Chapitre 1 - Clarke

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Dans la vie, on ne tombe amoureux que deux ou trois fois, voire plus pour certaines personnes.Malgré tout, on ne peut pas s'empêcher de penser à ceux ou celles qui ont marqués notre vie. J'aimerais être différente, j'aimerais oublier chaque détail, chaque souvenir, douloureux ou heureux, et en créer de nouveau. Mais avec la même personne. La guérison d'un cœur peut prendre jusqu'à un an, espérons que je n'aille pas jusque-là.
Changer d'air, changer de vie. Retourner sur de bonnes bases, c'est tout ce qu'il me faut. J'arrête le moteur de ma voiture, tentant de reprendre mes esprits et chasse cette ordure de ma tête avant de sortir.

Le vent me fouette le visage, et le soleil m'éblouit. Sydney est magnifique. J'ai bien fait de quitter Arkadia, cette ville est liée à tous les désastres dans ma vie, même si j'ai dû laisser ma mère là-bas toute seule. Heureusement, elle ne m'en veut pas pour ça, et Marcus, son petit ami, est là pour elle. Elle sait que c'est pour une opportunité de travail, enfin, ce n'est pas vraiment la principale raison, mais tout de même.

— Clarke !

J'offre à mes poumons un grand bol d'air frai avant de me retourner vers mon interlocuteur.

Monty Green.

Mon ami d'enfance. Nous étions à l'école primaire ensemble, et nous avons fait les deux premières années au collège, avant que sa famille déménage à Sydney, et qu'il m'abandonne, involontairement. J'ai quand même réussi à reprendre contact avec lui il n'y a pas si longtemps que ça, je l'ai vite informé de mon déménagement, et grâce à lui, j'ai pu trouver un appartement très rapidement.

— Ce que tu m'as manqué, dis-je en l'étreignant. Tu as toujours la même tête d'intello, Monsieur l'ingénieur scientifique !

Pour lui, c'est un compliment. Il a toujours été un intello, certes, mais tout de même joli garçon, et avec son origine asiatique et sa peau bronzé aux nuances dorés, il n'est pas désagréable à regarder.

— Dis-moi comment tu vas, au lieu de me critiquer, Griffin, rit-il en m'aidant à porter les quelques sacs que j'ai emportés avec moi.

Des sacs remplis d'habits, de matériels de dessins, et de tout ce qui me tenait à cœur, comme la photo encadrée de ma mère et moi, qui ornait jusqu'ici le guéridon de ma chambre.

— Je vais bien, pour la cinquième fois que tu me le demandes depuis ce matin.

Il éclate de rire, et on monte au premier étage, tout en déposant mes affaires sur le canapé – appartement déjà meublé, Dieu merci - il s'y affale en même temps.

— Faut que je retourne bosser, après, dit-il en faisant mine de mourir. Et j'ai rendez-vous avec Harper ce soir.

Harper est sa petite amie depuis la fin du lycée. Ce couple pourrait être l'image même du conte de fée.

— C'est le grand soir, alors ?

Ses joues rougissent, et il frotte ses mains moites sur son jean.

— Ouais, et putain, j'ai le trac, je te jure. Imagine qu'elle dise non ?

— Monty, relax. Harper est folle de toi, le rassuré-je.

Il hoche la tête, et se lève en s'excusant encore de devoir me laisser.

— Je vais me débrouiller, et j'ai un rendez-vous moi aussi, dans... putain, dans moins d'une heure.

— Avec le P.D.G de Polis, c'est ça ?

J'acquiesce. C'est moi qui stresse maintenant, alors que j'ai déjà le poste.

— J'aurais dû demander à Octavia qu'elle demande à Lincoln si il avait pas des infos sur lui, bon sang. Tu le connais, toi ? Il est comment ? l'interrogé-je.

Monty hausse les épaules.

— Désolé, mais là, je peux pas t'aider. J'en ai pas vraiment entendu parler, sauf pour dire qu'il était très discret et qu'il pouvait paraître très froid, par moment. Et puis, ça tombe c'est une femme.

—Une femme grincheuse et âgé d'au moins cinquante ans. Non, c'est toujours des hommes qui diriges ce genre d'endroit. Je ne connais même pas son nom !

Je soupire bruyamment en me laissant tomber sur une des chaises en bois, pour me redresser rapidement. Il faut que je me prépare, que je sois présentable - ce qui n'est pas le cas actuellement -, et que je sois à l'heure.

— Bon, je vais y aller, dit soudain Monty. Courage, d'accord ? Ça va bien se passer.

— Tu me le dis à moi, ou tu essaies de t'en persuader toi-même ?

Il sourit jusqu'aux oreilles.

— Les deux, mais je suis tout de même confiant.

— Bonne chance, lui dis-je en lui donnant l'accolade. Tu me raconteras ?

Il lève le pouce en l'air, et déguerpit dans un dernier sourire.

Quatorze heures quarante-cinq, je me tiens bêtement devant le fameux palace avec « POLIS » écrit en grand sur la façade du mur au ton immaculé, juste au dessus de la porte en verre. J'ai rendez-vous dans moins de dix minutes. Je ferais mieux de rentrer. Qu'est-ce qu'il pourrait m'arriver en entrant, de toute manière ? Me faire envoyer alors que je n'ai même pas encore commencer ? C'est grotesque.
Je pénètre à l'intérieur d'un pas décidé. Une décoration moderne, une personne ici et là, tout le monde s'activent. Chacun à l'air de savoir ce qu'il doit faire, c'est positif. À l'accueil, je remarque qu'il n'y a personne. Qui réceptionne les gens en attendant mes débuts ?

— Clarke Griffin ? me demande un homme métis en s'approchant.

Je hoche la tête et serre la main qu'il me tend. Ses yeux noirs brillent d'un respect hors du commun. Il est fort, bien bâti. Il émane de lui une certaine autorité complètement charismatique.

— Je suis Lincoln. Le petit ami d'Octavia. Ce n'est pas aujourd'hui ton premier jour, si je me rappelle bien ?

Je secoue la tête.

— J'ai rendez-vous dans cinq minutes, même dans trois minutes en fait, rajouté-je. Avec...

— Vous devez être Mademoiselle Griffin, dit soudain une voix féminine en descendant les escaliers.

Cette femme était d'une beauté à couper le souffle, ses longs cheveux châtains ondulaient légèrement et retombaient sur ses épaules. Ses longs cils papillonnaient sur ses yeux verts. Elle faisait ma taille, mais elle me dominait par sa prestance.

— Oui, bonjour, bégayé-je. J'ai rendez-vous avec le patron. Vous savez où est-ce que je peux le trouver ?

La jeune femme lança un sourire à Lincoln avant de reporter son attention sur moi.

— Je suis devant vous, Clarke. Je suis la patronne de cet endroit.

Un amour inattendu - ClexaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant