassasiée ma petite princesse s’est rendormie … j’me suis alors allongée à ses cotés et j’ai posé ma tête sur son épaule … lui me serrait fort et m’embrassait, moi j’respirais son parfum, son odeur, j’sentais la chaleur de son corps, j’entendais sa respiration … 

Moi : Je t’aime Kheiri … je t’aime tellement …

Lui : Moi aussi Sarah Wallah … J’taime ! Ma femme Cœur noir (cartes)

Quelques heures plus tard, alors que je scrutais sa respiration … je me rendis compte, qu’il ne bougeait plus, plus du tout … Il ne respirait plus, ses mains ne me serraient plus … 

Moi : Kheiri …

Lui : …

Moi : Kheiri … kheiri ouvre les yeux … 

Lui : …

Moi : Kheiri … 9oum ro7i, 9oum !! (lève toi !!)

Mais Kheiri ne me répondit jamais plus … Il s’était éteint … il était parti … il n’était plus là … 




Une partie tellement dure à écrire, une partie qui malgré le fait qu’elle ne soit que mots, les uns après les autres assemblés pour faire des phrases, represente bien plus à mes yeux … 
Une partie, qui va surement être dure à lire, je vous demande de bien vouloir m’excuser si j’en ai blessé certain … Wallah j’suis désolée … j’aurais voulu que sa se passe autrement, mais hamdouleh … c’est le mektoub … 
Je n’vous cacherai pas, qu’avant de vous la publier, je l’ai lu et relu, mes larmes ont coulé encore et encore … Une douleur, tjr présente au jour d’aujourd’hui mais hamdouleh qui s’est tout de même apaisée … vous comprendrez pourquoi dans la prochaine partie nsh’Allah … en tous cas j’tiens à vous remercier pour tout ! merci à tous ! j’vous aime fillah mes hbiibates ! Cœur noir (cartes) tesb7ou 3ala 5er ! ( Passez une bonne nuit sous la protection d’Allah 3azawajel !) Cœur noir (cartes) 

Ps : J’vous demanderais une dernière chose svp ! ne soyez pas triste ! sachez que j’suis heureuse aujourd’hui hamdouleh, donc ne regrettez pas Kheiri … C’est la volonté du Tout Puissant … Nsh’Allah Allah yar7mou Cœur noir (cartes)

Chronique D'une fille mariée de force ; un destin pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant